McLaren F1 a eu de bonnes surprises avec sa nouvelle soufflerie
Pas d’anomalie, confirme Stella
Depuis les évolutions apportées au Grand Prix d’Autriche, McLaren est revenue quasiment au niveau des écuries de pointe (même si le dernier Grand Prix à Monza fut, comme prévu, plus difficile).
Ce bond de géant pose une question enthousiasmante pour Woking : et si c’était McLaren qui mettait, cette année, un terme à la série de victoires de Red Bull ? Rien ne paraît impossible au vu de la compétitive récente de la MCL60.
Andrea Stella, le directeur d’écurie, y croit-il ? McLaren pourra-t-elle viser une victoire cette année ? L’an prochain ?
« Si je considère l’écart en performance qui nous manque encore pour pouvoir se battre pour les victoires, il faudrait au moins un autre développement important de notre côté… comme celui que nous avons introduit en Autriche. »
« Pour l’instant, ce n’est pas ce qui est prévu, quand je regarde les données (des évolutions) que nous allons livrer en piste lors des deux prochains Grands Prix. »
« J’espère que nous pourrons gagner encore quelques dixièmes, mais ce ne sera pas suffisant pour se battre pour la victoire. Mais j’espère que cela nous permettra de figurer les podiums à quelques reprises avant la fin de la saison. »
Cependant, McLaren n’a pas forcément d’objectif majeur à aller chercher en cette deuxième moitié de saison. Mieux vaudrait peut-être se concentrer sur le développement de la voiture de l’an prochain. Par exemple, Ferrari a stoppé tout développement sur la voiture 2023 et n’apportera que quelques pièces mineures.
McLaren souffre-t-elle aussi des restrictions des budgets plafonnés, qui l’empêchent d’encore développer sa MCL60 de 2023 selon Andrea Stella ?
« Nous ne sommes pas restreints par les budgets plafonnés, c’est plus une question de temps. Quand je parle de temps, à un moment donné, nous devons commencer à travailler sur la voiture de l’année prochaine. C’est ce qui a été fixé dans le calendrier pour dire "Nous nous arrêtons là" en termes de développement de la voiture de cette année, mais ces développements ne sont pas limités par les budgets plafonnés. »
« Lorsque nous avons commencé à travailler sur les évolutions, nous avons réalisé que nous devions faire évoluer le châssis et d’autres aspects de la voiture afin d’exploiter davantage l’aérodynamique. Donc, plus vous en savez, plus vous savez ce que vous pouvez faire de mieux sur votre voiture. »
« Après la première année d’application des règles actuelles, la plupart des éléments de la voiture sont restés inchangés de la première à la deuxième année, peut-être parce que nous n’en savions pas assez sur ce qui était possible. Aujourd’hui, nous sommes mieux informés et nous ajoutons donc du travail, car nous savons mieux comment modifier les caractéristiques de la voiture pour l’année prochaine – et pour obtenir plus d’avantages aérodynamiques. »
Cependant, comme Ferrari, McLaren pourra apporter quelques petites évolutions encore cette année, confirme Stella.
« Les évolutions spécifiques à Monza étaient centrées sur la réduction du niveau de traînée. En plus d’essayer de réduire le niveau de traînée, vous essayez également de voir ce qui se passe sur le reste de la voiture. »
« Tout dépend donc du temps que l’on souhaite passer à compenser l’impact d’ailerons arrière plus petits sur la voiture… ou si l’on accepte simplement que c’est ce que nous avons. Il faut voir si l’on accepte que nous n’avons pas le temps d’en faire plus. Dans notre cas, nous avons pu produire les ailerons arrière spécifiques à Monza, pour avoir très peu d’appui aérodynamique, mais nous n’avons pas mis l’accent sur la correction des effets secondaires sur l’équilibre de la voiture - parce que nous nous sommes concentrés sur le premier groupe d’évolutions [celles reçues en Autriche]. »
« Nous travaillons donc sur la suite des évolutions arrivées en Autriche – nous le mettrons sur la voiture dans les deux prochaines courses. »
La nouvelle soufflerie de McLaren est opérationnelle
Pour ses développements futurs, McLaren peut désormais compter sur un atout de taille : la nouvelle soufflerie de l’équipe, à Woking, est opérationnelle. Jusqu’ici, McLaren utilisait les vieilles installations de Toyota à Cologne.
« Nous avons commencé à travailler et à développer la voiture 2024 dans la nouvelle soufflerie » confirme Andrea Stella. « Pour être honnête, ce processus s’est déroulé en douceur. Nous étions prêts à faire face à quelques anomalies et à nous gratter la tête. »
« En réalité, il y a eu une très bonne continuité entre le travail que nous faisions chez Toyota et celui que nous faisons dans la soufflerie de Woking, ce qui présente évidemment un énorme avantage d’un point de vue logistique et d’un point de vue financier. »
Le travail fait sur la McLaren de l’an prochain pourrait même profiter... à la voiture de cette année, conclut Stella.
« Il y a quelques domaines que l’on peut développer sur la voiture de l’année prochaine [dans la soufflerie]. Et si c’est un succès, on peut se dire : est-ce qu’on devrait les mettre sur la voiture de cette année ? Je ne veux pas dire dans quels domaines de développement, mais pour certaines caractéristiques de la voiture, nous avons cette approche du développement. »
« Dans ce cas, nous devrons examiner si nous pouvons nous le permettre, car cela ira au-delà de ce que nous avions prévu d’un point de vue budgétaire. Cela dépendra donc du coût et de la maturité du projet. »
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