Newey a failli quitter McLaren F1 pour Jaguar
Le transfert a été proche de se faire…
En 1997, Ron Dennis réussit à attirer, chez McLaren, un certain Adrian Newey, qui officiait alors pour Williams. L’ingénieur le plus célèbre de la F1 serait à l’origine des deux titres mondiaux de Mika Hakkinen, avant de reconstruire un nouveau projet chez Red Bull, à partir de 2006.
Mais à la fin des années 90, Newey aurait pu quitter McLaren pour rejoindre le projet Jaguar GP. Il fut même tout proche de concrétiser son transfert.
Jaguar avait commencé, à partir de 1997, à investir dans Stewart GP, avant de racheter totalement l’équipe en 1999. L’équipe de la maison Ford ne ferait pas mieux que 7e au classement des constructeurs durant sa présence en F1, avant d’être rachetée par Red Bull, la future équipe de… Newey.
Le destin de Jaguar aurait donc pu être différent si son directeur technique s’était appelé Adrian Newey - qui aurait pu arriver à Milton Keynes avec quelques années d’avance, sans un détour préalable par Woking.
Mais pourquoi Jaguar ? Car de son expérience en CART aux USA, Newey connaissait en effet déjà l’ancien pilote américain Bobby Rahal, qui était (avec Niki Lauda) le dirigeant de Jaguar GP. Avec son bon ami Rahal, au sein de l’équipe March, Newey avait remporté le titre CART en 1986 et l’IndyCar la même année.
« J’aurais aimé travailler avec Bobby » se souvient aujourd’hui Newey.
« Nous avons toujours eu une bonne amitié qui s’est poursuivie bien après que j’ai arrêté d’être ingénieur de course en IndyCar et que je sois passé à la Formule 1. »
« L’opportunité de travailler ensemble aurait donc été fantastique et c’est ce qui m’a attiré chez Jaguar. »
Pourquoi donc finalement ne pas avoir signé pour Jaguar et être resté chez McLaren ?
« Mais il est devenu évident qu’il y a aussi beaucoup de politique au niveau du conseil d’administration et ainsi de suite, ce qui m’a rendu un peu nerveux. »
« C’est l’un de ces "et si...". Il aurait été fabuleux de travailler ensemble. En fin de compte, cela m’a rendu nerveux et cela ne s’est donc pas fait. Mais dans un univers parallèle, il aurait été fascinant de savoir comment cela se serait passé. »
Ford a dit ‘niet’ à Newey
Bobby Rahal lui-même, l’ancien patron de Newey en CART puis dirigeant de Jaguar GP donc, se souvient de ces "détails politiques" qui ont fait capoter l’arrivée de Newey.
La raison ? La pingrerie de la direction financière de Ford (propriétaire de Jaguar) !
« Jaguar était une équipe qui faisait de gros efforts mais qui avait besoin d’une meilleure direction. »
« Il est évident que j’allais poser la question (de l’arrivée de Newey), naturellement parce que c’était tout à fait logique. Qui allez-vous recruter ? Vous voulez prendre le meilleur gars du paddock et c’était Adrian - et c’est toujours le cas aujourd’hui. »
« Malheureusement, cela n’a pas fonctionné. Il est assez ironique que Red Bull ait fini par s’installer dans l’ancien siège de Jaguar. »
« Comme je l’ai constaté à l’époque, lors de ma première année avec Jaguar en Formule 1, l’engagement de Ford en IndyCar et en Formule 1 n’était probablement pas ce qu’il aurait dû être. »
« Je me souviens d’avoir rencontré le directeur financier du groupe automobile, qui était la petite division de Ford comprenant Jaguar, Land Rover, Volvo, et je me souviens d’avoir essayé d’expliquer à cet homme, le directeur financier, pourquoi il était important pour nous d’avoir Adrian. Je lui expliquais que oui, c’était beaucoup d’argent, mais imaginez combien d’argent cela nous ferait économiser - parce que toutes ces années de R&D seraient effacées et que nous comblerions l’écart de manière spectaculaire. »
« Il lui a fallu une journée pour comprendre cela et cela m’a un peu contrarié parce que je ne pense pas que Frank Williams ait eu à demander à qui que ce soit de construire la soufflerie, il l’a simplement fait, comme Ron Dennis, qui que ce soit d’autre. »
« Quoi qu’il en soit, il y avait évidemment beaucoup de facteurs pour et contre notre arrivée à tous les deux et, en fin de compte, Adrian a fait ce qu’il fallait. Mais c’était amusant pendant un certain temps. »
McLaren F1
Norris : Verstappen a prouvé au Mexique qu’il n’est ’pas parfait’
’Une séance utile’ pour McLaren F1 et ’géniale’ pour O’Ward
Leclerc et Norris voient Sainz revenir rapidement sur le devant de la scène en F1
Mercedes F1 : Wolff ’préfère être battu par une équipe cliente’
+ sur McLaren F1