Pas de miracle en vue... Alonso est lucide et pessimiste pour son GP domicile
Une Aston Martin F1 encore difficile à piloter
Fernando Alonso va disputer son 21e Grand Prix à domicile à Barcelone, ce week-end. Depuis 2015, il n’a pas non plus l’exclusivité de la passion des fans espagnols – puisque Carlos Sainz court aussi en F1 depuis 9 ans.
Mais courir à domicile, seul ou avec son compatriote, cela représente toujours quelque chose de spécial pour le pilote Aston Martin F1…
« Nous avons fait des millions de tours à Barcelone, y compris en catégories juniors. De toute évidence, il s’est passé beaucoup de choses ici. C’est une de ces courses que nous connaissons tous très bien. Pour nous, pour Carlos, pour moi, il y a beaucoup plus de soutien dans les tribunes. La famille vient, les amis viennent. »
« C’est une motivation en plus. C’est bien et c’est agréable de voir l’engouement pour la course et le soutien que nous recevons dès l’aéroport. Vous voulez bien faire, non seulement pour vous et pour l’équipe, mais aussi pour les gens dans les tribunes, pour les gens à la maison qui regardent la télévision. Vous savez, si vous devez choisir une course pour obtenir un méga résultat, vous choisissez celle-ci. »
« Mais en même temps, lorsqu’on vous dit "allez tu vas gagner aujourd’hui", vous vous sentez un peu triste de ne pas pouvoir répondre la vérité, car ce n’est pas un sport où... Ce n’est pas le football. Je me donne toujours à 100 % et le résultat est ce qu’il est. Et il est difficile en Formule 1 de donner ce plus, d’avoir ce petit boost que dans d’autres sports, le public peut vous donner. »
« Cela n’a pas changé grand-chose pour moi d’avoir deux Espagnols (depuis l’arrivée de Carlos Sainz en F1 en 2015, ndlr). Vous savez, c’est super bien d’avoir deux pilotes espagnols, surtout... L’année prochaine, ce sera le 10e anniversaire - d’avoir deux Espagnols en F1. Mais je veux dire que le soutien a toujours été incroyable, dans les bonnes années comme dans les mauvaises. »
« Avec deux Espagnols, nous avons deux possibilités (de faire de bons résultats), même si je pense que cette année nous n’en avons qu’une, avec Carlos. Je ne pense pas que je pourrai me battre pour un résultat très important, mais, oui, j’essaierai de faire de mon mieux. »
On sent que Fernando Alonso est très pessimiste sur les performances de son Aston Martin F1 ce week-end ! Ou bien cache-t-il son jeu ?
« Chaque course a été une sorte de surprise, parfois en bien, parfois en mal. Nous devons donc attendre et voir. Le Canada a été l’un des meilleurs week-ends pour nous, un peu inattendu après deux mauvais week-ends à Imola et Monaco. Pour l’instant, nous préférons les dimanches sur le mouillé car nous ne sommes pas totalement sûrs de nos performances sur le sec. »
Fernando Alonso ne pourra-t-il donc pas répéter sa (meilleure) performance du Canada sur ce tracé ?
« J’aimerais répondre oui, mais le Canada est un circuit très unique avec seulement de longues lignes droites et de gros freinages, des virages très courts également. Donc oui, je pense que le Canada a été bon pour nous, mais nous devons attendre deux ou trois circuits différents pour vraiment voir comment nous comprenons nos packages. »
Le circuit de Barcelone est en effet vu comme un révélateur : après ce week-end, Fernando Alonso sera-t-il pour de bon au clair sur les forces et faiblesses de son Aston Martin ?
« Sur la performance générale, Barcelone est maintenant un circuit qui peut aider à comprendre ou à deviner ce qui va se passer dans quatre ou cinq autres circuits du championnat - mais il y a beaucoup d’autres types de circuits qui font que Barcelone n’est peut-être plus aussi intéressant. »
« En ce qui concerne la voiture et sa compréhension, nous avons des idées claires sur ce que nous devons améliorer. Il est évident que je ne vais pas en faire part à tout le monde. Je pense qu’il est évident pour tout le monde que les qualifications ont été notre force cette année et que le rythme de course a été un peu faible. La vitesse en ligne droite et l’effet du DRS sont assez forts cette année dans notre voiture, mais il y a aussi beaucoup de faiblesses que nous sommes en train d’identifier, aussi avec le nouvel ensemble d’évolutions... donc oui, je pense que nous sommes dans une bonne situation. »
Une Aston Martin F1 très difficile à piloter, mais à quel point ?
Mike Krack, le directeur d’écurie, l’a avoué : l’AMR24 est une voiture difficile à conduire.
Qu’est-ce qui pose problème en particulier à Fernando Alonso du point de vue du pilotage ? Peut-il le dire en détail ?
« Non, bien sûr. Sinon, je donnerai toutes les informations à tout le monde. Nous les gardons donc pour nous. Mais oui, ces voitures… lorsque vous mettez de plus en plus d’appui aérodynamique, ces F1 deviennent un peu plus critiques dans certaines situations. Il faut s’y habituer ou simplement, vous savez, atténuer un peu ça avec des changements de réglages ou d’autres choses, ou avec une meilleure compréhension des évolutions. Il faut vraiment s’adapter aux nouvelles performances aérodynamiques, aux nouveaux réglages, qui découlent de ces évolutions. »
« Et puis soudain, vous avez un Grand Prix avec un format ’sprint’, avec une seule séance d’essais libres. Vous n’avez plus le temps. Vous êtes donc toujours un peu en retard sur les évolutions. Lorsque vous commencez à comprendre et à maximiser ce package, un nouvel ensemble de pièces arrive. »
« Il faut donc réinitialiser les choses. C’est l’une des difficultés que nous avons rencontrées l’année dernière avec la voiture de 2023. Nous avons commencé à y faire face cette année. Mais comme je l’ai dit, depuis trois semaines, ou disons après Imola, la situation est très claire, en noir et blanc. Finalement, je pense que nous avons un bon plan pour l’avenir. »
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