‘Nous sommes la 11e équipe’ : le film ‘F1’ veut placer la barre très haut sur le réalisme

« F1 » : tel est le sobre nom du film coproduit par Brad Pitt et Jerry Bruckheimer, et réalisé par Joseph Kosinski (réalisateur de Top Gun : Maverick.) Le film arrivera l’an prochain sur les écrans.

Les acteurs principaux, Brad Pitt lui-même et Damson Idris, seront les deux pilotes d’APXGP, l’équipe fictive.

Le premier teasing a été dévoilé à l’occasion du dernier Grand Prix du Royaume-Uni. Un teasing qui montre combien les équipes du film ont privilégié une approche très réaliste et immersive, en travaillant notamment avec les 10 écuries de la F1. Et bien sûr, avec Lewis Hamilton comme conseiller-star.

Le co-producteur Jerry Bruckheimer et le réalisateur Joseph Kosinski ont répondu aux questions de Deadline sur le tournage et les multiples questions de réalisme et de logistique que l’ambition du film nécessite.

Pour rappel, le film mettra en scène une équipe fictive APXGP, et des scènes de tournage ont eu lieu lors de véritables week-ends de F1, notamment au Grand Prix du Royaume-Uni 2023.

Le réalisateur Joseph Kosinski a d’ailleurs donné des détails sur cette dernière scène de tournage. Avec la pression que cela induit car le cirque de la F1 ne passe qu’une fois par an à Silverstone !

« L’année dernière, à Silverstone, nous avons filmé une scène sur la grille. Je crois que nous avions environ neuf minutes pour tourner une scène de dialogue d’une page ou d’une page et demie avec trois acteurs. C’est comme un arrêt aux stands. Cela apporte vraiment une intensité et tout le monde s’active d’une manière que l’on n’aurait peut-être pas lors d’une journée de tournage normale sur un plateau, où l’on dispose de 10 heures pour bien faire les choses. Maintenant, quand vous avez neuf minutes, avec tous les acteurs, vous pouvez voir l’adrénaline monter à l’avance et cela se ressent dans les performances. »

Au total, l’équipe du film s’est rendue sur presque 10 circuits différents pour tourner des scènes. Alors, quels seront les circuits montrés à l’écran ?

« On est allé aux 24 heures de Daytona, ce qui n’est évidemment pas une course de Formule 1, mais c’est une course que nous avons filmée et qui aura un sens lorsque les gens verront le film. Ensuite, nous avons : Silverstone, Hongrie, Spa (Belgique), Monza (Italie), Zandvoort (Pays-Bas), Japon, Las Vegas, Abu Dhabi et Mexico. »

« La logistique de ce projet ne ressemble à rien de ce que j’ai pu faire auparavant. Nous tournons pendant les Grands Prix, et pour certains aspects du film, nous travaillons dans des délais très, très courts, en tournant sur la piste, entre les essais libres et les séances de qualification, devant des centaines de milliers de personnes. »

Comment être réaliste tout en restant accessible ?

Le film pose bien d’autres défis. Par exemple, comment aussi ne pas perdre en impression de vitesse à l’écran, alors que bien évidemment, les acteurs du film ne piloteront pas aussi vite qu’un Max Verstappen en pleine forme....

« Brad et Damson conduisent les voitures, ce qui est assez spectaculaire en soi, mais faire cela devant un public, à la vitesse à laquelle ils le font, et trouver un moyen de le capturer ? C’est un défi » confirme Joseph Kosinski.

À l’écran, nous ne verrons cependant pas des F1 réelles. En effet, les voitures que piloteront les acteurs seront des F2 modifiées : Kosinski explique pourquoi.

« Nous avons travaillé avec Mercedes et c’était en fait l’idée de Toto Wolff. Ils se plaignent tous que les films de course ne sont pas assez rapides parce qu’en général, quand ils construisent ces voitures, ce sont des voitures de cinéma. Vous savez, elles ont l’air bien, mais ce ne sont pas de vraies voitures de course. »

« La chose la plus importante est de raconter une belle histoire et une histoire émotionnelle, c’est toujours la priorité, mais si l’on revient aux premières conversations avec Lewis, il a dit qu’il n’y avait pas encore eu de film qui capture vraiment ce que c’est que d’être dans une voiture de Formule 1, donc c’était un objectif, de mettre le public dans l’une de ces incroyables machines » confirme Jerry Bruckheimer.

Et pour piloter ces F2 modifiées, Brad Pitt et Damson Idris sont passés par un véritable entraînement sportif, pas à pas.

« Nous avons entraîné Brad pendant près de trois mois - Brad et Damson - dans différentes voitures. Ils ont commencé en Formule 3, puis sont passés à la Formule 2. Lewis dit qu’ils sont vraiment formidables ; ce sont des athlètes naturels. Il a été très impressionné par eux, par leur conduite. »

« À ce niveau de performance, oui, on a dû faire des adaptations. Nous avons conçu des caméras sur mesure, très petites et très légères, afin qu’elles n’entravent pas trop les performances de la voiture, ce qui est essentiel, car vous ne voulez pas avoir une voiture de course et la charger d’un poids important. Nos supports de caméra ont également été conçus par Mercedes. »

Tous les pilotes à l’écran ?

Dans le teasing, on voit notamment Günther Steiner faire une apparition. Des pilotes comme Esteban Ocon et Carlos Sainz pourraient également faire leur apparition.

Tous les pilotes seront-ils donc à l’écran selon Kosinski ?

« Oui, ils jouent tous leur propre rôle. Nous nous intégrons dans ce monde, donc les pilotes sont ce qu’ils sont dans ces courses [dans le film]. »

« Nous sommes la onzième équipe, nous sommes à l’arrière du peloton dans un champ incroyable d’équipes. Nous voyons les pilotes sur la piste et nous espérons les voir aussi en dehors de la piste. »

Bruckheimer confirme : les acteurs du film, ce seront aussi les 20 pilotes actuels de la grille.

« Ces pilotes sont choisis parce qu’ils sont phénoménaux, pour la F1 ils doivent être incroyables, et ils sont charismatiques et présentent bien, parce qu’ils représentent une marque. Ils sont comme des stars de cinéma, c’est la même chose. Il y a tellement de similitudes avec notre monde. »