Norris ne prévoit pas de voler de victoires à Piastri
Les consignes arrivent mais sont confuses chez McLaren F1
Après l’absence de consignes entre Lando Norris et Oscar Piastri à Monza, alors que le Britannique aurait pu gagner trois points supplémentaires sur Max Verstappen, un changement de paradigme était attendu chez McLaren F1 pour le Grand Prix d’Azerbaïdjan.
Et si l’équipe semble se diriger vers l’obligation de consignes pour ses pilotes, les propos de ceux-ci laissent planer un doute, notamment quand Norris explique qu’il dépassera son équipier, mais qu’il ne prévoit pas de lui prendre une victoire.
"Non. En général, probablement pour des positions inférieures, mais s’il s’est battu pour une victoire et qu’il la mérite, alors il mérite de gagner" a déclaré Norris, qui a toutefois réagi positivement au fait que McLaren pose des jalons pour l’avantager.
"C’est une bonne chose, je suis reconnaissant. Il continue à se battre pour ses propres courses, il continue à faire ce qu’il a à faire. Il se peut qu’il n’ait plus besoin de m’aider cette année, Oscar m’aidera en cas de besoin, mais il part toujours avec l’intention, à chaque séance, de se battre pour lui-même et de faire son travail."
Interrogé sur ce qu’il ressentirait en perdant le titre pour quelques points, Norris semble déjà conscient qu’il y ait un risque que ce soit le cas : "Je suis sûr que ça me ferait mal, mais je suis aussi ici pour courir. Et si un pilote fait mieux que moi et est plus performant, je dois faire un meilleur travail, donc je ne voudrais pas enlever cela à quelqu’un."
"Je ne veux pas non plus qu’on me donne un championnat. Je ne veux pas non plus qu’on me donne un titre de champion. Oui, ce serait formidable d’avoir un titre de champion, et sur le court terme, on se sent bien, mais je ne pense pas qu’on en soit fier sur le long terme."
"Ce n’est pas ce que je veux, ce n’est pas comme ça que je veux gagner un championnat. Je veux le gagner en me battant contre Max, en battant Max, en battant mes concurrents et en prouvant que je suis le meilleur sur la piste. Et c’est comme ça que je veux gagner."
La lutte à Monza n’était "pas idéale"
Norris reconnait que leur lutte au premier tour à Monza, alors qu’ils avaient déjà creusé l’écart sur la concurrence, était un peu trop poussée : "Je pense qu’il y a des moments où il n’est pas judicieux de se battre, mais si vous abordez un tour en pensant à cela, ce n’est pas la bonne approche."
"Je pense que l’on doit tous les deux aborder le premier tour avec la bonne approche, qui est d’attaquer, d’essayer de progresser. Dès que vous commencez à penser à autre chose, c’est normalement là que les choses commencent à se gâter."
"Monza était un cas légèrement différent. Nous avons regardé en arrière et nous avons résolu le problème. L’essentiel, c’est que nous sommes sortis du virage 4 en première et troisième positions, et que nous avions le plus grand écart du monde à l’entrée du virage."
"Ce n’était pas l’idéal pour moi, mais aussi pour nous en tant qu’équipe, ce n’est pas la façon dont nous aurions dû faire la course. Je pense donc qu’il faut donner des instructions plus claires sur la façon dont nous pouvons nous battre les uns contre les autres et sur les risques que nous pouvons prendre les uns avec les autres."
Piastri entretient le flou artistique
Oscar Piastri a lui aussi été interrogé sur ce qui est le sujet brûlant chez McLaren. L’Australien assure qu’il attend des consignes claires pour les respecter, et qu’il ne fera rien de sa propre volonté s’il n’en reçoit pas l’ordre, même s’il comprend devoir se plier à des règles spécifiques à la situation.
"L’équipe m’a demandé d’aider, et j’ai dit lors des dernières courses que si on me le demandait, je le ferais. En tant que pilote, ce n’est pas facile d’être d’accord mais l’enjeu est plus important que moi" a déclaré Piastri.
"Je vais toujours essayer de faire le meilleur résultat possible, je vais me mettre en position pour marquer de bons points pour moi et pour l’équipe, mais si j’ai l’occasion d’aider Lando, je le ferais."
"Ce serait différent oui. A Monza, sortir de la chicane premier et troisième n’était pas idéal, mais pour moi ça l’était car j’étais en tête. Et nous n’avons pas fini deuxième et troisième à cause de cela mais à cause de la belle stratégie de Ferrari."
Il réfute l’idée qu’il ait pu contrevenir aux consignes à Monza : "Non. Je ne sais pas, pour moi, nous étions libres de nous battre et de tenter de mener la course. Bien sûr, les positions à la sortie n’était pas idéales, et compte tenu de cela, les choses vont changer."
De manière surprenante, McLaren ne semble pas encore avoir abordé les cas pratiques dans lesquels Piastri serait largement en tête, pour savoir s’il devrait ou non ralentir drastiquement.
"C’est une chose dont on doit parler un peu plus, et pour toute l’équipe, on veut éviter ça si on le peut. J’ai parlé avec Lando et Andrea et personne ne veut que la course soit dictée par cela, à commencer par Lando. A ce moment-là, avec un gros écart, c’est à l’équipe d décider et je ferai ce qu’on me dit."
"Mais ce n’est pas gravé dans le marbre que j’abandonnerai la course à tout prix, selon les circonstances. Mais nous sommes tous d’accord que si quelqu’un a fait un meilleur travail que les autres, ça doit être récompensé."
McLaren "soutiendra Lando, mais..."
Andrea Stella, le directeur de l’équipe, a tenté d’expliquer l’évolution des consignes mais n’a pas été très clair. On a en revanche la confirmation que la situation évoluera après chaque course : "Nous soutiendrons Lando, mais nous voulons le faire sans trop compromettre nos principes."
"Nos principes sont que l’intérêt de l’équipe passe toujours en premier. Pour nous, l’esprit sportif est important dans la façon dont nous menons nos courses. Et puis nous voulons être justes envers les deux pilotes."
"Ce que nous ne voulons plus voir, c’est une situation comme à Monza dans laquelle nous entrons dans une chicane premier et deuxième et nous en sortons premier et troisième. Car cela nuit à l’équipe. Les intérêts de l’équipe passent avant tout et ce sont ces situations que nous devons avant tout résoudre."
"Car, en fin de compte, la façon dont nous sommes entrés dans la course à Monza a laissé la porte ouverte à cette situation. Après Monza, nous avons trois objectifs : nous devons nous assurer que tout ce qui se passe sur la piste ne se fait pas au détriment de l’équipe."
"Deuxième objectif, comment gagner les deux championnats, les deux pilotes s’engageant à aider ? Mais ce que nous ne voulons pas faire, c’est gagner de manière inconsidérée. Ce sont les trois sujets qui définissent la façon dont nous allons courir à Bakou. Tout cela sera mis à jour après Bakou."
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