Newey : J’ai toujours aimé les changements de réglementation
L’ingénieur de Red Bull s’aide de son expérience en F1
Adrian Newey, concepteur des monoplaces de Red Bull Racing, a déjà dit à plusieurs reprises qu’il ne s’attendait pas à voir l’avance de son équipe augmenter en 2023. Red Bull avait gagné 17 courses en 2022, et ce chiffre est monté à 21 victoires en 2023, grâce à une monoplace encore plus dominante.
"C’est le cas. C’est une surprise totale. Pour la saison 2022, nous avons eu le plus grand changement de réglementation au niveau du châssis depuis 1983, en ce qui concerne le retour aux voitures à effet de sol" a déclaré Newey.
"Nous pensions qu’à l’aube de la deuxième année, avec une réglementation pratiquement inchangée pendant l’hiver et une voiture qui est en fait une évolution, notre avantage serait réduit, voire éradiqué. Ce n’est manifestement pas ce qui s’est passé."
Il reconnait que les changements de règles stimulent sa créativité : "J’ai toujours aimé les changements de réglementation. Pas seulement à cause des failles qui peuvent exister, mais aussi pour comprendre les exigences des règlements, comment ils affectent les principes fondamentaux de la configuration de la voiture."
"Pour 2022, il y avait plusieurs choses que nous devions faire différemment. C’était le retour de l’effet de sol, l’effet venturi, et j’étais certainement conscient des pièges pour avoir travaillé en IndyCar avec ce format dans les années 80."
Newey n’est pas étonné que les autres équipes aient eu des difficultés à comprendre le problème : "Il n’est pas facile de simuler le marsouinage dans une soufflerie et, plus encore, dans le cadre de la CFD. Il s’agit d’un problème transitoire et la voiture ne bouge pas par rapport à la route."
"On ne le voit pas si on ne le cherche pas. C’est le problème de tous les outils de simulation. Ils dépendent de ce que vous y mettez. Si vous n’avez pas cherché au bon endroit et que vous n’avez pas mis les bons éléments, vous n’obtiendrez pas les bonnes réponses."
La planche à dessin aide à dégrossir
L’ingénieur utilise sa planche à dessin, mais elle n’est pas une solution miracle s’il n’y a pas une idée brillante derrière : "La planche à dessin me permet de faire sortir les idées de ma tête et de les transposer sur un support avec lequel je peux les développer, mais vous avez toujours besoin de cette étincelle."
"Le subconscient est une chose étonnante. Il m’est souvent arrivé, lorsque j’étais bloqué sur quelque chose, d’abandonner et d’aller prendre un café ou autre chose. Un jour, une semaine, un mois plus tard, une solution surgit."
Et c’est d’ailleurs plutôt son expérience que sa méthodologie qui l’aide à vite trier ses idées : "Cela vient de l’expérience. Cela touche également à l’aspect managérial et au développement de mon travail. La collaboration avec mes collègues est un aspect que j’apprécie beaucoup."
"Et même si je pense qu’une idée n’est pas bonne, il est possible que je me trompe. Je ne veux certainement pas étouffer la créativité de qui que ce soit, et il est important de l’encourager. Mais nous devons aussi être efficaces, surtout à l’ère du plafonnement des coûts."
Newey admet avoir moins de moments où les choses lui apparaissent évidentes qu’avant, car les processus sont plus complexes : "C’est rare, mais cela arrive, et c’est très satisfaisant. On peut penser que c’est la meilleure idée du monde, mais il faut être très discipliné pour la mettre à l’épreuve."
"C’est un long processus, mais s’il aboutit à quelque chose qui est monté sur la voiture et que celle-ci va plus vite, c’est très satisfaisant. Une fois la fiabilité éliminée, nous n’avons plus qu’un seul maître, et c’est le chronomètre."
Red Bull
’On n’a pas besoin de ça’ : La dispute Russell-Verstappen va-t-elle trop loin ?
Verstappen est ’fier’ mais pense que Red Bull ’méritait mieux’
Verstappen a ’essayé de rendre tout le monde enthousiaste’ au Rwanda
Temps en soufflerie : la bonne affaire de Red Bull, mauvaise nouvelle pour Alpine F1
+ sur Red Bull