McLaren, Caterham… ces équipes où Barrichello aurait pu finir sa carrière F1
Regrette-t-il d’être allé plutôt chez Williams ?
Après son passage chez Ferrari en Formule 1, Rubens Barrichello trouva refuge chez Honda.
Malgré de gros moyens engagés cependant, le constructeur japonais ne parvint pas à être compétitif en 2007 ou 2008 avec le Brésilien, exception faite de quelques coups d’éclat (podium à Silverstone, en 2008, pour Barrichello).
Aux déceptions sportives s’ajoutèrent les angoisses financières : fin 2008, avec la crise financière, Honda annonçait se retirer de la F1 et l’avenir de Rubinho s’annonçait bien sombre…
« Ce fut la période la plus difficile de ma carrière, car je n’avais pas de contrat après 2008 pendant trois mois et demi » se souvient aujourd’hui Barrichello.
Puis est venu le miracle Brawn GP, en 2009. L’équipe avait été constituée de bric et de broc par Ross Brawn, alors qu’il n’était pas même certain que la structure voie le terme de la première moitié d’année.
« J’appelais Ross chaque semaine et il me disait : "Ok Rubens, je connais ta valeur mais je n’ai pas d’argent pour l’instant, s’il te plaît, tiens bon, continue à aller à la salle et je t’appellerai". Ma famille et mes amis pensaient que j’étais fou, il y avait beaucoup de ragots sur les gens qui essayaient, testaient et faisaient des choses, mais je continuais à penser que ça arriverait, puis ça s’est vraiment produit. »
« J’étais au Brésil lorsque Ross m’a appelé pour me dire "Peux-tu venir ici vendredi ?" et j’ai répondu "Même si c’est à la nage, je serai là vendredi !". J’ai signé le contrat - je n’ai signé qu’un contrat d’une durée de 4 courses à chaque fois. Parce que si quelqu’un était venu avec beaucoup d’argent, Ross aurait pu être obligé de me mettre à l’écart. »
On connaît la suite : la BGP001 fut une pépite d’ingénierie. Rubens se souvient des premiers essais hivernaux où Jenson Button et lui découvrirent la petite bombe dont ils hériteraient...
« Jenson a conduit la F1 pour la première fois, et je lui ai demandé comment c’était. Il m’a répondu "cher coéquipier, nous allons nous amuser cette année", et je m’en souviens comme si c’était aujourd’hui. J’ai vraiment, vraiment aimé conduire cette voiture. »
« La voiture volait, nous avions la fiabilité, ce qui était incroyable, et nous avons signé un doublé à la première course. »
« Lors des essais hivernaux, je volais, mais ensuite nous sommes passés aux courses chaudes et on a dû mettre un dispositif aérodynamique parce que les freins étaient si chauds, et pour moi cela a empiré l’équilibre de la voiture... J’ai perdu trop de points au championnat. »
Sans parvenir donc à égaler les performances de son coéquipier, futur champion du monde, Barrichello signa cependant de probantes victoires, à Valencia et à Monza - sa dernière victoire en F1.
« J’ai vraiment apprécié cette période, ces deux courses, Valence et Monza, étaient très difficiles à gagner et nous avions des stratégies différentes pour y parvenir. Elles ont été importantes pour moi. Gagner à Monza, sans voiture rouge, et voir tous les gens en rouge sous le podium, m’a rendu très fier. »
Une aventure Williams finie en queue de poisson
Cependant dès 2010, Barrichello, suite au rachat de Brawn GP par Mercedes, fut prié d’aller voir ailleurs. Ailleurs, c’était chez Williams, où Frank Williams lui offrit l’opportunité de rebondir.
Et pourtant, Rubens aurait aussi pu devenir coéquipier de Lewis Hamilton chez McLaren, en 2010 - l’équipe de Woking lui avait fait une généreuse proposition...
« Avec le recul, c’est un peu difficile, car j’ai évidemment signé chez Williams en raison de mon lien émotionnel avec l’équipe. En 2009, ils ont fait une bonne saison et j’ai été amené à croire que la voiture serait compétitive. Quand je suis arrivé, Frank ne dirigeait déjà pas vraiment l’équipe et c’était différent de ce que je pensais, et la voiture n’était pas compétitive du tout, et je me suis senti désolé pour cela. »
Rubens passa donc des années difficiles en milieu de grille, de 2010 à 2011, où il devint le premier pilote à atteindre la barre des 300 GP.
Pour 2012, le Brésilien avait bien un accord verbal avec Frank Williams... Mais cet accord ne fut pas tenu, l’équipe préférant engager des pilotes payants (Maldonado et Senna) précise le pilote.
« Nous étions déjà en janvier, Sir Frank m’a simplement appelé et m’a dit "malheureusement, nous devons emprunter une autre voie", et c’est tout. C’était très décevant. Il n’y a pas eu beaucoup de discussions. À ce moment-là, tous les autres avaient signé leur contrat. »
Un dernier retour manqué avec Caterham
Après une année sans F1, Rubens aurait enfin pu rebondir chez Caterham, qui entra en pourparlers avec lui durant l’année 2014 (pour une pige à Interlagos) !
« Et nous avons presque conclu un accord pour une course, mais il a échoué parce qu’en fait ils ne sont pas venus au Brésil, pour courir… »
« J’aurais aimé avoir un moment pour dire au revoir à la F1, parce que je ne l’ai jamais fait. »
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