Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix du Japon
Verstappen frappe fort, Pérez fait des dégâts
Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : Verstappen fait oublier Singapour
Après un Grand Prix de Singapour décevant, on se demandait si Max Verstappen allait revenir au sommet, ou s’il allait avoir des difficultés avec la TD018 au sujet de la flexibilité des ailerons. Mais la réponse n’a pas tardé à se faire sentir, puisque le Néerlandais a dominé les débats tout au long du week-end. Premier en EL1, premier en EL2, premier en EL3, premier en Q1, deuxième en Q2, premier en Q3 pour la pole, et vainqueur en course avec 19"3 d’avance : Verstappen a dominé ce week-end comme rarement il l’avait fait auparavant. Comble de la confiance en lui-même : il avait annoncé pour ce week-end une victoire avec 20 secondes d’avance, comme l’a révélé son directeur Christian Horner. Un objectif manqué de 7 dixièmes de seconde, mais qui montre à quel point la machine Verstappen est solide. Et l’on sait maintenant qu’elle est repartie comme si Singapour n’avait jamais existé.
Top n°2 : Un sans faute pour McLaren et ses pilotes
La semaine dernière, c’est Lando Norris qui avait impressionné et avait fait partie de ces "tops". Mais cette semaine, avec un Oscar Piastri lui aussi équipé des évolutions qu’avait son équipier le week-end précédent, McLaren F1 a impressionné tout au long du Grand Prix du Japon. Les essais libres ont été discrets, mais les qualifications ont mis les deux pilotes de Woking en lumière, avec Piastri deuxième devant Norris. C’était la première apparition en première ligne pour l’Australien, qui a concrétisé en course. D’abord passé par Norris, il a fait ce qu’il fallait en roulant à un très bon rythme et en offrant une attaque sur George Russell qui lui a permis de signer son premier podium en F1. Norris a été évidemment impeccable et le duo est monté ensemble sur le podium. De quoi confirmer que le retour en forme de McLaren se fera sur tous les circuits, alors que le concept de la monoplace semble adapté aux circuits qui privilégient beaucoup d’appui.
Top n°3 : Leclerc reprend des couleurs et enchaine les points
Malmené par Carlos Sainz depuis deux week-ends, Charles Leclerc a relevé la tête au Japon en allant chercher une quatrième place en qualifs et le même résultat. Au volant d’une Ferrari légèrement en deçà de son niveau de Singapour, il a réussi à dominer son équipier et à s’approcher du podium, qu’il n’a pas réussi à atteindre. Les trois dixièmes qui les séparaient en qualifications étaient à noter, l’Espagnol ayant eu plus de mal dans son exercice favori de la meilleure performance sur un tour. En course, Leclerc a été impeccable mais n’avait pas voix au chapitre face à Verstappen et aux McLaren.
Les flops
Flop n°1 : Loin de son équipier, Pérez fait parler de lui autrement
A Singapour, la méforme de Red Bull avait presque aidé Sergio Pérez, qui avait semblé moins décroché par son équipier. Les "bonnes" habitudes ont repris à Suzuka, où Verstappen a battu Pérez de presque sept dixièmes de seconde en qualifications. Un écart qui les a qualifiés respectivement premier et cinquième. Mais c’est surtout en course que Pérez a fait n’importe quoi. Après un départ brouillon, certes pas trop aidé par les décalages de dernière seconde de Carlos Sainz, Pérez est allé toucher Lewis Hamilton, cassant son aileron avant. En ressortant des stands au deuxième tour, il a tenté de limiter la casse et a accéléré à la sortie, dépassant des rivaux sous régime de Safety Car. Il a donc écopé d’une pénalité à purger au stand, qu’il a pu effectuer lorsqu’il a regagné son stand, non sans avoir envoyé Kevin Magnussen en tête-à-queue avant. Finalement, il a dû abandonner et a simplement repris la piste pour purger la deuxième pénalité consécutive à son attaque ratée. Un week-end totalement à côté de la plaque pour le Mexicain, rendant presque crédibles les rumeurs d’une éviction en 2024.
Flop n°2 : Logan Sargeant coûte (trop) cher à Williams
On comprend bien que Williams n’ait pas une longue liste de candidats au remplacement de Logan Sargeant et que celle-ci se soit encore réduite après avoir écarté Mick Schumacher. On comprend aussi que l’Américain est arrivé en F1 avec trop peu d’expérience, et que son équipe lui pardonne cela. Mais la quantité de pièces cassées par Sargeant est définitivement trop élevée. Après l’aileron avant (heureusement l’ancienne spécification, l’équipe ayant été prudente) à Singapour, c’est cette fois une voiture complète que Williams a dû reconstruire en qualifications à Suzuka. Sargeant a perdu le contrôle dans le dernier virage et a notamment détruit un châssis et plusieurs pièces de carrosserie. Le lendemain en course, il a harponné Valtteri Bottas qui le dépassait par l’extérieur et a dû abandonner. Résultat : l’équipe va devoir travailler à la production de pièces supplémentaires pour 2023, et cela impactera sa saison 2024, comme l’a déclaré le directeur, James Vowles. Un lourd bilan, pour un pilote qui semble en peine pour s’adapter à la Formule 1.
Flop n°3 : La FIA manque de priorités et n’assume pas ses décisions
Le troisième "flop" de la semaine ne revient pas à un pilote, mais bien à la FIA, et en particulier à la direction de course et ses commissaires. Comme souvent depuis quelques courses, le bureau de contrôle de la course s’est encore fait remarquer. En début de week-end d’abord, en admettant ce que tout le monde déplorait depuis le week-end précédent : Max Verstappen aurait dû être pénalisé à Singapour pour avoir gêné Yuki Tsunoda en qualifications. A ce moment-là, la FIA avait expliqué que lorsque le pilote n’était pas prévenu par son équipe, une amende était la seule punition, assurant que cela se conformait aux précédents de la saison. Comme nous l’avions dit à ce moment-là en publiant le verdict, nombre de pilotes (Gasly à Barcelone, Leclerc à Monaco) ont été sanctionnés pour des faits similaires, et la FIA l’a reconnu, un peu trop tard. Enfin, la direction de course a de nouveau instauré la limite de temps maximal dans les tours de sortie en qualifications, comme à Monza. Et comme à Monza, des pilotes l’ont dépassée. Et comme à Monza, la direction de course les a tous blanchis sous prétexte qu’ils avaient perdu du temps en s’écartant pour d’autres pilotes. On peut légitimement se demander pourquoi la FIA crée des règles, si c’est pour que celles-ci ne servent systématiquement à rien.
On demande à voir…
Liam Lawson vs Yuki Tsunoda : aura-t-on un dernier round ?
La lutte entre Yuki Tsunoda et Liam Lawson a eu lieu pour le troisième week-end complet consécutif, et c’est la première fois que l’on a eu un élément de comparaison en matière de rythme en course. Et globalement, Lawson est au niveau du Japonais, qui l’a battu en qualifs, mais qu’il a battu en course. Les deux pilotes AlphaTauri ont terminé à la porte des points, et l’on pourrait avoir une nouvelle lutte entre les deux au Qatar, où Ricciardo ne sera peut-être pas remis de sa fracture à la main. Mais l’intérêt de cette lutte est limité pour nous autres spectateurs, puisque la décision a déjà été prise de titulariser Ricciardo et Tsunoda en 2024. Et ce même si le Néo-Zélandais montre des performances impressionnantes pour ces première courses en carrière.