Même pour Mercedes F1, le risque de pénurie de pièces est un vrai ’casse-tête’

En raison du calendrier très resserré

Par Alexandre C.

13 juin 2020 - 18:03
Même pour Mercedes F1, le risque de (…)

8 Grands Prix en 10 semaines : un tel sprint représente un énorme défi logistique pour toutes les équipes de la F1. Cela pose également des problèmes relativement aux pièces de rechange (ailerons, fond plat, déflecteurs…) que les équipes doivent emmener sur chaque Grand Prix, en cas de défaillance ou d’accident.

En effet, étant donné le calendrier resserré, si trop d’éléments d’une même pièce sont endommagés, une équipe pourrait rapidement se retrouver en situation de rupture de stock. Et ce même si les courses ont lieu en Europe, près des bases de la F1.

Williams, hors de tout contexte pandémique, s’était retrouvée dans une telle situation en 2019. Mais c’est désormais l’ensemble de la F1 qui s’inquiète de ces possibles pénuries, y compris Mercedes F1.

Rob Thomas, directeur de l’opérationnel au sein de l’équipe allemande, a confié ses inquiétudes à ce sujet.

« Si vous avez un problème dans la première course, vous pouvez normalement gérer la deuxième course parce que vous avez vos pièces de rechange. Si vous ajoutez une troisième course, vous êtes soudainement à court de pièces de rechange pour la troisième course. »

« Cela représente un véritable casse-tête pour l’usine, car nous devons nous assurer que les gars du circuit aient suffisamment de pièces. »

Mercedes a donc trouvé la parade à cette situation : produire, en partie et non en totalité, les pièces concernées au cas où...

« Nous pouvons chercher à avoir beaucoup de pièces de rechange, mais cela coûte cher et nous ne voulons pas gaspiller, nous devons être efficaces. »

« Ce que nous allons faire, c’est identifier les pièces qui seraient généralement le plus susceptibles d’être endommagées ou usées en course et nous assurer de les avoir à un stade de production avancé [mais pas achevé], pour que nous soyons ainsi en mesure de les finir rapidement. Nous les fabriquerons à moitié ou aux trois quarts selon la nature des pièces, et nous réagirons en conséquence. »

« Notre usine est construite autour de la rapidité et de la flexibilité. Heureusement, nous avons l’habitude de faire cela, donc si nous avons un problème, nous pouvons généralement le résoudre très rapidement. »

L’enchaînement des courses pose un autre défi : il faudra que les infrastructures de communication, le banc d’essais, les divers outils, qui seront exploités à un rythme sans précédent, tiennent ! Mercedes a dès lors pris des mesures de maintenance « robustes » selon Thomas.

« Nous savons que nous allons être à fond pendant les six prochains mois. Il est vraiment important de s’assurer que ces systèmes soient dans un état de préparation optimal. »

Même si l’ingénieur de Mercedes admet que l’équipe n’était « pas vraiment prête » pour la situation exceptionnelle du confinement, l’équipe a tout de même réagi en mettant un place une task-force dédiée, qui s’est réunie à intervalles très réguliers.

Cette task-force a d’une part organisé le télétravail, qui avait concerné jusqu’à 450 personnes – contre 70 en temps normal – et d’autre part, a également préparé les mesures sanitaires pour accueillir le personnel revenant, peu à peu, à l’usine. Comme chez AlphaTauri, cela inclut des prises de température à l’arrivée dans des lieux séparés, ou le réaménagement des couloirs et autres bureaux de travail. Pendant ce temps, ceux qui peuvent continuer le télétravail, comme certains designers, le font.

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