Monchaux regrette l’erreur stratégique de Kaltenborn en 2017 chez Sauber F1

Le bilan de l’ancienne directrice en ligne de mire

Par Alexandre C.

25 août 2021 - 17:21
Monchaux regrette l'erreur (...)

Comme bien des équipes, à l’image d’Haas ou d’Alpine, Alfa Romeo parie sur le nouveau règlement de l’an prochain pour progresser, d’un bond, dans la hiérarchie, afin de revenir à une place qui ne soit pas la 9e au classement des constructeurs (la position actuelle de l’équipe, derrière Williams).

Pour ce faire il faut bien sûr, compte tenu des ressources de l’équipe, sacrifier le projet 2021, ne plus programmer d’évolutions pour la deuxième moitié de saison pour tout miser sur 2022. Et c’est bien la stratégie adoptée à Hinwil, a confirmé le directeur technique Jan Monchaux.

« Le véritable objectif est l’année prochaine. Nous avons pris la décision avec l’équipe, le directeur d’équipe [Frédéric Vasseur], les propriétaires et, dans une certaine mesure, les sponsors, de faire un choix fort : nous arrêter assez tôt en 2021 pour maximiser notre temps et nos chances de revenir et de nous battre avec les autres dès l’entrée en vigueur des nouvelles règles. »

Pour Monchaux, de toute manière, même en 2021, l’équipe continue de payer les mauvais choix stratégiques passés - que Frédéric Vasseur a inversés à son arrivée. En creux, c’est ainsi le bilan de Monisha Kaltenborn (qui avait par exemple choisi d’acheter un moteur Ferrari vieux d’un an pour faire des économies) qui en prend pour son grade.

« La dernière grande révision des règles remonte à 2017 et Sauber était une équipe qui a commencé la saison avec le moteur Ferrari d’un an et une voiture dont les performances étaient loin d’être optimales, ce dont nous payons encore le prix. »

« Avec les nouvelles règles, cela rend les choses très difficiles si vous commencez un nouveau cycle du mauvais pied. »

« Notre objectif est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour fournir la meilleure voiture possible et nous mettre dans une bien meilleure situation dès le début de la nouvelle réglementation et ne pas commencer du mauvais pied, avec 2,5 à 3 % de retard comme ces cinq dernières années. »

Les leçons tirées de la douloureuse saison 2020 sont aussi utiles à Alfa Romeo dans ce processus, poursuit Monchaux, qui rappelle néanmoins la responsabilité de Ferrari dans les résultats récents de l’équipe. Sans se cacher à 100 % derrière Maranello, loin de là…

« 2020 a été une saison très, très douloureuse pour nous, mais il y a beaucoup de points positifs quand je regarde en arrière, car cela nous oblige à tout remettre en question et à ne pas choisir la voie la plus facile en disant ’nous sommes tous conscients de la situation avec l’unité de puissance’. »

« Ce n’était pas sous notre contrôle et nous savions qu’ils [Ferrari] reviendraient pour retrouver de la performance. »

« Nous sommes passés par un exercice d’inspection extrêmement difficile, une révision à 360 degrés remettant en question notre méthodologie, la soufflerie, les outils de simulation, absolument tout. Les choses ont donc changé en interne en termes de méthodologie, ce dont nous discutions depuis quelques années mais nous n’étions pas assez courageux pour le faire car en 2018 et 2019, nous marquions régulièrement des points. Changer un système qui semble progresser et générer des résultats positifs est une décision difficile que l’équipe n’était peut-être pas assez courageuse pour faire. »

« Mais c’est aussi quelque chose qui est invisible de l’extérieur. L’écurie se développe, il y a beaucoup de bonnes choses en cours et qui sont très stimulantes pour l’avenir. »

Alfa Romeo espère bien être au niveau d’une équipe comme Alpine par exemple l’an prochain, une structure similaire à celle d’Hinwil tout compte fait.

« Oui, il n’y a aucun doute. Nous avons les gens, nous avons les outils, nous avons les ressources financières nécessaires et nous avons aussi le soutien nécessaire. »

« Si nous échouons - et ce n’est pas le plan, ce n’est pas à l’ordre du jour - ce sera de notre faute. »

« J’aimerais avoir une longueur d’avance en termes de cohésion et me rapprocher de la haute performance qu’une équipe de Formule 1 veut avoir ; mais nous ne sommes jamais vraiment satisfaits, même quand une équipe occupe la première place. »

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