Newey : Red Bull veut prouver qu’elle peut ’y arriver sans moi’ en F1

"Nous étions un peu arrivés au bout de notre collaboration"

Par Franck Drui

15 octobre 2024 - 10:31

Adrian Newey, le designer le plus titré en Formule 1, a expliqué comment son sentiment que Red Bull voulait prouver qu’elle pouvait « y arriver seule » a contribué à sa décision de partir.

Red Bull a annoncé plus tôt cette saison que Newey quitterait l’équipe au printemps 2025 pour mettre un terme à une période de près de deux décennies qui a permis de remporter 13 titres.

Le Britannique a depuis signé un accord avec Aston Martin F1 pour superviser son département technique en tant que partenaire technique.

Des rumeurs ont émergé selon lesquelles le malaise de Newey face à la tension qui prévalait chez Red Bull avant le début de la saison en cours avait joué un rôle dans son départ imminent.

Newey, cependant, est catégorique sur le fait que son désir est de relever un nouveau défi alors que la F1 se prépare à se lancer dans une refonte de la réglementation en 2026 a été la force motrice de son choix.

"Il arrive un moment où j’ai l’impression d’avoir besoin de nouveaux défis. L’équipe a atteint un bon niveau de maturité. Red Bull est une organisation d’ingénierie très mature, tout comme le reste de l’équipe."

"Donc, d’une certaine manière, j’ai en quelque sorte fait ma part et j’ai commencé à avoir l’impression que nous étions un peu arrivés au bout de notre collaboration."

"Je pense que les gars ont aussi senti qu’ils devaient peut-être montrer qu’ils pouvaient le faire par eux-mêmes. Alors je me suis dit : ’Bon, d’accord, donnons-leur une chance et à moi un nouveau défi’. Red Bull veut montrer qu’elle peut y arriver seule, sans moi, et c’est compréhensible."

Newey, âgé de 65 ans, a admis qu’il n’aurait jamais pu imaginer qu’il serait encore impliqué dans le sport à son âge actuel alors qu’il se prépare à assumer un nouveau rôle à plein temps.

"Je pense que si je retourne 15 ans en arrière, certainement 20 ans, et que je me demande : ’Est-ce que je voudrais travailler au-delà de 60 ans ?’ Probablement pas. ’Est-ce que je voudrais travailler au-delà de 65 ans ?’ Absolument pas."

"Mais ensuite, on y arrive, et il y a plusieurs choses. Tout d’abord, peut-être, je ne sais pas, peut-être que je suis coupable de trop me définir, et je m’inquiète de ce que je ferais si je ne le faisais pas."

"Mais je ne pense pas que ce soit vraiment le cas dans mon cas. C’est surtout que j’aime le défi, j’adore ça, la carrière dont j’ai toujours rêvé depuis que j’étais petit, j’ai eu la chance de la réaliser. J’en profite toujours."

"Il s’agit simplement de trouver le bon équilibre pour ne pas être dévoré, car la Formule 1 peut être dévorante. Et avec cela, bien sûr, viennent des compromis, en particulier la vie de famille, les amis, etc. Et c’est là que réside la difficulté."