Nouveau sprint F1 : tous les pilotes pour… sauf Verstappen ?
Russell et Ocon apportent aussi un peu de nuance
Le nouveau format sprint F1, testé ce week-end à Bakou, fera-t-il l’unanimité parmi les pilotes ?
La plupart des 20 acteurs du paddock ont réagi avant de disputer ce format révisé et plus intense.
Une intensité qui fait d’ailleurs un peu peur à Carlos Sainz pour le samedi : l’Espagnol s’attend à un défi assez ardu du point de vue de la concentration.
« La ‘Shootout qualification ‘[qualification pour le sprint, le samedi] sera difficile. Surtout en se réveillant le matin et en entrant directement dans la Q1. »
« Je dois bien m’échauffer, prendre une méga douche froide, m’assurer que je sois bien réveillé pour rouler à fond dans une de ces voitures, avec des bosses sur la ligne droite, tôt le matin - ce sera intense. »
« Ensuite, le Sprint, 17 tours... C’est passionnant. Plus de courses, plus de tours importants dans le week-end, c’est évidemment plus difficile mentalement et physiquement pour nous, mais si cela rend les fans et les médias heureux, et si cela améliore le produit, nous le ferons. »
Chez Aston Martin F1, à l’image de son compatriote, Fernando Alonso réfléchit aussi à bouleverser son programme d’adaptation et de préparation pour ce week-end.
« Nous n’avions que les EL1 avant les qualifications [dans l’ancien format], donc d’une certaine manière nous sommes habitués à ce genre de pression en EL1… mais le samedi est la plus grande différence pour nous en ce moment. »
« Je suis allé sur le simulateur la semaine dernière et j’ai essayé de reproduire ce qui se passera durant le week-end , j’ai essayé de voir les défis. Nous allons essayer d’être plus attentifs. »
« Je pense que nous arriverons plus tôt sur la piste demain, afin de nous assurer que les EL1 soient aussi simples et clairs que possible. »
« Et samedi, comme je l’ai dit, c’est une nouvelle chose pour tout le monde, mais nous essaierons de faire notre travail. »
L’excitation se retrouve chez Norris, Magnussen ou Ocon
Un des buts de ce nouveau format est de pousser davantage les pilotes à attaquer le samedi, lors du sprint - puisqu’ils ne jouent plus une position sur la grille le dimanche.
Cela marchera-t-il selon Lando Norris ?
« Il y a toujours le plafond budgétaire, vous ne voulez pas endommager la voiture de quelque manière que ce soit, vous ne voulez pas faire quelque chose de stupide. Surtout pour nous… nous voulons améliorer la voiture autant que possible, le moins de dégâts possible, c’est le mieux. Mais je suis enthousiaste. »
« C’est un meilleur format, je le préfère de loin à ce que nous avions avant. Il y a plus de place, plus d’opportunités pour tout le monde. J’aime le fait qu’il y ait deux qualifications, j’aime le format du vendredi. La pression est certainement plus forte, mais je l’apprécie davantage. »
Une même excitation se retrouve du côté de Haas et de Kevin Magnussen.
« C’est plus excitant, il se passe plus de choses. Non pas qu’un week-end normal soit ennuyeux, mais il y a beaucoup de courses qui ne comptent pas, et le fait que la plupart des séances du week-end comptent, je pense que c’est cool. »
Esteban Ocon, chez Alpine, partage aussi l’enthousiasme général... même s’il met en garde tout de même la FIA et la FOM.
« C’est passionnant. C’est cool d’avoir plus de courses, un week-end plus excitant - mais peut-être pas tous les week-ends. C’est une chose à laquelle il faudra faire attention. D’un autre côté, en tant que pilote, c’est formidable d’avoir pu participer directement aux qualifications du samedi. »
« Cela pourrait apporter un peu d’incertitude, on aura des pilotes qui ne seront pas réveillés, qui feront des erreurs, et ce ne sera pas la même chose. Nous verrons bien. Cela apporte des opportunités et met en valeur les talents des pilotes, ce qui est plus important, donc j’attends cela avec impatience. »
Russell un peu plus prudent
George Russell, le président du GPDA et pilote Mercedes, a un point de vue plus attendu, et aussi plus nuancé. Le Britannique se soucie en particulier de la bonne compréhension des Pirelli.
« Je suis ouvert d’esprit, ça va être difficile car Bakou n’est pas facile dans des circonstances normales. Ils ont resurfacé la moitié de la piste donc il y aura moins de temps pour apprendre l’usure des pneus. »
« Ces F1 et ces pneus sont si complexes, 60 minutes ça ne suffira pas pour trouver le meilleur réglage. Mais c’est la même chose tout le monde, je suis prêt pour demain matin et trouver rapidement le bon rythme. »
Max Verstappen, l’opposant numéro 1 au sprint ?
Max Verstappen a cependant brisé l’enthousiasme quasi-général dans le paddock : le pilote Red Bull est l’un des opposants au nouveau format sprint F1 testé ce week-end.
D’ailleurs le Néerlandais n’a jamais été un grand fan des courses sprint...
« Moi je regarde les choses du point de vue de la course, la F1 les regarde du point de vue du business et bien sûr, je comprends que les courses sprint maintenant sont un peu plus excitantes. »
« Mais je me place du point de vue de la course auto. Normalement, quand on fait une course sprint, le premier tour est passionnant, il y a quelques accidents ici et là et quelques dégâts... mais tout au long de la course, on a une idée assez claire de ce qui se passe, de qui est le plus rapide, donc on a aussi une idée claire de ce qui se passera le lendemain. »
« Cela va probablement enlever un peu d’éclat à l’événement principal qui, je pense, devrait être l’événement spécial. »
« J’aime la course en général, mais j’ai parfois l’impression qu’il ne faut pas vraiment toucher à quoi que ce soit.
« J’ai toujours pensé que le dimanche était génial. Bien sûr, je comprends que l’on vende plus de billets le vendredi et le samedi pour que chaque jour vaille la peine d’être disputé, mais quand on finit par avoir des week-ends de 24 ou 25 courses, je pense qu’une bonne option serait quand même de raccourcir un peu le week-end. »
« Parce que certaines personnes aiment la course et elles en feront pour toujours, mais il faut aussi qu’elle soit saine. A un moment donné, vous commencez à vous poser des questions à ce sujet et si vous ajoutez les week-ends de sprint, vous êtes encore plus occupés. »
Verstappen pense-t-il aussi que les pilotes, libérés de la pression de la place sur la grille le dimanche, vont prendre plus de risque, quitte à être casse-cou ?
« Peut-être que certaines personnes qui étaient en dehors des points et qui essaient d’obtenir un point vont prendre plus de risques. Je pense qu’une fois que vous êtes devant, comme nous, je veux dire... on parle de huit, sept, six [points]. La différence n’est pas énorme et le risque d’avoir un crash est important. »
« Je ne pense pas que ce soit très différent de ce qui s’est passé lors du précédent week-end de sprint. Il y aura un peu plus de chaos à cause des qualifications supplémentaires, mais ce circuit de Bakou est normalement assez chaotique, alors cela ne fera que le rendre un peu plus chaotique. »
« Mais de mon côté, je ne pense pas que cela change grand-chose, vous savez, si vous êtes premier, deuxième, troisième, vous êtes assez heureux dans cette position et vous vous contentez de prendre les points, d’en finir et de vous concentrer sur la course. »
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