Mercedes F1 commence à voir un ’schéma’ dans ses difficultés
Allison soupçonne la chaleur de faire mal à l’équipe
James Allison, le directeur technique de Mercedes F1, est revenu sur les performances de son équipe au Grand Prix d’Australie. L’ingénieur britannique révèle que le team de Brackley a commencé à comprendre les problèmes que rencontre sa W15, et que les températures pourraient en être la raison.
"Presque aucun changement de configuration n’a eu lieu entre les EL3 et les qualifications."
"Bien sûr, nous retirons le carburant, nous montons le moteur à 100%, toutes ces choses. Mais pas de différence significative au niveau des réglages car nous sentions que nous avions placé la voiture dans une fenêtre décente lors des EL3 et cela s’est reflété dans les feuilles de temps."
"Nous commençons à voir émerger un schéma : la plupart des week-ends, nous avons une période où nous nous sentons bien avec la voiture, confiants, mais ensuite, lors des séances payantes, des qualifications et de la course, cela nous échappe" a déclaré Allison.
"Si nous devions essayer d’établir ce schéma, la corrélation la plus forte que nous puissions faire à l’heure actuelle est que notre compétitivité diminue lorsque la piste est chaude, lorsque la journée est la plus chaude et que les températures des pneus augmentent en même temps que celles de la piste."
"Les moments où nous avons été à notre meilleur ont tous été dans les sessions les plus fraîches et cela nous donne quelques indices sur ce que nous devons faire pour progresser à partir de là. Mais entre les EL3 et la qualification à Melbourne, il n’y a pas eu de changement de réglages."
"Chaque équipe" a des problèmes de corrélation
Allison assure que les problèmes de corrélation que rencontre Mercedes ne sont pas uniques à l’équipe, et que c’est le lot quotidien de toutes les structures en Formule 1, en dépit d’outils de plus en plus sophistiqués.
"Il y a toujours des problèmes de corrélation chaque année dans chaque équipe et il y aura toujours des problèmes de corrélation entre ce que vous voyez à l’usine et ce que vous voyez sur la piste parce que l’usine est une sorte de version réduite de la réalité."
"Ce n’est pas la même chose que de conduire une voiture sur une vraie piste, sur l’asphalte d’un circuit réel, avec tous ses détails infinis et sa complexité. Vous avez des modèles simplifiés ici, à l’usine, et ces modèles simplifiés sont puissants pour vous orienter dans un sens ou dans l’autre."
"Mais ils présentent tous des lacunes et des problèmes de corrélation. Dans une large mesure, les modèles dont nous disposons, les outils de simulation que nous avons, sont incroyablement efficaces pour nous maintenir sur le droit chemin et nous guider vers plus de temps au tour. Le diable est toujours dans les détails."
"En ce qui concerne l’équilibre entre les hautes et les basses vitesses, nous pourrions améliorer cette partie des modèles, car il y a une différence entre ce que nous voyons sur la piste et ce que nous voyons dans le monde virtuel."
"Ces différences, si nous pouvons les rapprocher, nous permettent d’être plus précis dans les projections que nous faisons ici pour résoudre les problèmes qui, selon nous, freinent la voiture."
Des solutions qui dépendent de certaines caractéristiques
Mercedes commence à comprendre dans quelles fenêtres elle doit faire ses tests pour réussir à faire évoluer sa voiture et à chercher des solutions sur des caractéristiques spécifiques : "Il est mieux défini en termes de temps nécessaire."
"Si vous savez ce que vous visez, si vous avez identifié correctement les raisons pour lesquelles notre compétitivité fluctue, vous pouvez alors mettre en place un programme pour essayer de faire évoluer la température et l’équilibre thermique entre l’avant et l’arrière en votre faveur, en utilisant tous les outils de réglage conventionnels de la voiture. Ce travail peut être effectué ici, à l’usine, par le biais de simulations, etc."
"Mais si vous concluez, après avoir épuisé les degrés de liberté dont vous disposez en termes de réglages, que vous devez encore aller plus loin, alors cela devient plus difficile à ce moment-là parce qu’il y a des caractéristiques sous-jacentes, par exemple dans la cartographie aérodynamique que vous avez conçue ou dans la caractéristique de la suspension qui aggrave cette caractéristique particulière."
"Et pour qu’elle se rétablisse vraiment bien, vous devez changer ces caractéristiques sous-jacentes. Il peut s’agir d’un travail rapide et salissant ou d’un travail un peu plus impliqué et un peu plus compliqué."
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