Licenciements en série : Haas F1 a vu le précipice mais l’optimisme revient pour 2022
Steiner se confie sur la réorganisation de l’équipe
Privée de ressources, Haas a fait un choix sacrificiel pour cette saison 2021 : il a été décidé de développer au strict minimum la voiture de cette année pour se concentrer, plutôt, sur le grand changement réglementaire de l’an prochain.
Au vu des performances de Haas cette saison, Günther Steiner, le directeur d’écurie, ne regrette-t-il pas cette stratégie avec le recul ? Invité du podcast « In the Fast Lane » , Günther Steiner a au contraire assumé ce choix, s’inscrivant dans une perspective de moyen terme.
« En fait, la décision n’a pas été difficile à prendre : je pense que c’était la seule option réaliste que nous avions pour tirer le meilleur parti de la situation. Je ne pense pas seulement à demain ou au court terme... dans les équipes, maintenant il y a des centaines de personnes impliquées, beaucoup de fournisseurs, donc vous devez vous assurer d’être là pour l’avenir, pas seulement pour le prochain week-end. »
« Cela a commencé en 2019 quand il y a eu un changement de règlement et que notre voiture n’était pas aussi bonne qu’avant, donc nous avons commencé du mauvais pied. Tout d’un coup, tout était remis en question. Ce n’était pas ’comment allons-nous pouvoir performer ?’ mais plutôt ’allons-nous vraiment revenir l’année prochaine en 2021 ?’. Tout cela a commencé et nous ne savions pas si la F1 allait courir du tout en 2020, donc c’était assez difficile. " »
« C’est faire un pas en arrière, pour faire deux pas en avant. »
« Une fois que j’ai réalisé ce qui se passait, la seule option était donc de dire : nous aurons une saison de transition en 2021, nous allons faire quelques changements et se préparer pour 2022, c’était la seule option réaliste.... »
« C’était difficile mais je pense toujours que c’est la bonne décision. Je la soutiens pleinement. À l’époque, c’était la bonne décision à prendre. »
Désormais, le pari de Günther Steiner est validé selon le directeur d’écurie : Haas a pu économiser assez de deniers pour sécuriser sa place dans le sport...
« Je pense que je peux dire que l’équipe est dans une position sûre. Nous allons bien, nous avons un engagement à long terme de M. Haas envers la Formule 1. Nos finances sont bonnes, nous avons trouvé des moyens de traverser cette étape et donc je suis vraiment content. »
« 2022… nous développons la voiture de l’an prochain depuis le début du mois de février. Les gars travaillent tout le temps pour avoir une bonne voiture, mais même si nous avons une bonne voiture et que les autres font un meilleur travail, je ne sais pas où nous allons finir. Mais je suis convaincu que nous serons à nouveau en bonne position. »
« Je peux voir le travail qui est en cours - c’est un peu tôt parce que nous avons commencé en février, maintenant nous sommes en avril, mais nous faisons de bons pas en avant dans la soufflerie. »
« Ensuite, pour garder le moral, nous devons montrer aux gars de l’équipe que la lumière est au bout du tunnel avec la nouvelle voiture pour 2022. Les gars savent qu’on l’a déjà fait avant, ceux qui ont fait la voiture pour 2018 ne sont pas devenus stupides en un an. Nous savons que nous sommes capables de le faire et nous avons juste besoin de croire en nous. »
« Ce sera une tâche à accomplir, ce sera bien. Il y aura des moments de bas - je veux dire, moi personnellement, un dimanche soir, si vous avez terminé 15e et 16e, vous ne passez pas le meilleur dimanche soir, mais vous devez juste rester concentré, croire en l’équipe et en vous-même, et de toute façon, il ne reste plus que 10 mois à courir ! »
Haas est passée par des temps très incertains avec la crise économique. Ce qui explique l’arrivée d’Uralkali comme sponsor principal, grâce au père de Nikita Mazepin. Ce qui explique aussi l’optimisme retrouvé de Günther Steiner, qui a vu son équipe dans un état bien pire.
« Si j’y crois, c’est parce que l’année dernière, lorsque nous étions en crise, beaucoup de personnes ont été licenciées et nous avons reconstitué une équipe complète d’ingénieurs. »
Autre facteur qui participe à l’optimisme de Günther Steiner : le partenariat resserré avec Ferrari. Un bâtiment a même été construit à Maranello pour accueillir des ingénieurs de Haas, et Simone Resta est aussi devenu le directeur technique...
« Nous avons des gens de Ferrari qui nous rejoignent en détachement - un détachement à long terme évidemment - et cela me donne confiance, parce que sinon comment pouvez-vous être confiant si vous êtes comme l’année dernière ? Non, nous avons fait beaucoup de changements et nous avons déjà reconstruit toute l’équipe - ils travaillent déjà. Nous avons commencé à reconstruire l’équipe en décembre et nous avons redémarré en janvier, donc c’est de là que vient ma confiance. »
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