McLaren veut mettre fin à un effet pervers des budgets plafonnés F1
Exclure les dépenses liées au développement durable
L’objectif de la F1 est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 et bien sûr, rien ne se fera sans les équipes de F1 elles-mêmes.
Pour rappel (voir notre article) c’est surtout la logistique qui est à l’origine de la plupart des émissions de CO2 de la F1 (pas du tout le roulage des voitures en elles-mêmes).
C’est donc sans surprise sur la logistique que McLaren Racing a axé ses efforts pour réduire ses émissions carbone. La chasse aux économies est lancée à Woking et en période d’inflation, les économies d’énergie sont aussi des économies budgétaires, ce qui est toujours utile dans le contexte des budgets plafonnés…
L’équipe McLaren (à l’échelle de McLaren Racing) a ainsi annoncé avoir bien avancé dans son plan carbone. Voici ce point d’étape dans le détail :
« - Une réduction de 22 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année de référence 2019.
— Une réduction de 9 % des émissions du fret aérien sur 2 ans grâce au transport d’une plus grande partie de l’équipement de course par fret maritime.
— Conversion de l’éclairage du McLaren Technology Centre aux LED, ce qui permet d’économiser suffisamment d’électricité pour alimenter 100 foyers britanniques moyens pendant une année entière.
Économie circulaire
— Réduction de 19 % du total des déchets par rapport à 2021.
— Réduction des plastiques à usage unique : tous les gobelets, couverts et sachets en plastique jetables ont été retirés du restaurant du MTC, ce qui a permis d’économiser près de 400 gobelets à café par semaine.
— Identification de 56 projets d’amélioration de l’efficacité des usines : 8 sont achevés, 19 sont en cours de mise en œuvre pour réduire les emballages, les déchets et les coûts. »
Le plan « développement durable » de McLaren comporte également un volet axé sur l’inclusion et l’égalité, en particulier l’égalité des chances.
Là encore, des avancées ont été obtenues… que voici.
« - 33 % des nouveaux arrivants chez McLaren sont issus de milieux sous-représentés.
- Nos ambassadeurs STEM ont touché plus de 4 000 étudiants lors de 36 événements.
- Plus de 200 cadres ont participé à une formation au recrutement et à l’intégration inclusifs.
- 6 % de l’équipe sont désormais formés aux premiers secours en matière de santé mentale.
- 40 % de l’équipe opérationnelle a participé à des webinaires sur la santé et le bien-être.
McLaren veut exclure les dépenses liées au développement durable des budgets plafonnés
Mais toutes ces dépenses, et c’est là le paradoxe, sont bien comprises dans les budgets plafonnés. Ce qui conduit les équipes de F1, trop souvent, à faire un arbitrage entre ’écologie’, ’inclusion’ et ’performance’.
McLaren en profite donc pour tacler gentiment la FIA et la FOM : elle regrette que les coûts liés au développement durable ou à l’inclusion soient inclus dans le total des budgets plafonnés.
L’équipe aimerait ainsi exclure la plupart des coûts liés à la mise en place des programmes d’inclusion et de diversité des budgets plafonnés (comme par exemple les actions de formation liées au bien-être du personnel ou le paiement des apprentis venant de milieux sous-représentés).
Un groupe de travail a été établi avec la FIA pour réfléchir à ces questions, notamment dans le cadre des prochains Accords Concorde.
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, a formellement haussé le ton pour obtenir cette évolution du règlement financier auprès de la FIA.
« Nous croyons fermement au plafonnement des coûts et nous ne voulons rien voir qui porte atteinte à son intégrité, mais la réglementation actuelle a créé des obstacles involontaires lorsqu’il s’agit d’investir dans le développement durable. Il est fantastique de constater le soutien de la F1 et des autres équipes sur cette question, et nous sommes ravis que la FIA ait mis en place un groupe de travail chargé d’étudier les prochaines étapes. »
« Mais pour libérer le potentiel de notre sport et favoriser le développement de technologies plus durables susceptibles de susciter des changements positifs à l’échelle mondiale, nous avons besoin d’un véritable changement de cap. Pour cela, il faut que les règles du jeu soient les mêmes pour toutes les équipes et qu’elles n’aient plus à choisir entre l’investissement dans les performances de la voiture et l’investissement dans le développement durable. »
« Notre sport a besoin d’un cadre réglementaire clair, avec des règles financières, techniques et sportives qui nous permettent à tous d’innover et d’investir dans la durabilité. Nous devons trouver de meilleurs moyens de partager notre expertise et nos connaissances dans l’ensemble de notre secteur. Seule une véritable collaboration nous permettra d’apporter des changements significatifs. Et si nous voulons parvenir à un changement radical avec la nouvelle série de règlements de 2026, ces décisions doivent être prises maintenant. »
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