Mayer balance sur Ben Sulayem : ’Il a été contrarié et m’a licencié’
La FIA "est à court de personnes" pour gérer la F1 et la monoplace
Tim Mayer est un des noms qui s’ajoutent à la longue liste de personnes que Mohammed Ben Sulayem a fait licencier depuis le début de son mandat. Le commissaire de course a été écarté (confirmant ainsi notre information donnée ce matin), comme Janette Tan, la directrice de course adjointe de la F2, dont Mayer ne comprend pas le licenciement.
"Elle est l’exemple même du type de personne que nous voulons voir travailler à la FIA, la meilleure de la prochaine génération de directeurs de course" a déclaré Mayer dans une interview à la BBC. "Je ne connais pas les circonstances, mais on peut penser qu’ils travailleront très dur pour trouver quelqu’un de sa trempe."
"Je sais à quel point ces deux tâches sont difficiles. J’aime beaucoup Rui, mais cela va lui mettre une pression incroyable. Il n’y a pas beaucoup de directeurs de course FIA de niveau platine, qui est le plus haut niveau de certification de la FIA."
"Je suis l’un d’entre eux. C’est beaucoup de travail et, si vous faites bien votre travail, vous vous réveillez tous les jours avec un ulcère en pensant à toutes les choses auxquelles vous devez penser. Ils ne se rendent pas service. Ils sont littéralement à court de personnes pour faire ce travail."
Ben Sulayem "s’implique directement" dans les affaires
Mayer révèle que Ben Sulayem a l’habitude de se mêler, via son staff, de l’aspect opérationnel de la FIA et de la direction de course de la Formule 1. Comme on s’y attendait, c’est ce qui fait que la fédération mène aujourd’hui une croisade démesurée contre le langage parfois fleuri des pilotes.
"Son opinion selon laquelle les pilotes doivent être sanctionnés pour avoir juré est la sienne, et ce qui s’est passé depuis la reflète. Il est arrivé qu’il s’implique directement pour faire connaître son point de vue. Pas directement avec les commissaires, mais par l’intermédiaire de son personnel."
"Une partie du travail des commissaires consiste à faire respecter la politique de la FIA en matière de règles. Techniquement, le langage grossier est interdit, donc ce n’est pas injuste. La question de savoir s’il est raisonnable de poursuivre des pilotes pour des jurons plutôt légers est une autre question."
"Pour la plupart des pilotes, l’anglais est leur deuxième, troisième ou quatrième langue, et pour tous les enfants de karting du monde, c’est le premier mot qu’on leur apprend en anglais. Il y a d’autres façons de gérer ce genre de choses, à moins que vous ne souhaitiez montrer vos muscles."
Pourquoi Mayer a-t-il perdu sa place à la FIA ?
Le licenciement de Mayer vient d’une remarque qu’il aurait faite à Austin, lorsque le Circuit of the Americas a demandé un droit de révision à la FIA après avoir reçu une sanction pour l’envahissement de la piste après la course.
Mayer a représenté les organisateurs d’Austin lors de l’audience pour le droit de révision sur la décision de leur infliger une amende de 500 000 euros, dont 350 000 euros avec sursis, après un envahissement de la piste à la fin de la course de F1, le 20 octobre.
Les responsables du COTA n’ont pas été très satisfaits du jugement, et une situation similaire lors du Grand Prix du Canada cette année avait donné lieu à un avertissement émanant de la fédération.
Mayer, qui agissait en qualité d’organisateur sportif des trois Grands Prix aux États-Unis, a déclaré que son implication dans la décision lui avait valu d’être écarté du panel des commissaires lors du Grand Prix de Sao Paulo au début du mois, avant d’être licencié en tant que commissaire cette semaine.
"La raison officielle qui sera donnée est qu’ils ont estimé qu’il y avait un conflit d’intérêt avec la FIA car j’avais mené le droit de regard en tant qu’organisateur. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai été licencié. Le rôle d’organisateur est un rôle que j’ai rempli, au bénéfice de la FIA, pendant plus de 12 ans. Ce n’est pas nouveau."
"Bien que l’affaire ait été réglée calmement et à l’amiable, il est toujours contrarié et a décidé de me licencier. Après 15 ans de bénévolat en tant que commissaire, une décennie à enseigner à d’autres commissaires et des centaines d’heures de bénévolat dans d’autres fonctions, j’ai reçu un message de l’un de ses assistants."
"Il est déconcertant" que Ben Sulayem s’offusque
Finalement, Mayer a réussi à faire modifier la formulation du verdict à l’encontre du Circuit of the Americas après le droit de regard, en supprimant la conclusion selon laquelle les organisateurs n’avaient "pas pris de mesures raisonnables". C’est apparemment ce qui a froissé Ben Sulayem.
"Je n’ai pas écrit cette partie du document, mais c’était mon travail de la présenter. Il n’y avait aucune intention d’essayer de causer un problème avec la FIA et je continuerai à être l’organisateur sportif des trois Grands Prix des États-Unis."
"Il s’agissait d’un point tellement mineur qu’il est déconcertant que quelqu’un puisse s’en offusquer. Dans le jargon juridique américain, cela est synonyme de négligence, ce qui est problématique pour une personne morale américaine."
"À la suite de l’audience sur le droit de regard, les commissaires se sont rangés à notre avis et ont modifié la sanction en infraction à l’Article 26.7 du règlement de la F1, qui stipule que personne n’est autorisé à pénétrer sur la piste avant que toutes les voitures ne soient dans les stands, ce qui est un fait avéré."
"Certains fans ont tout de même pénétré sur la piste. Au cours de ce processus, le président a été blessé, ce que je trouve étrange car il n’y avait aucune raison de le blesser alors que tout le monde a traité cette affaire de manière professionnelle."
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