Libéré, Bottas s’épanouit pleinement chez Alfa Romeo F1
Il n’osait pas s’amuser chez Mercedes F1
Après avoir évolué pendant cinq ans au sein de l’écurie Mercedes F1, Valtteri Bottas a découvert un tout autre environnement chez Alfa Romeo l’an dernier. Et celui qui a remporté 10 Grands Prix au cours de sa carrière jusqu’ici ne s’en cache pas : il s’est découvert en 2022 et se permet désormais bien plus de choses que par le passé.
Avec beaucoup moins de pression sur les épaules, mais aussi plus de libertés sur le plan individuel, le Finlandais a repris du plaisir à exercer son métier de pilote de Formule 1. L’encombrant Lewis Hamilton n’est plus son voisin de garage, et c’est désormais lui qui occupe le rôle de leader en interne auprès de son coéquipier Guanyu Zhou, avec qui l’entente est excellente.
Une fois la saison terminée, Bottas s’est envolé en Australie avec sa compagne, la cycliste professionnelle Tiffany Cromwell. D’ailleurs, si vous suivez le pilote âgé de 33 ans sur les réseaux sociaux, vous aurez sans doute remarqué qu’il était allé se faire couper les cheveux à Melbourne pour ressortir avec une magnifique coupe mulet. Une façon comme une autre de s’adapter à la culture locale !
Mais tout ça, Bottas ne se le serait jamais permis à l’époque de Mercedes...
"J’ai fait beaucoup de choses !" a déclaré Bottas au sujet de l’année écoulée. "Une fois que le COVID était en quelque sorte terminé, voyager redevenait plus facile, mais je dois dire que je vis pleinement entre les courses également ! Bien sûr, je travaille toujours avec l’équipe, nous avons des réunions et je me rends souvent à l’usine. Mais dès que j’ai du temps libre, je fais plein de choses cool."
"Auparavant, je me sentais presque mal en faisant des choses amusantes, j’avais le sentiment que je n’étais pas vraiment autorisé à le faire. Mais j’ai appris plus sur moi-même, je fais les choses comme j’en ai envie plutôt que comme je le devrais. J’essaie donc de faire ce qui me donne de l’énergie. Cela est dû en partie au fait que je me connaisse mieux désormais, je suis peut-être plus tolérant avec moi-même et en mesure de faire ce que je veux."
"Entre les courses disputées au Mexique et au Brésil, je suis allé en Argentine pour visiter différents lieux. Et une fois arrivé au Brésil, je me sentais frais mentalement car j’avais pu faire d’autres choses. Même si la fin de saison est agitée, une petite pause peut vraiment faire la différence, pour moi en tout cas. Une fois en piste, je suis pleinement concentré sur le weekend, mais je profite de mon temps libre."
Une saison 2022 parfois frustrante mais bien conclue
L’année sportive de Bottas et Alfa Romeo a été faite de hauts et de bas. Alors que les belles séances de qualifications et les places d’honneur dans le top 10 en course s’enchainaient en début de saison, le Finlandais et son équipe ont également connu un passage à vide qui a bien failli leur couter la sixième place du championnat. Heureusement, les dernières courses leur ont permis de retrouver le sourire.
"Je pense que mes meilleures qualifications étaient à Miami. J’étais cinquième après avoir raté une ou deux séances d’essais libres, je me disais donc ’wow’. Bien sûr, vous en profitez davantage lorsque les résultats sont meilleurs. Et c’était évidemment frustrant de connaitre cette série de courses sans point. Cela affecte également votre confiance et il en va de même pour celle de l’équipe. Après dix courses sans point, vous vous dites : ’Qu’est ce qui se passe ? Pourquoi nous n’y arrivons plus ?’"
"C’est la raison pour laquelle le Mexique a été un soulagement je pense. Même si ce n’était qu’un point, nous avions clairement le niveau pour terminer dans le top 10 et notre rythme était très bon en qualifications. Cela faisait revenir ma confiance et celle de l’équipe."
Un sentiment de sécurité qui fait la différence
Et le Finlandais de confirmer qu’il s’épanouit bien plus que par le passé dans sa nouvelle écurie, avec qui il est heureux de pouvoir penser au long terme. Là encore, il s’agit d’une nouveauté pour celui qui se voyait offrir des prolongations d’un an seulement chez Mercedes.
"Oui, j’ai beaucoup apprécié et j’apprécie toujours autant. Notamment le fait d’avoir fait des progrès lors des dernières courses, c’était un bon sentiment. Il y a clairement moins de pression dans cet environnement, ça ne fait aucun doute, cela m’a permis de repartir de zéro et de redéfinir mes objectifs."
"Je n’avais pas de grandes attentes pour cette première année passée ensemble. Il était difficile de prédire quoi que ce soit après les essais hivernaux. En fait, ça a été une belle expérience. La dynamique est différente au sein d’une équipe du milieu de tableau et il est certain que j’en profite beaucoup."
"Il y a également le fait d’avoir un peu plus de sécurité au sujet de mon baquet, je sais que nous sommes impliqués ensemble sur le long terme et cela enlève de la pression. Je pense que le futur de l’équipe est excitant. Beaucoup de choses se passent et je veux clairement en faire partie."
Impliqué dans l’arrivée d’Audi en F1 ?
Pour 2023, Bottas sait déjà ce qu’il veut atteindre.
"Nous devons aborder les étapes les unes après les autres. Nous avons terminé sixièmes, nous devons donc viser la cinquième la saison prochaine, l’objectif est assez clair. Ce creux de mi-saison avec tous ces abandons et un niveau de performance moins élevé n’était pas génial, mais si nous parvenons à nous débarrasser de nos défauts l’année à venir, ou du moins à en gommer une partie en comparaison des autres équipes, alors cela pourrait déjà faire une grande différence."
En 2026, Sauber deviendra Audi F1 et prendra une toute autre dimension. D’ailleurs, le constructeur allemand est déjà très actif en coulisses alors que l’avenir est déjà en préparation. Bottas aura pour sa part 37 ans à ce moment-là et se voit donc faire partie de ce projet. Mais encore une fois, sans trop se projeter ni laisser la moindre angoisse le gagner.
"Je ne mets pas trop de pression. Aujourd’hui, je vous réponds que je suis certain d’avoir encore de nombreuses années devant moi. J’ai 33 ans et nous voyons que Fernando (Alonso), qui est peut-être une exception, est encore très performant à son âge, je pense donc avoir encore beaucoup à donner dans ce sport. Je ne me fixe pas de limite. 40 ans, cela semble loin, mais je n’ai que la trentaine alors je ne suis pas inquiet !"
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