‘Nous sommes très différents’ : Komatsu, un anti-Steiner pour Haas F1 ?
La 10e place n’est pas inévitable
Le nouveau patron chez Haas F1, c’est lui : Ayao Komatsu a été choisi pour succéder à Günther Steiner (écarté pour divergences de vues avec Gene Haas).
L’annonce du départ de Günther Steiner a été une surprise pour beaucoup d’observateurs dans le paddock ; mais Ayao Komatsu, qui s’est confié à Planet F1, l’avait-il vu venir ? Surtout, se sent-il à la hauteur de la tâche, tant le visage de Günther Steiner avait été associé à l’identité de l’équipe Haas ?
« Pour être honnête, je ne sais pas à quoi je m’attendais, je suppose. »
« C’est une énorme responsabilité de diriger l’équipe au nom de Gene. C’est énorme. En même temps, je suis très reconnaissant qu’on m’ait donné cette opportunité parce que j’ai l’impression... Je suis dans l’équipe depuis 2016. »
« Je connais beaucoup de gens, et je connais les différents départements - comment ils fonctionnent ensemble, ou pas. Au cours des diverses discussions que nous avons eues au fil des ans, nous avons eu des idées sur la manière d’améliorer l’équipe. »
Sur la forme, Günther Steiner était connu pour son caractère éruptif, popularisé notamment par Netflix. Ayao Komatsu serait-il alors un tendre en comparaison de Günther Steiner ? Mais ne faut-il pas aussi ’gueuler’ pour se faire entendre dans une équipe ?
« Je ne pense pas que ce soit une question de dureté ou de tendresse. »
« Je déteste les conneries, le bullshit, donc, dans ce sens, je suis le même. Mais en tant que personnage et être humain, nous sommes très, très différents. »
« Il ne sert à rien de continuer à me comparer à mon prédécesseur, car il n’y a rien à gagner. Nous sommes des êtres humains très différents. Il a fait de son mieux - il avait son approche. »
Günther Steiner était potentiellement très apprécié aussi chez Haas, notamment en Italie (le pays de Steiner et où Haas a une base aussi, à Maranello).
Komatsu a-t-il donc été bien accueilli par les équipes de Haas... même en Italie ?
« J’ai été reconnaissant pour tout le soutien qui m’a été apporté. J’ai ensuite pris l’avion pour l’Italie - je suis basé au Royaume-Uni - et j’ai donc eu beaucoup moins de contacts avec l’Italie. »
« J’étais donc un peu plus inquiet, si je puis dire. Mais, là encore, j’ai été agréablement surpris. Tout le monde prend cela comme une opportunité de s’améliorer et de montrer ce qu’ils peuvent faire. Je leur en suis donc très reconnaissant. »
Et sur le fond, que veut changer Komatsu ?
« En ce qui concerne l’organisation technique, nous avons procédé à des changements fondamentaux. »
« Mais je dirais que c’est le minimum de changements importants. C’est quelque chose que je devais vraiment faire, je crois que je devais le faire. C’était fondamental pour la façon dont nous allons travailler ensemble à l’avenir. »
« Disons que la toute première phase est terminée. Bien sûr, il y aura de nombreuses phases à venir pour améliorer l’organisation. »
Plus concrètement, une des premières décisions de Komatsu aura été de promouvoir Andrea De Zorda comme directeur technique (succédant ainsi à Simone Resta qui avait déjà quitté l’équipe).
« J’ai beaucoup de respect pour lui. »
« Je travaille avec lui depuis deux ans. Je sais de quoi il est capable, il est très, très bon techniquement. Il a une très bonne personnalité et il est très, très engagé. Il se concentre vraiment sur ce qu’il faut faire. J’ai pleinement confiance en lui. »
Sur le plan financier cette fois, Steiner voulait aller chercher des actionnaires extérieurs, pour que Haas puisse lutter à armes égales avec le plateau. Gene Haas voulait lui faire avec les moyens du bord.
Avec la révision des règles du plafond d’investissements, Haas peut dépenser 65 millions désormais en trois ans, le total le plus haut du plateau. Est-ce une priorité pour Komatsu ? Mais où aller chercher l’argent ?
« Absolument, c’est la première et la plus importante des choses aujourd’hui… »
« Il y a beaucoup de choses que nous pouvons améliorer dans le cadre des ressources fournies par Gene. »
La 10e place n’est pas une fatalité pour Haas
Parlons désormais sportif. Gene Haas a aussi écarté Günther Steiner en raison de l’insuffisance de résultats : Ayao Komatsu est-il d’accord avec ce constat ?
« Si nous avions une équipe qui maximisait chaque opportunité, alors Gene n’aurait pas fait ce qu’il a fait... J’ai l’impression que nous ne sommes pas revenus fondamentalement de la situation de 2019. Mais c’est ce que nous faisons maintenant. »
Au final, quel doit être le but de Haas cette année ? Ayao Komatsu a tenu un discours réaliste en prenant ses fonctions : Haas devrait être en queue de peloton, au moins en début de saison.
Ne pas finir dernier, est-ce toute l’ambition de Haas pour cette année ?
« Si je pensais que la 10e place était inévitable, je ne ferais pas ce que je fais. »
« C’est une compétition. Si vous n’avez pas l’ambition de quitter le fond de grille, vous ne devriez pas le faire. Ce n’est donc pas une fatalité - nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous en sortir. »
« Je regarde ce qu’il y a devant moi et je fais de mon mieux pour trouver une solution et progresser. C’est ce sur quoi je me concentre - ce qui est devant moi. Le résultat viendra ensuite, quel qu’il soit. »
« Mais tant que nous maximisons ce que nous avons, mais aussi que nous continuons à développer notre efficacité… c’est mon objectif. »
« Il n’y a pas de solution miracle. Il faut examiner tous les domaines. Lorsque j’ai pris les rênes de l’organisation, si je disais "OK, nous semblons faire du très bon travail, tout est efficace, tout est logique", alors nous aurions des problèmes, n’est-ce pas ? »
« Parce que vous ne savez pas comment les améliorer. Ce n’est pas du tout le cas. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire avant d’avoir besoin d’élargir les contraintes [financières] qui pèsent sur nous. »
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