‘Mon heure viendra’ : après 100 GP, Russell a l’impression de n’être ‘qu’au début’ de sa carrière F1
Il évoque les meilleurs et pires moments de sa carrière
George Russell va déjà atteindre, cette année, la barre des 100 Grands Prix (il disputera sa 100e course en F1 à Austin).
À seulement 25 ans le pilote Mercedes va ainsi, déjà, dépasser le nombre total de Grands Prix disputés, par exemple, par Sir Jackie Stewart.
Et pourtant comme il l’a confié au podcast "Beyond the Grid", George Russell a l’impression que sa carrière ne fait que débuter ! Tant reste en effet à accomplir pour lui…
« J’ai vraiment l’impression de n’en être qu’au début. Il y a évidemment beaucoup de courses par saison, elles s’accumulent donc rapidement et je n’ai pas l’impression d’avoir encore commencé. Je pense que je réalise des performances de très haut niveau. Je suis très heureux de mes propres performances, mais je reconnais qu’il faut les conserver au même niveau, et être prêt lorsque la voiture vous offre cette opportunité. »
« Mais je n’ai aucun doute sur le fait que mon heure et ma chance viendront. Je déteste dire que je vais être patient et attendre, mais c’est malheureusement la nature de la Formule 1. Je ne suis pas le seul pilote dans cette situation en ce moment. »
En 100 Grands Prix, George Russell a bien sûr déjà emmagasiné beaucoup d’expérience. De son propre aveu, il se montre de plus en plus exigeant avec son équipe de course.
« Je veux avoir accompli des choses aujourd’hui. Je veux simplement accomplir beaucoup de choses, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. Les personnes qui travaillent avec moi au niveau personnel savent que je suis assez... je ne dirais pas exigeant, mais j’ai une idée de ce que je veux accomplir et je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le faire dans les deux, trois, quatre semaines à venir. Je sais que lorsque je m’y mets, je peux y arriver. »
Avec le recul, George Russell estime qu’il se montrerait plus prudent en course aujourd’hui - et il fait référence à une de ses plus grosses erreurs en F1, un crash derrière la voiture de sécurité à Imola. Et à une autre, son crash à Singapour dans le dernier tour, cette année…
« Depuis que je suis arrivé en Formule 1, ce que j’ai probablement appris au cours de ces 100 courses, c’est qu’il faut essayer de maximiser chaque opportunité. Mais on ne peut pas faire l’impossible. Quand j’étais chez Williams… vous ne pouvez pas gagner une course avec une Williams. Vous devez accepter que si la 10e place est le maximum ou la 12e... il faut apprendre à ne pas se crasher, comme à Imola derrière une voiture de sécurité... Il faut essayer de marquer des points dans toutes les conditions. Singapour en est un exemple. Nous avions une chance, mais nous l’avons manquée. »
« Il faut parfois accepter que, pour un jour donné et un scénario donné, votre résultat actuel est le maximum possible. Parfois, si vous essayez d’en faire plus, vous n’obtiendrez que moins. C’est un sport délicat et le Grand Prix de Sakhir en 2020 en est probablement le meilleur exemple. »
Mais la carrière de George Russell est bien sûr déjà riche en grands moments : sa meilleure séance de qualifications n’est par exemple pas très difficile à trouver...
« J’en ai eu de très satisfaisantes. Mais je dirais que pour la joie pure qu’elle m’a procurée par la suite, la 2e place en qualifications avec Williams à Spa… je ne pense pas que l’on puisse rivaliser avec elle avant longtemps. C’était vraiment énorme pour la position dans laquelle nous étions. Nous étions la voiture la plus lente sur la grille pendant les deux saisons et demie précédentes. Cette qualification restera gravée dans ma mémoire jusqu’à ma mort. La pole avec Mercedes [l’an dernier sur le Hungaroring] n’est pas loin non plus ! »
Quant à sa meilleure course, retiendra-t-il sa première victoire au Brésil, l’an dernier, ou bien sa "quasi-victoire" à Sakhir, lorsqu’il faisait l’intérim de Lewis Hamilton, atteint du Covid ?
« Il faut que ce soit le Brésil, parce qu’on sentait que c’était mérité. Je pense qu’à Sakhir, tout s’est passé si vite et si soudainement que c’était presque trop beau pour être vrai. Si j’avais gagné cette course, cela aurait été trop beau. Je sais que j’aurais dû gagner la course et que sans la crevaison, nous l’aurions gagnée. »
« Si j’avais gagné, je n’aurais peut-être pas apprécié les victoires futures, ou la victoire au Brésil, autant que je l’ai fait ou autant qu’elle le mérite, parce que le Brésil était vraiment mérité. Pour tout le travail que tout le monde a fait, le travail dur que j’ai fait, la pression que j’ai subie de la part de Lewis pendant les 15 derniers tours de la course. »
Hamilton, un défi et une chance pour Russell
Avoir Lewis Hamilton comme coéquipier n’est pas une sinécure et George Russell le sait bien ; mais pouvoir directement se comparer à Lewis est aussi une grande chance selon le jeune pilote Mercedes.
« Lewis est le plus grand pilote de tous les temps. Chaque week-end, que ce soit en essais libres, en qualifications ou en course, je suis directement comparé au plus grand pilote de tous les temps. Ce combat loyal a été extraordinairement gratifiant pour moi et c’est la raison pour laquelle je suis dans une position incroyablement satisfaisante. »
« C’est une position privilégiée, car peu de pilotes ont cette chance. Nous croyons tous en nous-mêmes. Nous croyons tous que nous sommes les meilleurs et que lorsque nous aurons la voiture, nous gagnerons des championnats. Je peux dire en toute confiance qu’il y a probablement cinq pilotes sur cette grille qui, si vous les mettez dans la meilleure voiture, gagneront le championnat. Je n’ai aucun doute à ce sujet. Pour moi, Lewis est l’un de ces pilotes. Si je suis face à face contre lui, semaine après semaine, cela me donne un point de repère. »
« Je ne pense pas avoir été poussé de toute ma carrière comme je l’ai été depuis un an et demi. Voir que je performe bien, me donne une telle foi en moi, une telle confiance - que j’ai toujours eue. Il n’y a plus de doute maintenant. Je crois vraiment en moi, l’équipe croit en moi, et cela est dû au fait que j’ai été le coéquipier de Lewis et que j’ai tenu bon. »
Dernière question : quel a été jusqu’ici le meilleur dépassement de George Russell en F1 ?
« C’est sans aucun doute le dépassement de 2020 à Sakhir sur Valtteri, parce que cela signifiait beaucoup compte tenu des circonstances. Cela n’aurait pas pu être une meilleure occasion ; même équipement, même voiture, même week-end pour prouver ce que je pouvais faire. Ce dépassement a probablement été le plus important de ma carrière. »
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