Newey se souvient d’un Häkkinen instinctif et d’un Hill technique

Il compare aussi Vettel et Webber

Par Emmanuel Touzot

20 juin 2020 - 17:16
Newey se souvient d'un Häkkinen

Adrian Newey a connu de nombreux champions du monde, et explique que l’approche est très différente selon les pilotes. Il se rappelle notamment d’un pilote très instinctif en la personne de Mika Häkkinen, qu’il a mené au titre mondial en 1998 et 1999.

"Mika Häkkinen est un compétiteur naturel. Il adapte inconsciemment sa manière de piloter à la voiture" se rappelle Newey. "Quand nous faisions un ajustement à sa demande, il revenait et le problème était finalement plus important."

"C’est là que j’ai réalisé qu’il s’adapte inconsciemment. J’ai appris comment interroger un pilote pour savoir ce qui lui manque sur la voiture. Mika était toujours très avare sur ses retours donc je n’avais pas toujours les bonnes informations."

En revanche, Newey a trouvé en Damon Hill un pilote très technique, et les deux hommes ont remporté les titres mondiaux en 1996 : "J’étais très proche de lui en 1996, je n’étais pas son ingénieur mais nous parlions beaucoup. C’est une énigme, en 1996 nous avions la meilleure voiture et il avait un très bon feeling."

"Damon, par exemple, était excellent dans ses retours. Il faisait de belles courses en 1996 mais ce n’était pas évident à voir. Où est-ce que je le mettrais en tant que pilote ? Je ne sais pas, comparer est arbitraire."

Il a aussi pu comparer deux pilotes au style très différent lorsqu’il concevait des voitures pour Mark Webber et Sebastian Vettel : "Vettel aime un arrière stable et Webber était plus à l’aise avec une voiture moins stable. On pourrait penser que Mark aimait une voiture stable, mais c’était l’inverse. Deux pilotes dans la même voiture, mais tous les deux avaient un retour différent."

"C’est pour ça que les équipiers ont des performances différentes dans la même voiture. Mark était généralement plus rapide que Seb dans les virages rapides, mais Sebastian avait une bonne technique pour tourner. Surtout dans les virages moyens. La faiblesse de Mark était sa gestion des pneus."

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