Ocon : ’L’écart est énorme’ entre Alpine F1 et Mercedes

Le Français tire le bilan de sa saison 2022

Par Emmanuel Touzot

27 novembre 2022 - 18:00
Ocon : 'L'écart est énorme

Esteban Ocon est satisfait de sa saison 2022, et il salue les progrès d’Alpine F1. Le Français a l’impression d’avoir lui aussi progressé à titre personnel malgré des résultats bruts moins satisfaisants que la saison 2021, puisque son meilleur classement est une quatrième place au Japon.

"Je pense, en tout cas c’est vrai que ça dépend de la voiture et des performances dans la saison, mais toutes les cinquièmes places que l’on a fait, la quatrième à Suzuka, les remontées quand on partait de loin" se souvient Ocon auprès de Nextgen-Auto.com.

"C’est ce qui me fait penser que j’ai franchi une étape. Sur la bataille en piste, la compréhension des pneus, les départs, j’ai retrouvé une bonne sensation avec ces voitures que je n’avais pas retrouvé depuis un moment."

"Il y a des choses qui me rappellent le passé et les catégories juniors avec cette philosophie de voitures simplifiée sur les suspensions. Avant on avait des suspensions qui évoluaient beaucoup, on avait peu de grip et sur les premiers tours c’était difficile d’attaquer car on pouvait bloquer ou arriver trop fort sur un freinage."

"Alors que maintenant, la voiture est fixe tout au long de la course, et j’ai retrouvé un bon feeling dans les batailles, c’est pour ça qu’on en a fait pas mal avec plusieurs pilotes différents. Et je me sens très à l’aise, je pense que mes départs récemment l’ont montré car je gagne toujours des places."

Moins d’opportunités de gagner et de signer des podiums

Ocon assure n’avoir aucune frustration d’une saison sans podium, ce qu’il avait réussi à accomplir en 2020 et 2021. Il explique que les changements à la direction de course ont généré des courses moins folles, les décisions ayant été plus prudentes au moment des relances.

"On n’a pas réussi à monter sur le podium cette année avec les deux voitures, ce qui est triste. On n’en est pas passé loin au Japon puisqu’on a terminé quatrièmes, mais c’est par manque de circonstances."

"Depuis l’année dernière ou les années Covid, la direction de course a changé, et ils prennent des décisions un peu plus sécurisantes. Il y a donc moins de rebondissements en course, on n’a plus ces drapeaux rouges avec départ arrêté, il y aura des voitures de sécurité après le drapeau rouge."

"Et des courses comme ça, que ce soit ma victoire, celle de Pierre, celle de McLaren, il y avait des drapeaux rouges et des circonstances qui permettaient aux autres voitures de monter sur le podium et à de très bonnes places."

"C’est un petit manque, mais la saison dans sa globalité a été bien meilleure, solide, et on est montés en puissance par rapport à l’an dernier, donc aucun regret. C’est clair que j’aurais aimé monter sur le podium et gagner, mais on y travaille et on y reviendra."

Un développement "hyper impressionnant"

L’ancien pilote Force India tient notamment à saluer les progrès d’Alpine F1 grâce à un développement agressif et réussi, aucune évolution n’ayant été un échec. Ocon rappelle que son équipe n’était pas en mesure de viser la quatrième place du championnat en début de saison.

"La voiture a énormément progressé, mais ce que je dis souvent à l’équipe, c’est qu’on n’a pas commencé avec une voiture qui avait progressé, on a commencé avec une voiture qui était plus loin. La différence, c’est que l’équipe s’est donné les moyens d’amener des pièces, des nouveautés, des idées."

"On avait presque des nouvelles pièces à chaque course, c’était hyper impressionnant. L’équipe était hyper agressive sur le plan du développement, et on a réussi à doubler les Haas, les Alfa Romeo et les AlphaTauri, car on était avec eux voire derrière lors des essais de pré-saison."

"On n’était pas préoccupés, mais on était conscients qu’on n’était pas là où on voulait être. Donc on a vraiment fait ces pas en avant, on a travaillé sur la voiture dans le simulateur, et on a pris une voie de travail, très tôt avec Fernando on a mis le doigt dessus, et l’équipe a réussi à le traduire en performance en piste."

"C’est ça qui a fait une grosse différence et en tant que pilotes, je n’avais jamais vu par le passé autant de pièces et autant de voitures différentes au fil des courses, c’est impressionnant. J’étais agréablement surpris de voir tout ça, les gens à Enstone et Viry ont fait un travail super et on aura encore besoin de cela dans les prochaines années."

"L’objectif est de monter en puissance"

Interrogé sur la capacité d’Alpine F1 de se mesurer aux top teams l’année prochaine, il rappelle qu’il s’est parfois qualifié devant les Mercedes cette saison. Il espère évidemment s’en rapprocher mais admet que l’écart est énorme.

"On était même devant sur plusieurs qualifications et c’est ça qui est un peu frustrant" a-t-il répondu à une question de Nextgen-Auto. "On arrivait à avoir une voiture qui fonctionnait très bien sur plusieurs Grands Prix."

"On arrivait à titiller les Mercedes et on a fini devant à Suzuka avec des conditions un peu étranges, mais en course globalement ils étaient beaucoup plus forts que nous. L’objectif est de monter en puissance, l’écart est énorme, ce n’est pas celui de la sixième place à la quatrième place."

"L’écart de la quatrième à la troisième est très grand, on est conscients du défi, mais on veut continuer à monter en puissance, se rapprocher de cette troisième place des constructeurs et titiller les trois premiers."

"Mais ça va prendre du temps, il faudra voir où l’on se situe en début d’année, on ne doit pas sous-estimer les autres, ni les Aston Martin, ni les McLaren qui sont des équipes qui développent énormément. Il y a un petit changement de règlement l’année prochaine, c’est intéressant, il faut qu’on se concentre sur nous et voir où nous serons."

"Plein de choses qui vont dans la bonne direction"

Amené à tirer le bilan de sa saison 2022, Ocon se focalise surtout sur les bons moments, et notamment les bons résultats. Il salue aussi la capacité qu’a eu l’équipe à peaufiner son aspect opérationnel au fil de l’année.

"Beaucoup de choses, je pense aux bons moments en premier, comme au Japon, comme l’Arabie saoudite et la bonne qualification. Il y a aussi l’Autriche, qui est le moment où la voiture a pris vie et où l’on a pu se battre aux avant-postes."

"Il y a eu le pas en avant qu’on a fait sur l’exploitation de la voiture, on a mis moins de temps à la comprendre que les autres années. Donc ce sont plein de choses qui vont dans la bonne direction."

"On sait sur quoi on doit travailler et où il manque des choses, mais sur le plan personnel, que ce soit physiquement et mentalement, j’ai réussi à répondre présent et je suis satisfait de mon bilan personnel et de ce que j’ai réussi à apporter."

Alpine F1 Team - Renault

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