Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix du Canada
Albon, le héros du week-end
Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : Albon, le roi inattendu du week-end
Qui aurait pu prédire que le « meilleur des autres » du Grand Prix de Canada piloterait une Williams ? Alexander Albon a pourtant réalisé un week-end excellent, de bout en bout, ne commettant aucune erreur sous la pression (ou bien si, une, légère, en Q3 : une chicane manquée qui l’a empêché de partir une ou deux places plus haut). Dès les qualifications, le Thaïlandais se distinguait en devenant le premier pilote Williams, depuis Felipe Massa en 2016, à réaliser le meilleur temps d’une session de qualification (en Q2), ce grâce à un pari stratégique payant (passer les slicks le premier).
Car telle est la réalité de Williams : il faut tenter des coups stratégiques pour essayer de marquer des points. Ce fut au même pari que fut en quelque sorte condamné Alexander Albon en course. Il ne s’arrêta qu’une seule fois, en vue de réaliser un très long relais deuxième relais en durs, afin de privilégier la position de piste – ce qui vaut de l’or avec une Williams impossible à doubler en raison de sa vitesse de pointe en lignes droites. Son relais fut si long (58 tours en durs C3) que son équipe lui en cacha même la longueur à la radio ! Mais implacable, ne cédant pas à la pression de l’Alpine d’Esteban Ocon, Alexander Albon n’a commis aucun impair, positionnant aussi sa voiture en sortie de virage pour renforcer sa motricité et en même temps abîmer les pneus d’Ocon.
Triple masterclass d’Albon et Williams : masterclass stratégique, masterclass du pilote, masterclass aussi des évolutions qui apportent visiblement leur lot d’appui aérodynamique efficace. Voici que Williams repasse devant AlphaTauri au classement des constructeurs…
Top n°2 : Verstappen implacable
1,2 seconde : c’est avec 1,2 seconde d’avance sur le 2e que Max Verstappen a réalisé le meilleur temps de la Q3 au Canada, sur une piste humide. L’écart avec le reste du peloton, comme avec son coéquipier Sergio Pérez, suffirait pour clore les débats sur le futur nom du champion du monde… Et pourtant, le Néerlandais ne se disait pas très à l’aise avec sa voiture en essais libres.
On veut bien le croire puisque sa domination en course fut bien moins prononcée que par les courses passées : Max Verstappen ne finit seulement que 7 secondes devant l’Aston Martin F1 de Fernando Alonso. Mais il faut aussi se rappeler que le pilote de Milton Keynes n’a certainement pas conduit à 100 % de ses capacités, pour préserver la mécanique comme les gommes.
Max Verstappen a-t-il encore beaucoup de marge ou bien celle-ci se réduit ? Quoi qu’il en soit au championnat du monde, le Batave, avec une telle aisance, peut dormir sur ses deux repose-tête.
Top n°3 : Nico Hülkenberg fait ce qu’il peut dans la Haas
Un 2e meilleur chrono dans une Haas en Q3 doit forcément être salué : même si la course a été catastrophique pour lui comme pour son coéquipier, et même s’il a finalement écopé de trois places de pénalité pour non-respect du temps minimum sous drapeau rouge, la performance de Nico Hülkenberg restera dans les annales de Haas et de sa carrière. De Haas puisqu’il s’agit du 2e meilleur résultat de l’équipe dans une séance de qualification, après la pole de Kevin Magnussen au Brésil l’an dernier (un vendredi de qualifications sprint). De Nico Hülkenberg puisqu’il s’agit aussi de sa 2e meilleure qualification, après sa pole, au Brésil, en 2010.
Une éclaircie dans une saison si complexe pour Haas – mais une éclaircie qui confirme que cette année, le leader d’équipe chez Haas n’est peut-être pas celui qu’on attendait.
Les flops
Flop n°1 : Stroll continue de manquer de régularité… et de talent ?
Quand votre coéquipier termine 2e des qualifications puis de la course, comment dûment être satisfait d’être éliminé dès la Q2 et de finir 9e de la course ? Qui plus est après de multiples erreurs de pilotage, qui ne sont pas toutes dues à la stratégie d’Aston Martin F1 en qualifications ? Que dire de plus d’un Grand Prix au rythme certes satisfaisant, mais dont le seul véritable éclat fut de dépasser sur la ligne Valtteri Bottas, une Alfa Romeo, pour le gain d’une 9e place au finish ?
Comment, en somme, ne pas concevoir un instant que si la différence de points est abyssale aujourd’hui entre Fernando Alonso (117 points) et Lance Stroll (37 points), c’est tout simplement en raison d’une différence de talent fondamentale entre les deux coéquipiers d’Aston Martin F1 ? Et comment expliquer finalement que l’équipe verte maintienne en poste un pilote dont le manque de régularité explique le retard, aujourd’hui, d’Aston Martin F1 sur Mercedes au classement des constructeurs (32 points) ?
La réponse à toutes ces questions, nous la connaissons : Lance est le fils de Lawrence.
Flop n°2 : Pérez enchaîne les déconvenues
Avant Miami, Sergio Pérez s’estimait plus que jamais en lice pour lutter contre Max Verstappen pour le titre mondial ; le père de Checo comparait même le duel Verstappen/Pérez au duel Senna/Prost… Toutes ces déclarations grandiloquentes n’ont pas aidé le Mexicain à s’enlever une pression qu’il ne supporte visiblement pas.
En qualifications, Sergio Pérez n’a en effet pas atteint la Q3 pour le troisième week-end d’affilée : une série noire et très embarrassante que Max Verstappen lui-même a dit ne pas comprendre ! La remontée de Sergio Pérez en course n’a pas été fantastique non plus, jusqu’à la 6e place : il faut dire qu’avec leurs évolutions, Ferrari, Mercedes, Aston Martin F1 se sont un peu rapprochées de Red Bull en rythme de course. Rattraper le retard du samedi devient donc d’autant plus problématique pour Sergio Pérez, qui s’est publiquement inquiété de son rythme de course.
Le même discours revient après chaque Grand Prix désormais pour Checo : il faut se ressaisir, repartir à zéro. Mais ses chances de titre, elles, avoisinent aussi déjà le zéro…
Flop n°3 : Carlos Sainz le sans-gêne
Gênant ! C’est ainsi que l’on pourrait qualifier le week-end de Carlos Sainz. Dès les essais libres en effet, le pilote Ferrari se distinguait par son attitude provocatrice ou dangereuse en piste, en gênant à plusieurs reprises des pilotes le vendredi. Il ne fut finalement pas pénalisé par la FIA pour cela. La Fédération eût dû sévir pourtant, car le lendemain en qualifications, et surtout dès la Q1, Carlos Sainz récidivait en gênant clairement Yuki Tsunoda et surtout Pierre Gasly lors de leurs dernières tentatives. Le Français n’a évité que de peu la Ferrari et on comprenait sa colère après-course…
Carlos Sainz avait beau jeu de faire l’innocent le samedi soir, voire la victime en assurant lui-même avoir été gêné à « sept reprises » en qualifications. Il avait été pourtant prévenu à la radio de l’arrivée de pilotes sur lui.
Sa pénalité de trois places, au regard de la récidive et du danger causé, est plutôt laxiste de la part de la Fédération. Gare à Carlos de ne pas se faire détester par la moitié du paddock pour cette attitude qui n’est pas nouvelle chez lui.
On demande à voir…
Red Bull peut-elle être désormais défiée en rythme de course ?
Il n’y avait que sept secondes d’écart à l’arrivée entre Max Verstappen et Fernando Alonso (avec une course interrompue, mais en première moitié d’épreuve, par une voiture de sécurité). Cet écart, hormis l’exception de Monaco, est un des plus faibles vus jusqu’ici. Ce n’est sûrement pas un hasard puisque c’est à ce week-end-ci qu’Aston Martin F1 apportait des très importantes évolutions, notamment au niveau du fond plat et des pontons. Lewis Hamilton n’était pas non plus très loin de Fernando Alonso en rythme de course. Et de l’aveu même de Helmut Marko, les pilotes Ferrari « étaient les plus rapides sur les deux types de pneus. »
Faut-il alors penser que l’avantage en rythme de course, considérable, de Red Bull, s’est réduit à peau de chagrin ? On peut d’autant plus le penser que Fernando Alonso a dû faire du ‘lift-and-coast’ une bonne partie de la course, pour gérer un problème de système de carburant. Mais on peut aussi imaginer que Max Verstappen gardait du rythme en réserve, notamment pour soigner ses pneus et ses freins.
La logique du développement en cours d’année voudrait pourtant que Red Bull, toujours pénalisée de 10 % de temps de soufflerie en moins, voit son avance se réduire à peau de chagrin en fin d’année. Mais attention car l’équipe de Milton Keynes est aussi peut-être déjà concentrée sur la voiture de l’an prochain et a de quoi voir venir…
Red Bull
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