Pirelli explique son plan de bataille pour le défi logistique des courses d’affilée
Mario Isola en dit plus sur la logistique
La FIA et la FOM, pour sauver les meubles en cette saison 2020, prévoient a priori d’organiser une quinzaine de Grands Prix. De nombreuses courses, une semaine sur l’autre auront lieu, dans bien des pays différents, ce qui placera évidemment la F1 devant un défi logistique peut-être sans précédent.
Pirelli sera forcément concernée de près par ce défi logistique. Il s’agira de produire assez de pneus bien sûr, mais aussi et surtout de les transporter sur chaque événement. Dans le même temps, le QG du manufacturier, à Milan, est bien évidement totalement à l’arrêt – les pneus sont eux produits en Roumanie…
Mario Isola, le responsable de la F1 pour Pirelli, a ainsi bien des migraines en perspective. Mais il veut rester optimiste, en demandant surtout de la lisibilité et de la visibilité aux instances sportives.
« Si nous sommes prévenus suffisamment longtemps à l’avance, nous pouvons établir un plan. Nous avons dit à la FIA, aux équipes et à la F1 que dans l’esprit de la situation, nous essayons d’avoir un maximum de flexibilité pour soutenir n’importe quel plan. »
« Mais nous avons des restrictions, comme tout le monde. Nous ne sommes pas différents des autres équipes, nous devons respecter toute restriction imposée par le gouvernement. Pour comprendre la flexibilité dont nous disposons, il est important d’avoir un calendrier et de comprendre quelles sont les restrictions en place. »
Heureusement, Pirelli a pris de l’avance : le manufacturier avait déjà produit les pneus pour les premiers Grands Prix (Bahreïn, Vietnam et Chine), composés qui pourront être conservés. Ceux d’Australie ont dû être recyclés.
« Nous ne produisons pas de pneus en ce moment parce que nos usines sont fermées, elles respectent la fermeture imposée par les différents gouvernements. Mais nous en avons un bon nombre en stock. »
La plupart des pneus pourront être conservés sur place... mais dans quelles conditions ?
« Dans des conteneurs à contrôle thermique, nous gardons les pneus à la bonne température, c’est comme si nous les gardions dans l’entrepôt » rassure Isola.
Mario Isola avait même réussi à arrêter, juste à temps, les pneus qui devaient partir pour Shanghai, alors que le Grand Prix a finalement été reporté.
Autre bonne nouvelle pour Pirelli : si le format des week-ends de Grands Prix est raccourci, il y aura logiquement moins de pneus à produire pour chaque épreuve. De surcroît, il est possible de transposer des pneus C3 qui devaient être utilisés à Bahreïn, par exemple, sur d’autres Grands Prix comme en Hongrie.
« Si nous avons sélectionné les mêmes composés, nous pouvons les utiliser dans n’importe quelle épreuve. Peut-être que nous n’aurons pas le même nombre d’allocations pour les équipes, mais nous pouvons dresser un plan. »
« Par exemple, si nous commençons la saison avec une épreuve hors d’Europe, mais que nous pouvons utiliser des pneus déjà disponibles en revenant d’autres courses, nous avons le temps de les livrer. Pour les événements européens, c’est plus facile. Nous devons charger les pneus sur nos camions et les amener sur le circuit. C’est plus rapide. »
Pirelli veut être flexible sur les dates, mais ne pourra pas l’être à l’infini : quelle est donc la date limite, pour être prévenu de l’organisation d’un Grand Prix, selon Mario Isola ?
« Si les pneus sont disponibles dans notre entrepôt, il nous faut disons trois semaines. Si nous devons produire les pneus, l’impact est différent. Et pour les courses extra-européennes, c’est très variable. Si nous parlons du Canada, c’est probablement cinq ou six semaines. Si nous parlons du Japon, c’est probablement beaucoup plus, le temps de transit est beaucoup plus long. »
Pirelli
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