Malgré les doutes, Pérez n’a jamais pensé à la retraite
2023 lui a permis de reconstruire sa force mentale
C’était une autre époque pour Sergio Pérez. L’époque où il était vainqueur à Bakou et poleman, le Grand Prix suivant, à Miami - lorsque Max Verstappen, son coéquipier, était relégué à la 9e place sur la grille.
À cette période, Sergio Pérez apparaissait encore comme un candidat crédible pour le titre mondial. On sait ce qu’il s’est passé par la suite. Le Mexicain a totalement perdu la confiance dans sa monoplace ; manquant par exemple la Q3 à cinq Grands Prix d’affilée. Au Qatar encore, Sergio Pérez finit à 1 minute 20 de son chef de file.
Checo ne remporterait plus aucune victoire, quand Max Verstappen finirait la saison avec 19 succès sur 22 possibles.
Le Grand Prix à Losail, cataclysmique, fut d’ailleurs un détonateur pour Sergio Pérez. Il s’enferma trois jours durant dans le simulateur de Milton Keynes, avec ses ingénieurs, pour passer en détail tout ce qu’il pouvait améliorer.
Ces efforts ont quelque peu payé leurs fruits : à Austin et jusqu’à la fin d’année, Sergio Pérez a pu afficher un meilleur visage, pour parvenir à sécuriser sa place de vice-champion du monde. Il était aussi de retour sur le podium à Las Vegas.
Mais pourquoi avoir attendu le Qatar pour réagir aussi fermement, alors qu’il était déjà évident, depuis au moins Barcelone, que Sergio Pérez souffrait dans la RB19 ?
« Parce que le Qatar a vraiment été le pire week-end dont je me souvienne depuis longtemps, probablement mon pire week-end dans le sport » se défend aujourd’hui Checo.
« C’était un si mauvais week-end que j’ai vraiment eu cette impression. Je me suis dit… Je ne peux pas être aussi mauvais, il y a quelque chose qui se passe. »
« Lorsque vous enchaînez les courses, il n’y a parfois pas assez de temps pour tout analyser. J’ai donc eu l’impression que nous devions prendre un peu de temps pour nous assurer que nous comprenions bien dans quelle direction nous allions. »
« Manifestement, nous avions un déficit au niveau des réglages de la voiture - réglages que nous modifiions week-end après week-end, sans être en mesure de progresser. »
« Mais une fois que nous avons réussi à nous en sortir, nous avons compris beaucoup de choses que nous essayions de compenser. Et cela nous a permis de comprendre que nous ne faisions pas les choses correctement. »
« Je pense que cela a été très, très positif pour nous. Je veux dire que ce n’est pas bien que ce soit arrivé, mais d’une certaine manière, c’est très bien parce que cela a beaucoup renforcé notre équipe. »
Libéré de la course au titre, Sergio Pérez a pris aussi plus de risques... qui se sont avérés parfois très peu payant. Comme au Mexique, devant son public, où il tenta de prendre la tête au premier virage... une audace trop risquée qui finit par un abandon.
« Oui, je sentais que je pouvais vraiment être en tête après le premier virage, si j’y parvenais. Malheureusement, ça n’a pas marché, mais ça aurait pu être un résultat énorme. »
« Si je me bats pour le championnat, je pense que vous ne pouvez pas être aussi agressif, mais si vous vous battez pour la deuxième place, c’est une autre histoire. »
Une pression mentale pas insurmontable pour Checo
La deuxième moitié de saison fut sportivement mais aussi psychologiquement difficile pour Sergio Pérez. De nombreuses rumeurs sur son éviction de Milton Keynes ou sa retraite anticipée ont fleuri...
Le pilote Red Bull n’a donc jamais pensé à raccrocher les gants ?
« Non, évidemment, cela aurait été la voie la plus facile parce que c’était très dur à certains moments. »
« Mais je ne suis pas du genre à abandonner à ce stade de ma carrière et à vouloir finir ma carrière comme ça. Ce n’est pas quelque chose que j’ai envisagé de faire. »
« Je suis conscient de la responsabilité qui m’incombe et je ne suis pas du genre à blâmer les gens autour de moi pour les résultats. En fin de compte, j’ai pris mes responsabilités et j’ai dû retourner la situation en profondeur. »
Le retour de Daniel Ricciardo chez AlphaTauri n’a-t-il donc pas été interprété comme une menace par Sergio Pérez ?
« Pour être honnête, je n’y pensais pas vraiment en tant que pilote. J’étais plus concentré sur le fait de m’assurer que je pouvais profiter des week-ends et être en mesure de le faire. »
« Certains week-ends étaient si difficiles qu’ils n’étaient pas amusants. Je suis ici parce que j’aime toujours ce que je fais et je suis ici parce que j’ai toujours beaucoup de plaisir, beaucoup de joie. Et c’était là mon principal objectif, à savoir que nous avons vraiment besoin de changer les choses. »
« J’ai vécu des moments très difficiles en quelques mois, disons-le comme ça. Je suis passé de la lutte pour le championnat à une situation difficile, et je n’avais pas confiance en la voiture. »
« Mais en fin de compte, si vous voulez être chez Red Bull, je suis conscient de la force mentale que vous devez avoir pour être ici. Et c’est quelque chose que j’ai appris à maîtriser. On apprend tellement des mauvais jours, bien plus que des bons jours. »
Pour l’an prochain, Sergio Pérez se veut donc optimiste : il y aura du meilleur, début 2024, pour lui.
« Je dis toujours que les gens ne se souviendront que de la place que vous occuperez à Abu Dhabi (au championnat), mais je suis conscient de l’année que j’ai vécue. »
« Je pense que j’ai beaucoup appris et je suis heureux de la manière dont nous avons réussi à inverser le cours de notre saison. »
« Nous en sommes vraiment sortis plus forts qu’avant et nous avons su tirer parti des mauvais jours. »
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