Lewis Hamilton raconte son amitié avec Niki Lauda
Des débuts sceptiques à une confiance totale
Lewis Hamilton est devenu ami avec Niki Lauda chez Mercedes, l’Autrichien ayant été celui qui l’a convaincu de quitter McLaren fin 2012 pour rejoindre un projet encore en construction, et le sextuple champion du monde se rappelle que les deux hommes avaient une image mutuelle biaisée avant de se rencontrer.
"Je me rappelle, une année à Valence lorsque je pilotais pour McLaren, on me disait ’Niki a dit ceci de vous, Niki a dit cela de vous’, et il semblait qu’il n’avait pas une très haute opinion de moi" se souvient Hamilton.
Mais une fois recruté par Mercedes, Lauda a décidé de ramener Hamilton dans le giron de la marque et a été missionné par l’équipe pour y parvenir. Mais Hamilton n’était pas très intéressé initialement, pensant que Lauda le critiquait facilement.
"J’étais à Valence et j’entendais tout cela, et je me suis dit ’quand je serais plus vieux, je ne dirai pas du mal des jeunes pilotes’. Cela arrive encore maintenant, même parmi ceux qui ont pris leur retraite récemment, et c’est décevant."
"Je ne veux pas être un de ces pilotes plus vieux qui dira "il fait de la merde, il fait ceci’, et qui jugera. Nous tous, pilotes, vivons notre propre voyage d’une manière ou d’une autre."
Rien n’était donc fait lorsque le premier contact a été établi entre les deux hommes, qui se respectaient néanmoins grandement : "C’était un peu inquiétant. Tout à coup, je suis dans cette position où je dois prendre une grande décision dans ma vie et Niki est au téléphone."
"D’un côté je me suis dis ’ouah, je parle à un triple champion du monde’, mais je ne le connaissais pas et je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance. Mais je me suis assis avec lui, et je crois que dans ce voyage ensemble, nous avons appris à devenir amis."
Hamilton a appris à connaître l’Autrichien au fil des années, des voyages et des vacances ensemble : "Je suis allé le voir à Ibiza. Il m’invitait souvent, nous volions dans son avion et j’arrivais toujours à lui faire raconter ses histoires."
"Il avait énormément de bonnes histoires. Si vous regardez Rush, il est décrit comme un gars sérieux et impliqué, au contraire de James Hunt. Mais c’était une seule partie de sa personnalité. Il aimait aussi les femmes."
Et leur amitié s’est prolongée jusqu’à la fin de vie de Lauda, dont la santé s’est fortement dégradée l’an dernier, et en début d’année, jusqu’à son décès en mai : "Je suis allé le voir juste avant qu’il décède. C’était très dur de le voir."
"On s’envoyait des vidéos et je l’avais vu toucher le fond, puis il avait repris forme et il était dans un fauteuil roulant, j’avais bon espoir. Et ensuite, ça a recommencé à se dégrader. C’est là que je suis allé le voir."
"C’est un choc de voir votre ami dans un lit, branché, et j’avais déjà vécu ça. Ma tante est décédée d’un cancer donc j’avais déjà vu cela. Mais c’est toujours un choc. On pouvait voir son esprit qui brillait encore commencer à faiblir un peu. Et son esprit combatif faiblissait aussi, ce qui est naturel au terme d’une si longue bataille. Ça m’a frappé."
Hamilton répète que Lauda lui manque : "Ça me manque de lui parler, ses SMS me manquent, comme les vidéos qu’on partageait. Je les ai toujours. Je les ai gardées et je les regarde parfois. Sans son soutien, je n’aurais probablement pas fait ce changement vers l’équipe, et je ne pense pas que cette équipe aurait eu du succès sans son soutien."
"C’est ce pour quoi il était le meilleur, soutenir et être entier. C’est celui qui pouvait aller voir le conseil d’administration, les pousser et leur casser les couilles. Car il était le pont entre les deux. Avoir quelqu’un qui parle au comité et peut comprendre les difficultés d’être performants week-end après week-end et expliquer une erreur, c’était un vrai pilier pour moi."
Il se rappelle enfin de la différence entre les signes que lui faisait Lauda après ses performances. L’Autrichien avait deux codes, soit il retirait sa casquette pour tirer son chapeau à son pilote, soit il lui faisait un geste imitant l’argent et le fait qu’il coûtait cher, pour lui expliquer qu’il attendait davantage de lui.
"Quand il tirait son chapeau ou qu’il faisait son signe, on savait qu’il était réel, et ’on savait qu’on avait vraiment fait quelque chose. Il me manque énormément" conclut Hamilton.
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