Newey ne consacre que ’50 %’ de son temps à la F1
Il a même travaillé sur un sous-marin !
C’est un homme aux plus de 200 victoires en Grands Prix, aux 12 titres constructeurs, de Nigel Mansell à Max Verstappen : Adrian Newey.
L’ingénieur le plus connu de la F1 est toujours employé à Milton Keynes, au siège de Red Bull, et travaille encore avec sa fameuse planche à dessin.
Aujourd’hui, l’expertise de Newey demeure peut-être sans égal dans le paddock. Sa connaissance de l’effet de sol (il a travaillé dessus lors de sa thèse) a sans doute pu beaucoup apporter à Red Bull l’an dernier, pour le nouveau règlement aérodynamique de la F1.
Et le pire… c’est que pour Newey, la F1 n’est qu’un job à mi-temps ! C’est ce qu’il a confié avec franchise au Telegraph.
« Il est difficile de dire exactement ce qu’il en est, mais je dirais que c’est à peu près 50 % [le temps que je consacre à la F1. »
« Je suppose que je suis un peu quelqu’un d’isolé, un franc-tireur, dans la mesure où... j’ai réussi à atteindre une situation où l’équipe d’ingénierie de Red Bull Racing peut fonctionner de manière procédurale sans moi, ce qui me permet d’être suffisamment gâté pour pouvoir m’impliquer dans n’importe quel domaine qui me convient. »
Et Newey ne croit pas si bien dire : après avoir travaillé sur l’Aston Martin Valkyrie, l’ancien ingénieur de McLaren et Williams avait même commencé un projet de... sous-marin, en collaboration avec Dietrich Mateschitz, l’ancien grand patron de Red Bull, aujourd’hui décédé.
« C’est dommage qu’il ne puisse pas le voir terminé. »
« En fait, cela me rend un peu nerveux ! Même avant le récent accident très médiatisé du submersible près du Titanic. Mais nous le faisons à juste titre en partenariat avec des experts en sous-marins. Et nous ne visons pas les plus grandes profondeurs marines... Dietrich voulait un engin facile à déplacer sur son île privée et qu’il puisse mettre à l’eau à partir de différents sites. »
« Est-ce que je monterai dans ce sous-marin ? C’est l’épreuve de vérité, n’est-ce pas. Oui j’y monterai. »
Pour autant, Newey demeure impliqué au quotidien dans l’équipe de course : on le voit même souvent sur le muret des stands de Red Bull en Grand Prix...
« Je pense que j’aurai fait 16 courses d’ici la fin de l’année, ce qui était auparavant une saison complète ! »
Pas de retraite en vue ?
Newey a maintenant 65 ans : ne pense-t-il donc tout de même pas à une retraite définitive ? Il sait aussi que la succession est déjà prête :il peut s’appuyer sur une équipe très complète derrière lui, une équipe menée par Pierre Waché, le directeur technique de Red Bull.
« Quand j’avais la cinquantaine, je me disais qu’à 60 ans, j’irais m’allonger sur une plage... Mais la réalité, c’est que je m’ennuierais. Je sais que je m’ennuierais. Je me souviens de Mario Andretti, pour qui j’ai travaillé, lorsqu’il avait 47 ans et qu’il était toujours aussi compétitif. Plus tard, il a commencé à avoir des accidents et il était clair que sa compétitivité diminuait. Je l’ai croisé quelques années plus tard et il m’a dit : "Ecoute, je sais que je ne suis plus aussi vif qu’avant. Mais tant que les gens seront assez stupides pour me laisser conduire, je continuerai à conduire jusqu’à ce que je ne prenne plus de plaisir". Je pense que c’est une bonne façon de voir les choses. »
« Si je me sens mal dans ma peau ou si d’autres personnes me disent "Ecoute, ta contribution n’est plus utile", je dois en tenir compte car la dernière chose que je veux faire, c’est décevoir l’équipe. Mais tant que je me sens capable de contribuer, j’espère que c’est encore le cas aujourd’hui. »
À un moment donné cependant de sa carrière, Newey est apparu démotivé : au pic de la crise entre Red Bull et Renault, l’ingénieur ne voyait pas d’intérêt à poursuivre avec un motoriste démotivé par la F1.
« Je me souviens d’être allé avec Christian et Helmut voir Carlos Ghosn [ancien PDG de Renault] sur les Champs-Elysées. »
« Il s’est retourné et m’a dit : "Nous ne sommes en Formule 1 que parce que mes spécialistes du marketing me disent que nous devrions l’être. Cela ne m’intéresse pas du tout". C’était un moment assez déprimant. »
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