Liberty Media donne de l’espoir à Andretti F1 Team

Mais la 11e équipe n’est pas facilement acceptée

Par Franck Drui

26 juin 2023 - 09:12

Le PDG de Liberty Media, Greg Maffei, est impatient de voir un constructeur américain venir en F1, offrant un nouvel espoir à la perspective de voir Andretti F1 Team être accepté par la FIA et les 10 équipes.

Un 11e participant en Formule 1 est activement évalué par l’instance dirigeante du sport, la FIA et le détenteur des droits commerciaux Liberty Media, avec une date limite au 30 juin fixée pour faire savoir aux participants potentiels s’ils doivent ou non poursuivre le processus d’inscription. En cas de dossiers très solides, une 12e équipe pourrait aussi être sélectionnée.

Mais Andretti a rencontré des réticences de la part du monde de la F1 et de la plupart des équipes existantes, ce qui a conduit Andretti à renforcer la légitimité de sa candidature en obtenant le soutien du constructeur américain General Motors.

"GM est motivé à s’impliquer dans la voiture et la conception, tout le processus," a déclaré le directeur exécutif de GM Motorsport, Eric Warren.

"Il ne s’agit pas d’étiqueter un moteur (Alpine Renault) en marque blanche. L’interaction entre Cadillac et Andretti se fera sur tout le véhicule. Au-delà de 2026, nous voulons nous assurer que nous sommes compétitifs, puis regarder ce qui a le plus de sens. Nous pourrions, bien sûr construire notre propre moteur pour 2027 car les inscriptions sont closes pour 2026."

"C’est quelque chose que nous examinons. Nous examinons les unités de puissance. Andretti a un partenaire avec Alpine avec lequel nous pouvons entrer dans la course rapidement."

Pour le PDG de Liberty Media, Greg Maffei, l’arrivée des Américains au sein des équipes est une bonne nouvelle.

"Nous avons déjà Ford, qui est investi dans le processus du moteur Red Bull et il n’est pas inconcevable que Ford puisse jouer un rôle plus important. Et il y a certainement des discussions autour de General Motors et Andretti pour une 11e équipe. Je pense qu’il y a des raisons de penser que cela pourrait se produire."

"Mais nous avons eu d’autres constructeurs qui pourraient également être très intéressants. Juste pour être clair, Porsche a fait de son mieux pour arriver avec Red Bull. BMW était dans le sport et est parti en 2009. Il y a aussi un intérêt de ce côté."

"Je pense que nous avons de la chance d’avoir autant de constructeurs maintenant - autant que nous n’en avons jamais eu - mais avoir un américain en plus serait certainement positif."

Mais les équipes actuelles ne souhaitent pas diluer leur revenus sauf si cette 11e équipe apporte vraiment un gros plus au sport et permet d’accroitre les revenus. Un constructeur seul le pourrait, mais une équipe indépendante associée à un constructeur qui n’est pas certain de produire ses propres moteurs, cela ne motive pas beaucoup à une ouverture.

"Le vrai problème est la façon dont la structure fonctionne aujourd’hui, les Accords Concorde sont fixés jusque 2025. Et il y a probablement quatre ou cinq circuits, des zones de paddock où il serait difficile de mettre une 11e équipe," admet Maffei.

"Peut-être que c’est résoluble avec de l’argent et du temps. Mais ce n’est pas quelque chose que vous résolvez en claquant des doigts."

"Les 10 équipes se partagent les bénéfices qui reviennent aux équipes, et diviser en 11 n’est pas quelque chose qui les enthousiasme particulièrement. Il existe un mécanisme où il y a une redevance de franchise (200 millions de dollars) qu’un nouvel entrant paierait, nous l’avons mis en place lorsque le nouvel accord Concorde a été convenu."

"Franchement, c’était un énorme changement car, historiquement, il n’y avait pas de frais de franchise. En fait, les équipes n’étaient pas des franchises. La F1 avait le droit d’ajouter, avec l’assentiment de la FIA, de nouvelles équipes - autant que nous le voulions."

"Mais nous voulions vraiment créer de la valeur dans ces franchises, nous voulons que les équipes valent de l’argent afin que les gens investissent et créent, espérons-le, la parité sur la piste."

"Maintenant, les équipes regardent et disent ’Eh bien, attendez une minute, nous ne voulons pas diviser en 11, nous sommes très heureux comme ça’ et cette redevance de franchise ne les compense pas assez pour la dilution qu’ils vont subir pour une 11e équipe."

"Je pense donc que, dans les bonnes circonstances, nous travaillons pour obtenir la bonne 11e équipe – quelqu’un qui pourrait apporter beaucoup de valeur au sport, beaucoup de valeur aux fans en raison de sa position et de sa technologie, la position en tant que un constructeur, la position dans le marketing. Avec une combinaison de tout cela, vous pourriez imaginer arriver à une sorte d’accord."

"Mais ce n’est pas sans controverse, certainement parmi les 10 équipes."