Massa et son grave accident de 2009 : ‘Je ne me souviens de rien !’
Il revient sur la terrible angoisse de ses proches
La carrière de Felipe Massa a vécu deux grands temps forts. Le premier, le Grand Prix du Brésil 2008, quand le pilote Ferrari perdit le titre sur le fil, face à Lewis Hamilton, à Interlagos.
Le deuxième : le Grand Prix de Hongrie 2009.
En qualifications, un ressort s’était détaché de la Brawn de Rubens Barrichello, et avait percuté le casque et la tête de Felipe Massa.
Gravement blessé, Felipe Massa était peut-être passé proche du pire à ce moment. Il ne ferait son retour en compétition qu’au début de l’année 2010.
Pour The Players Tribune, Massa est revenu en détails sur cet événement… dont il ne garde pour ainsi dire que peu de souvenirs, et pour cause !
« Je ne me souviens de rien ! »
« J’ai perdu connaissance instantanément et je ne me suis réveillé à l’hôpital que quelques jours plus tard, après avoir été plongé dans un coma artificiel. Pour ma famille, c’était une souffrance terrible, bien sûr. »
« Vais-je survivre ? »
« Si je survivais, est-ce que je me rétablirais ? »
« Aurais-je des séquelles permanentes ? »
« Ce furent des moments de grande angoisse pour eux. Ce qui est curieux, c’est que lorsque je me suis réveillé, leur angoisse a diminué et la mienne a commencé. Encore groggy par les médicaments, j’ai ouvert les yeux, désireux d’obtenir une réponse à une question que je me posais à moi-même : ‘Pourrai-je à nouveau courir à Interlagos ?’ »
« Grâce à Dieu et aux médecins, je me suis complètement rétabli et ma carrière s’est poursuivie pendant huit ans en Formule 1, deux saisons en Formule E et maintenant en Stock Car. »
Il est également légitime de se demander si Felipe Massa était toujours le même pilote après la Hongrie, qu’avant. Face à Fernando Alonso chez Ferrari, notamment en 2012, il avait par exemple été largement distancé en performance pure…
« Certains pensent que l’accident a fait du mal à ma technique de course, et que je n’étais plus le pilote que j’étais. Il est difficile de le savoir. »
« Je préfère être reconnaissant de ce que j’ai pu vivre plutôt que de spéculer sur ce que j’aurais pu vivre. »
Massa chez Ferrari : Todt avait tenu parole
Quoi qu’il en soit, il y eut un avant et un après dans la carrière de Felipe Massa chez Ferrari.
Le Brésilien resterait avec la Scuderia jusque fin 2013, au terme de plusieurs années riches de collaborations.
Car Ferrari saurait se montrer fidèle, voire patiente, envers le jeune pilote qu’elle avait recrutée. Et de manière un peu cavalière, comme le raconte aussi Felipe Massa.
« En formules juniors, j’ai commencé à gagner des courses, les unes après les autres. Finalement, je suis devenu champion dès ma première année en Europe, en dormant dans une cave à vin. »
« Bon sang ... les choses se passaient plus vite que je ne l’aurais jamais imaginé... »
« J’ai fait des rencontres surréalistes à cette époque. Par exemple, lorsque j’ai gagné la Formule Renault, Jean Todt, le directeur de Ferrari, m’a appelé pour discuter. J’y suis allé. Il m’a posé 850 questions et à la fin de l’entretien, il m’a dit : ‘Je t’ai beaucoup observé et j’ai suivi ton succès en Formule Renault. Mais je ne suis pas intéressé à conclure un accord avec toi pour l’instant. Voici ce que tu dois faire : gagne la Formule 3000. Si tu gagnes, un contrat avec Ferrari t’attendra sur mon bureau. »
« J’ai fait ce qu’il m’a demandé. »
« Et Todt a tenu sa promesse. À 20 ans, j’ai signé un contrat pour devenir pilote Ferrari, et peu après, en 2002, j’ai fait mes débuts en Formule 1 pour Sauber, qui utilisait un moteur Ferrari. »
Cependant les débuts en F1 de Felipe Massa furent pour le moins contrastés…
« La première année en F1, je n’avais même pas de salaire. J’étais payé en fonction de mes performances : 50 000 dollars par point gagné - et j’en ai gagné quatre. J’ai terminé quatrième au Grand Prix du Canada, ce qui est une grande réussite pour Sauber. Mais j’ai eu des courses ... disons difficiles. Je me suis crashé plusieurs fois et Peter Sauber, le propriétaire de l’équipe, n’aimait pas que ses voitures s’accidentent. À la fin de l’année, il m’a donc licencié et je suis retourné chez Ferrari en tant que pilote d’essai. Mais je ne pense pas que l’on puisse dire qu’il s’agissait d’un pas en arrière, n’est-ce pas ? »
« J’allais retourner chez Ferrari ! »
« Ferrari, c’est la folie. La plus douce des folies ».
« Dans le sport automobile, voire dans le sport en général, rien ne vaut la dévotion des fans de Ferrari, les tifosi. Il y a peut-être même des équipes qui ont plus de titres, de pôles, de podiums et d’argent. Mais aucune n’a une base de fans comme celle de Ferrari. Vivre cela de si près et pendant si longtemps a été fantastique. »
« Vous pouvez le constater : dans le monde entier, lorsque vous parlez de Formule 1, la première chose que les gens veulent savoir, c’est : "Qu’en est-il de Ferrari ? "Et Ferrari ?" »
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