Mercedes F1 : Wolff est ’fier’ de former autant de bons pilotes
Russell, Bottas et Ocon sur les traces de Schumacher
Mercedes F1 soutient plusieurs jeunes pilotes via son académie, et cela fait de nombreuses années que ça dure. Le dernier en date est Andrea Kimi Antonelli, titré en FRECA ce week-end, et dont on dit qu’il pourrait directement faire le saut vers la F2 l’an prochain. Toto Wolff rappelle que pour la marque allemande, cela a toujours été une habitude.
"Mercedes a toujours soutenu les jeunes pilotes" a déclaré l’Autrichien. "Michael Schumacher en est un bon exemple. Finalement, il s’est retrouvé en Formule 1 et a connu beaucoup de succès."
"Il pilotait nos voitures de sport et depuis, nous essayons de continuer sur cette lancée. Au fil des années, nous avons toujours eu des pilotes juniors qui ont finalement réussi à se lancer dans les courses automobiles professionnelles."
"Les derniers exemples sont George [Russell], Valtteri [Bottas] et Esteban Ocon. C’est pourquoi nous essayons de former de jeunes talents chez nous et, même s’ils ne courent pas toujours pour nous à la fin, nous sommes fiers de les avoir."
Des pilotes très forts arrivent par "générations"
Wolff estime que les détections de pilotes ayant le niveau pour la F1 se font de manière régulière selon les époques : "Pour moi, c’est cyclique. Nous voyons des périodes où vous en avez soudainement une poignée qui finissent en Formule 1."
"Puis pendant de nombreuses années, il n’y a plus rien. Et tous les dix ans, il y en a un grand qui arriver en Formule 1. C’est un peu le cycle que j’ai vu. Lorsque le karting est compétitif au sein d’une certaine tranche d’âge, ils se poussent les uns les autres."
"Quand vous regardez Leclerc, Gasly et Ocon, ils se sont affrontés au niveau national et que vous ajoutez à l’équation Lando Norris, Max Verstappen, Alex Albon et George Russell, cela représente à peu près plus de 50 % de la grille et ils se tiennent tous en moins de deux ans. C’était une génération très forte. Entre les deux, vous voyez moins de concurrence, ils sont regroupés d’une certaine manière."
Il explique ce que cherche Mercedes chez un pilote : "La vitesse. Vitesse, vitesse et vitesse ! A quelle vitesse pouvez-vous réellement réaliser un tour ? Dans quelle mesure êtes-vous adaptable ? Évidemment, le caractère et la personnalité sont importants."
"Si les parents ont de belles valeurs et les transmettent aux enfants, ils restent humbles même s’ils ont très envie de réussir, je pense que nous pouvons aussi les former et prendre le relais lorsqu’ils sont adolescents avec les parents. Je pense que cette combinaison est cruciale pour moi."
Des pilotes "extrêmement talentueux" peuvent échouer
En revanche, Wolff réfute que les meilleurs pilotes terminent systématiquement au plus haut niveau : "Non, je pense que Michael Schumacher l’a dit une fois. Il existe peut-être un chauffeur de bus plus talentueux et plus rapide que lui dans le monde."
"Et je pense que, si l’on prend la population d’une très grande ville, j’imagine qu’il y a un millier de personnes qui feraient d’assez bons pilotes de course, mais ils n’ont tout simplement jamais eu l’occasion d’être testés."
Interrogé sur l’identité de pilotes qu’il aurait vu arriver en F1 mais qui n’y sont pas parvenus, Wolff refuse de souligner les échecs de certains : "Je ne veux pas vous donner de noms parce que je pense que ce serait injuste."
"J’ai vu de jeunes pilotes extrêmement talentueux qui ont échoué parce qu’ils n’avaient pas reçu l’éducation nécessaire, qu’ils n’avaient pas eu de parents modèles ou qu’ils n’avaient tout simplement pas l’intellect ou l’intelligence sociale nécessaires."
"Ils ont tout simplement échoué. Ils pensaient que ce n’était pas important. Ils pensaient qu’il suffisait d’être rapide. Finalement, ils n’ont pas construit les réseaux nécessaires et n’ont pas agi de manière à obtenir le soutien adéquat."
Wolff n’a "jamais de regrets" sur ses recrues
Cependant, il réfute qu’il faille seulement de la vitesse : "La vitesse est la base fondamentale. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des gens qui avaient de la vitesse mais qui ont finalement échoué à cause d’un manque de personnalité, d’intégrité, d’honnêteté, de loyauté."
"Mais cela ne va pas sans la vitesse. Le gentil garçon avec tous ces traits de caractère qui en feraient un bon ami, un entrepreneur ou un manager prospère, ne peut pas réussir s’il n’a pas le talent."
Depuis qu’il est à la tête de Mercedes, il ne regrette pas les choix qui ont été faits en matière de jeunes pilotes à soutenir, notamment parce que son équipe n’avait pas toujours la possibilité de les accueillir : "Je n’ai jamais de regrets, car tout arrive pour une raison."
"Parfois, de grands pilotes arrivaient et nous n’avions pas de place pour eux, et à d’autres moments, ils avaient simplement besoin de prendre une trajectoire différente. Mais je pense que ce que nous avons aujourd’hui avec nos pilotes, quand je regarde les catégories juniors, je suis vraiment heureux."
Mercedes "ne pouvait pas donner de place" à Verstappen
Wolff salue le rôle de Gwen Lagrue, le responsable du programme, dans la réussite de détection de certains talents. Il décrit aussi la manière dont cette partie de l’équipe fonctionne, à la fois elle-même, mais aussi vis-à-vis du reste du reste de la structure.
"Gwen dirige donc le programme avec son équipe. Ils assistent à la plupart des courses de voitures. Ils s’occupent d’eux. Gwen a joué un rôle fondamental dans le développement d’Esteban et a été très impliqué dans la carrière de George Russell à un certain moment."
"Nous discutons, ils m’expliquent pourquoi ils pensent qu’un pilote peut réussir dans l’académie. Nous parlons des modèles économiques, des sommes nécessaires, et ils les placent dans les bonnes équipes. Je ne fais qu’approuver ou rejeter les candidatures. Mais je donne beaucoup de pouvoir à Gwen pour prendre ces décisions."
Il ne regrette pas de ne pas avoir acheté le contrat de Max Verstappen à ses débuts : "Non, je ne veux pas parler de l’achat de Max, tout d’abord parce que ce n’est pas la bonne terminologie. Max était très bon en karting et en F3, et il était clair qu’il s’agissait d’un grand pilote en plein essor."
"Nous avons discuté avec eux dans les phases initiales et ce fut une bonne discussion avec Jos et Max également. Mais il était clair que nous ne pouvions pas lui donner un siège parce que nous avions Nico et Lewis. Nous avons proposé de soutenir Max en F2, mais comme Red Bull était en mesure de lui offrir le volant AlphaTauri, ou Toro Rosso à l’époque."
Mais Nico Rosberg a pris sa retraite en fin de saison 2016. Est-ce que Wolff aurait fait autrement s’il avait su ce paramètre ? "Peut-être, mais si je savais où en sera le marché boursier l’année prochaine, je déciderais d’y investir ou non. Nous serions très heureux et riches si nous savions ce qui se passera dans 12 mois."
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