Piastri est ‘toujours un peu mécontent’ : ce trait de caractère qui ravit McLaren F1
La marque des grands ?
Avec Oscar Piastri, McLaren a engagé un débutant qui sera aussi… exigeant, voire casse-pieds !
« C’est un pilote constamment un peu mécontent, ce qui est une bonne situation pour un pilote » a ainsi résumé, à la fois amusé et rassuré, Andrea Stella, le nouveau directeur de McLaren F1, lors du lancement de la MCL60 hier soir.
Les retours de Piastri seraient aussi brefs que fournis et précis, continue Stella : est-il ainsi un excellent metteur au point en puissance ?
« C’est un homme qui prononce peu de mots, mais il prononce des mots justes. »
« Par exemple, nous donnons à nos pilotes des fichiers audio à écouter des courses précédentes. »
« La façon dont il va au fond des choses… il pose même des questions comme ’pourquoi avez-vous fait ceci ? Vous auriez pu faire ça. Vous auriez pu faire ça’. »
« D’une certaine manière, il vous met au défi, si cela a un sens, d’une manière très polie et constructive. »
« Mais il ne prend pas les choses superficiellement ou n’arrête pas de remettre en question les choses juste pour faire plaisir. Ce n’est pas ce que nous voulons, nous voulons être mis au défi. »
« C’est un gars exigeant qui devrait aider à élever les standards. Nous avons été impressionnés. »
Stella a travaillé, par le passé, avec Fernando Alonso chez Ferrari : les pilotes pointilleux, il connaît bien !
« J’ai travaillé avec des pilotes très performants dans le passé et une caractéristique est qu’ils sont toujours un peu malheureux ou mécontents de tout ce qui arrive. »
« Comme si vous n’étiez heureux que lorsque vous voyez que vous convergez vers ce que sont vos ambitions. »
« Ce sentiment d’être un peu malheureux, il faut évidemment l’entendre en termes de course auto, on ne parle pas de la vie personnelle, mais s’agissant de la course auto, je pense qu’il s’agit d’une volonté très forte de poursuivre l’excellence. Je vois cette caractéristique dans son attitude. »
Stella ne craint-il pas d’avoir deux fauves dans la même cage, entre Lando Norris et Oscar Piastri ? Comment imagine-t-il la relation entre ses deux pilotes ?
« Il ne s’agit pas d’examiner la situation d’Oscar en comparaison de celle de Lando, il s’agit de s’assurer que nous ayons des processus solides et de laisser le résultat trancher par lui-même, essentiellement. »
« Donc, si dès le premier jour, vous commencez à comparer et à dire que nous n’atteignons pas une bonne performance, je pense que c’est une façon de rebuter vos pilotes. Nous sommes donc prudents à cet égard. »
« Nous sommes conscients que Lando est l’un des pilotes les plus rapides de la grille, mais en même temps, je dois dire que ce que nous avons vu jusqu’à présent avec Oscar est assez impressionnant. Nous devons donc gérer cela avec soin. »
« Nous allons certainement utiliser la comparaison entre nos pilotes pour le bénéfice des deux, car il y a toujours quelque chose à apprendre. Il y a suffisamment de virages dans une piste pour voir qui est plus rapide au freinage ou si l’autre est plus rapide à haute vitesse. »
« Il suffit donc de combiner cela, mais de le faire de manière très constructive, en se concentrant sur le processus. Et laisser le résultat trancher par lui-même. »
Piastri veut apporter ses éclairages
De son côté, Oscar Piastri sait aussi qu’on attend lui ce genre de commentaires, de retours, pour faire progresser la voiture et l’équipe. Il a conscience de ses nouvelles responsabilités dans une des plus grandes écuries de l’histoire de la F1.
« Dans les catégories juniors, il y a beaucoup moins de monde dans chaque équipe. Quand j’étais chez Prema dans les catégories juniors, c’était l’une des plus grandes équipes de F2. Mais même Prema est assez petit comparé à une équipe de Formule 1. C’est une position un peu différente. »
« Ici, je suis en mesure d’avoir un apport très important dans la conception de la voiture. Je ne vais évidemment pas construire des voitures moi-même, mais je suis impatient de dire aux gens ce que j’attends de la voiture et d’être en mesure de tracer différentes voies pour y répondre. »
« Et le fait d’être l’un des deux pilotes d’une équipe de 700 ou 800 personnes comme celle que nous avons ici est une grande responsabilité. C’est un peu différent. Andrea et Zak m’ont rappelé la responsabilité que j’ai et l’impact que je peux avoir sur la motivation et la productivité de l’équipe. »
Brown a aussi aimé l’homme Piastri
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, a pu lui apprécier les qualités humaines et personnelles d’Oscar Piastri : notamment durant la saga du contrat signé-pas signé avec Alpine, lorsqu’Oscar Piastri a quitté l’équipe française à la surprise générale.
« Oscar est un jeune homme très sérieux, concentré. J’ai passé ma première partie de l’année à apprendre à le connaître au milieu de l’année dernière et la façon dont il s’est comporté, pour monter au créneau et répondre à des accusations inappropriées et inexactes - des accusations au sujet de ce que vous pourriez appeler sa loyauté. »
« Il est maintenant prouvé qu’il était tout à fait dans son droit de s’occuper de sa carrière. »
« C’est beaucoup de pression à mettre sur un jeune pilote. »
Mais Zak Brown a bien sûr noté ses qualités de pilote…
« Son palmarès dans les formules juniors est très, très impressionnant, très similaire à celui de Lando. »
« Il a gagné la majorité de ses championnats dès sa première participation, ce qui est toujours un bon signe – montrant que c’est un pilote d’un talent exceptionnel, extrême. »
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