Masi explique pourquoi les commissaires ont été cléments envers Verstappen
Un cas différent de l’incident Rosberg-Hamilton de 2016
La direction de course a été au centre d’une nouvelle polémique, hier, lors du Grand Prix d’Autriche. Le dépassement musclé – mais jugé correct – de Max Verstappen sur Charles Leclerc, en fin d’épreuve, fera sans doute encore parler durant les prochains jours.
Les fans de Ferrari n’ont pas manqué de rappeler le précédent du Grand Prix d’Autriche 2016 : Nico Rosberg, lors du dernier tour, avait été pénalisé de 10 secondes pour avoir forcé Lewis Hamilton à sortir de la piste. Y aurait-il eu un « deux poids deux mesures », au bénéfice de Max Verstappen ?
Michael Masi, le directeur de la course de la FIA (qui, pour rappel, n’a pas d’influence sur la décision prise par le collège de commissaires), a donc tenu à apporter quelques précisions.
« Après avoir bien lu la décision en elle-même, je pense, à lire la fin du communiqué, que les commissaires ont regardé la trajectoire empruntée par Max Verstappen le tour précédent. Et de ce que je peux voir, ils ont bien appris de ce qu’ils avaient vu lors de ce dernier tour. »
« Il est allé au large, a freiné plus tard. Charles l’a bien sûr vu arriver, et est resté à l’extérieur. Et Max a effectivement freiné beaucoup plus tard, est allé tardivement chercher le point de corde, et quasiment tout le temps, a cherché à utiliser toute sa puissance moteur pour passer. Donc ce qui s’était passé, lors du tour précédent, n’était pas arrivé de nouveau lors de ce tour. C’est ce que j’ai pu comprendre. Et j’ai aussi rapidement discuté avec les commissaires. »
« Ce qui différencie la manœuvre de Max Verstappen de celle de Nico Rosberg, et c’est une grande différence, c’est qu’en 2016, Nico Rosberg avait particulièrement étudié et observé Lewis Hamilton et le bénéfice qu’il pourrait retirer de cette occasion [pour le forcer à quitter la piste], alors que Max Verstappen se concentrait surtout pour bien prendre le virage, et en sortir avec autant de vitesse que possible. »
Pourquoi avoir rendu la décision aussi tardivement (3 heures après la course), et ainsi fait monter l’incertitude dans le paddock ?
« Tout d’abord, nous n’avons pu entendre les pilotes en audience avant 18h » poursuit Michael Masi « en raison des divers engagements médiatiques, des interviews TV et de la conférence de presse d’après-course. L’audience a duré une heure, en présence de toutes les parties impliquées. »
« Les commissaires ont délibéré, étudié d’autres cas, des précédents, et ont échangé entre eux. Entre le temps où vous écrivez la décision, et le temps où vous la publiez, vous vous assurez d’éliminer toute coquille, et ensuite, vous convoquez les équipes à nouveau, vous leur annoncez la décision. »
« Le temps file beaucoup plus vite quand vous êtes à l’extérieur, comme vous et moi, que lorsque vous êtes dans une pièce. Les commissaires ont cherché à prendre absolument tout en considération, voilà tout. »
Comme à Montréal, le nom du vainqueur officiel a été mis en parenthèses après le drapeau à damiers. N’est-ce pas judicieux de mettre fin à cette attente insoutenable, qui nuit à la lisibilité du sport pour le grand public ?
« C’est difficile » estime le directeur de course de la FIA. « Vous voulez prendre la bonne décision, en tenant compte de toutes les circonstances et de tous les facteurs, en utilisant autant d’information que possible. Et rien n’empêche une déclassement pour irrégularité technique constatée après l’arrivée, même si c’est devenu très rare. »
« C’est juste l’une des nuances de notre sport. Nous ne pouvons siffler une faute, geler l’action, et reprendre après avoir pris une décision comme avec le VAR en football. Nous essayons, autant que possible, de connaître le podium avant le podium, mais quand un incident se déroule deux ou trois tours avant la fin, cela rend le tout assez difficile. Si l’incident était arrivé au troisième tour, alors, je pense que si les commissaires avaient estimé avoir tous leurs éléments en leur possession, ils auraient pris une décision et la course serait repartie de plus belle. »
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