Petronas vise un carburant plus proche des voitures de route en 2025
Faire de la F1 un laboratoire direct pour l’automobile
En 2025, la F1 devrait adopter une réglementation moteur bien différente de l’actuelle, avec l’arrivée de V6 encore plus électrifiés, et possiblement alimentés par un carburant de synthèse.
Les carburants de synthèse restent encore un produit très compliqué à envisager, avec beaucoup de développement à prévoir pour réussir à faire ces fuels neutres en carbone. C’est en effet en capturant du CO2 pour les créer que l’on pourrait les rendre neutres et compenser leurs émissions.
Cette technologie pourrait permettre à la F1 de vivre plus longtemps avec des moteurs thermiques, alors que l’Europe envisage la fin du moteur à combustion en 2035. Andrea Dolfi, directeur R&D des solutions technologiques pour les fluides de Petronas, confirme que le fournisseur de Mercedes F1 serait intéressé.
"Clairement, oui" a expliqué l’ingénieur dans une interview exclusive à Nextgen-Auto.com. "On parle ici des échanges entre F1 et voitures de route, et ça aurait définitivement un intérêt. Ce serait une belle démonstration et un beau défi pour nous de passer dans le futur vers quelque chose que l’on peut développer pour les voitures de route."
"Petronas a été la première entreprise pétrolière asiatique à rejoindre le club, majoritairement composé d’entreprises occidentales, à s’engager à la neutralité carbone pour 2050. Nous n’avons donc pas le choix et nous devons aller dans cette direction."
Andrea Dolfi juge que ces carburants pourraient être plus propres que les carburants pétroliers actuels, mais que d’autres technologies de conception pourraient aussi entrer en compte pour développer ces futurs fluides.
"Qui dit que ces carburants doivent être synthétiques ? L’important, pour le monde, pour nos enfants et pour la population à l’avenir, est de ne pas augmenter la capture de carbone en sous-sol."
"Nous devons recycler un maximum de carbone, autant que possible, en réutilisant le carbone dans l’atmosphère et les biomasses, afin de ne rien gâcher. Quel que soit l’élément qui respecte ces conditions, c’est bien pour la durabilité."
L’Italien confirme que les éléments de langage actuels sont encore très présomptueux : "Je vous encourage à ne pas trop abuser de termes comme ’biocarburants’ ou ’carburants de synthèse’, tout ce qui importe, c’est de ne pas augmenter les émissions de CO2 dans l’atmosphère."
"Il faut que ce soit durable pour cela, mais il faut aussi que cela soit durable pour une production massive, et pas seulement pour une utilisation de niche. Il faut que ce soit pour les voitures de route et pour la mobilité en général."
"Il faut que ce soit atteignable en termes de coûts, il n’y a aucun intérêt à faire quelque chose de très cher juste pour la F1. Ce ne sera pas pertinent, ça ne va pas changer le monde, ça n’aura pas d’impact sur l’avancée technologie pour l’ensemble de la société."
"La F1 est parfois vue comme une pionnière des innovations pour les voitures de route et la mobilité, mais si vous partez d’un produit de niche très onéreux, ça n’aidera pas cette quête. La durabilité est plus qu’une mission, ça doit être possible, durable et atteignable."
Pour les années d’utilisation de carburants qu’il reste aux voitures de route, Petronas juge que l’objectif est de converger les produits de compétition et ceux de route : "C’est le plan. Nous avons fait un premier travail sur ces carburants en participant aux meetings de la FIA et en représentant Petronas, donc on travaille dessus."
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