‘Max ne veut pas gagner, il veut dominer’ : Horner a foi en Max… et craint 2026 ?

Le défi de 2026 sera ‘énorme’ pour Red Bull

Par Alexandre C.

2 janvier 2024 - 08:42
‘Max ne veut pas gagner, il veut (...)

La RB19 était certes une excellente voiture, sans doute une des meilleures F1 de l’histoire… mais sans Max Verstappen, aurait-elle battu autant de records qu’en 2023 ? Dit autrement, à quel point l’équipe de Milton Keynes a-t-elle été ‘Verstappen-dépendante’ ?

Certes, Sergio Pérez a fini vice-champion, mais le suspense a duré presque toute l’année face à Lewis Hamilton… Alors, si Red Bull a écrasé autant la concurrence, n’était-ce pas dû davantage au pilote qu’à la voiture ?

Christian Horner, le patron de l’équipe, botte en touche quand on le lui demande…

« Ce n’est pas vraiment à moi de répondre à cette question. »

« J’ai dirigé et géré cette équipe comme je l’aurais fait pour la mienne et j’assume une grande responsabilité à l’égard des personnes qui sont ici, de l’équipe qui a été constituée et de la culture qui est la nôtre. Mais il ne s’agit pas seulement de moi. Il s’agit de tous les membres de l’équipe et de ses principaux acteurs. »

« J’ai toujours cru qu’il fallait recruter le meilleur groupe de personnes, mais sans leur dire comment faire leur travail. Il est inutile que je dise à Adrian [Newey] comment concevoir une voiture ou à Pierre [Waché, directeur technique] comment construire une voiture ou la faire fonctionner, ou à Max comment piloter. Il s’agit de placer les bonnes personnes dans les bons rôles et de leur fournir un environnement propice à leur épanouissement. »

Christian Horner la joue modeste, mais il a une grande légitimité dans le milieu. Il a été pilote, jusqu’en Formula 3000 (une sorte de F2 actuelle). Et a dirigé l’équipe Arden dans la même catégorie.

« Je suis un ’racer’ » confirme-t-il.

Christian Horner n’est ainsi pas un directeur d’écurie comme un autre...

« La fonction que j’exerce au sein de l’équipe est un peu plus pratique que celle de certains autres, surtout sur le muret des stands. Je suis très impliqué dans le déroulement de la course en termes de stratégie, etc. Je vois donc les choses comme si j’étais le directeur d’une écurie de F1 pendant 24 week-ends l’année prochaine, et le PDG d’une entreprise technologique très performante pendant 52 semaines, du lundi au vendredi. »

2025, dernière année de domination pour Red Bull ?

Après avoir battu la plupart des records de performance pure en 2023, Christian Horner et Max Verstappen peuvent-ils encore s’améliorer en 2024 ? Comment faire plus et mieux, quand on a le sentiment d’avoir laissé si peu sur la table ?

« Vous apprenez toujours. Et je pense que Max est pareil. Il est comme une éponge - il absorbe tout et l’applique. Il est avide d’informations. Il veut ces connaissances, puis il les applique. Son plus grand atout est sa capacité à s’adapter et à tirer le meilleur parti d’une voiture, ainsi que la confiance qu’il a en lui-même, sa foi et sa détermination. »

« Vous le voyez parfois sur son tour de sortie, ou dans des conditions changeantes, sa capacité à s’adapter et à ne faire qu’un avec la voiture dépasse tout ce que nous avons vu auparavant. Il ne laisse rien sur la table, et il veut tout. »

« Cela motive l’équipe en interne et il est implacable dans sa quête de performance. Il ne veut pas seulement gagner, il veut dominer. C’est ce que l’on constate chez tous les grands sportifs, leur quête de l’excellence et de la domination est la marque de fabrique de leur talent exceptionnel. »

En 2024 et 2025, Red Bull aura deux années de stabilité réglementaire à mettre à profit : n’est-ce pas une voie toute tracée vers deux nouveaux titres consécutifs ? Ou bien la concurrence va-t-elle se rapprocher ?

« Il est certain que la concurrence va se rapprocher » redoute Christian Horner. « Nous avons vu le plateau se rapprocher derrière nous. Une semaine c’est Ferrari, une semaine c’est McLaren, une minute c’est Mercedes (sic). Et cela va naturellement converger, et je ne pense pas que nous serons assis ici en ayant gagné 20 Grands Prix l’année prochaine. »

« Cette saison a été la plus couronnée de succès pour une équipe dans l’histoire du sport. Nous avons eu la voiture la plus performante de tous les temps. Je pense donc qu’il est peu probable que nous nous approchions (d’une même performance, l’an prochain) dans le cadre d’une réglementation stable. McLaren a eu l’air fort, je pense que Ferrari a eu l’air fort. Mercedes a eu quelques coups d’éclat ici et là, mais n’a pas vraiment montré quelque chose de durable, depuis deux ans maintenant. Mais c’est une grande équipe. Elle reviendra en force, j’en suis sûr. »

En 2026, il y aura en revanche du tohu-bohu à prévoir avec une toute nouvelle réglementation moteur comme châssis. Red Bull fera alors équipe avec Ford pour l’unité de puissance.

2026, est-ce une échéance que craint Christian Horner ?

« C’est le plus grand défi auquel Red Bull a été confronté - la conception et la construction de son propre moteur. »

« Pour nous, c’est énorme. Prendre une petite start-up et affronter des marques comme Mercedes, Ferrari, Honda, Renault et Audi. Avec le soutien de Ford, ce sera un défi énorme, énorme. Et nous ne le sous-estimons pas. Je me réjouis de cette chance et de cette opportunité. »

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