Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Turquie
Retour en grâce pour Valtteri Bottas
Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops
Top n°1 : Bottas et Perez enfin décisifs
Qu’elle fait du bien celle-ci ! Valtteri Bottas a probablement été soulagé de remporter sa 10ème victoire en Formule 1 à Istanbul. Souvent raillé pour son manque d’agressivité en course et des résultats loin de tenir la comparaison avec son illustre coéquipier, le Finlandais a enfin connu un weekend idéal en 2021 lors du Grand Prix de Turquie. Certains diront, peut-être à raison, que cela n’aurait pas été possible sans la pénalité moteur de Lewis Hamilton, mais qu’importe. Le pilote de la Mercedes numéro 77 avait une mission de la plus haute importance : gagner la course et empêcher Max Verstappen de reprendre trop de points à son coéquipier. Mission accomplie, et avec brio. Bottas a réalisé l’envol parfait et maintenu le pilote hollandais à distance respectable tout au long de la course, affichant maîtrise et contrôle à chaque instant. La Red Bull de ’Super Max’ n’a en effet jamais menacé le Finlandais qui a mené l’épreuve de bout en bout, en plus de signer le meilleur tour en course. Une véritable course de patron, "à la Hamilton" finalement.
Son alter ego chez Red Bull, Sergio Perez, a lui aussi retrouvé la lumière au meilleur des moments. Absent des podiums depuis le Grand Prix de France, ’Checo’ a lui aussi rempli son rôle à la perfection en Turquie. Il devait protéger son leader d’écurie Verstappen en essayant à minima de ralentir Hamilton, au mieux de devancer le septuple champion du monde britannique à l’arrivée. Le Mexicain a bel et bien croisé le fer avec le pilote Mercedes, en offrant une résistance incroyable au septuple tenant du titre. L’image des deux pilotes côte à côte dans la ligne droite des stands restera sans doute comme l’un des moments forts de cette saison 2021. Troisième à l’arrivée juste derrière son chef de file et deux positions devant Hamilton, Perez pouvait avoir le sentiment du devoir accompli, comme Bottas. Souhaitons maintenant que les deux hommes évoluent à pareil niveau lors des courses restantes, car cela pourrait ajouter davantage de spectacle à une saison déjà exceptionnelle !
Top n°2 : Le nouveau moteur Ferrari, un bon présage pour 2022 ?
Certes, Ferrari n’a plus remporté le moindre Grand Prix depuis maintenant deux ans. Mais après Carlos Sainz en Russie, Charles Leclerc a à son tour mené la course à Istanbul. Alors bien sûr, le Monégasque a tenté de ne pas s’arrêter aux stands avant de se raviser, mais voir la Scuderia aux avant-postes n’est pas quelque chose d’habituel ces derniers temps. Equipé du nouveau moteur Ferrari pour la deuxième course consécutive, Leclerc passait ainsi la majeure partie de la course en troisième position et tenait sans problème le rythme de la Red Bull de Max Verstappen. S’il a dû céder le podium à Perez en fin de course, c’est tout de même bon signe pour 2022.
La course de Carlos Sainz confirme d’ailleurs cette impression. Parti 19ème sur la grille, le pilote espagnol a réalisé une remontée fantastique dans le peloton pour se classer 8ème, là encore au volant d’une monoplace démontrant beaucoup de puissance et d’aisance sur tout le circuit, à l’inverse de la rivale McLaren par exemple. La fin de saison de Ferrari a ainsi tout pour être excitante et qui sait, la Scuderia pourrait bien venir jouer les trouble-fêtes dans la lutte Mercedes-Red Bull. Attention toutefois, McLaren ne devrait pas s’en laisser compter et la lutte pour la troisième place du championnat constructeurs s’annonce passionnante.
Top n°3 : Les Français retrouvent des couleurs à Istanbul
Malchanceux à Monza, pénalisé par les mauvais choix de son écurie à Sotchi, Pierre Gasly a retrouvé les hautes sphères du classement au Grand Prix de Turquie. Brillant en qualifications, le pilote AlphaTauri a reçu une pénalité au départ de la course pour avoir touché Fernando Alonso, mais cela n’a finalement pas eu d’incidence sur son résultat final. 6ème à l’arrivée, le Français pouvait difficilement faire mieux, ayant même menacé Lewis Hamilton en toute fin de course. Un retour à la normale finalement pour le Normand, qui confirme à nouveau qu’il fait bel et bien partie du gratin de la Formule 1.
Esteban Ocon a, de son côté, réalisé l’impensable en course en étant le seul pilote à ne pas s’arrêter une seule fois aux stands. Il est d’ailleurs le premier pilote à réaliser une telle performance lors d’une course sans interruption depuis Mika Salo lors du Grand Prix de Monaco 1997, c’est dire ! L’image de ses pneumatiques intermédiaires complètement lisses à l’arrivée en disait long sur les risques pris par le pilote Alpine F1 ! Sa 10ème place récompense son audace et lui redonnera sans doute le moral après une série de courses plus compliquées.
Les Flops
Flop n°1 : Hamilton a payé son entêtement à ne pas vouloir s’arrêter
Lors du Grand Prix disputé à Sotchi, Lewis Hamilton avait salué publiquement la décision prise par son équipe de le faire rentrer pour chausser des intermédiaires alors que la pluie gagnait en intensité, lui permettant de l’emporter au détriment de Lando Norris. Pourquoi donc le septuple champion a-t-il insisté pour rester en piste cette fois-ci à Istanbul contre la demande de ses ingénieurs ? Le pilote Mercedes espérait sans doute que la piste s’assèche suffisamment pour chausser les slicks, mais comme l’a bien malgré lui démontré Sebastian Vettel, cela semblait illusoire de les monter même en fin de course, le tracé restant très glissant. Le Britannique se sentait visiblement capable d’emmener ses intermédiaires jusqu’à l’arrivée et ainsi garder l’avantage en piste sur Leclerc et Perez lorsque ces derniers ont changé leurs gommes, mais il restait alors de nombreux tours à couvrir et Bottas et Verstappen étaient de toute façon toujours devant lui, après avoir eux aussi effectué leur arrêt. Et si ses concurrents directs étaient momentanément plus lents que lui malgré leurs nouvelles montures, c’est parce qu’il était difficile de mettre des intermédiaires neufs à température alors que la piste s’asséchait.
Hamilton est finalement rentré aux stands à 11 tours du but, mais il était déjà trop tard. Perez et Leclerc avaient alors retrouvé de la performance et le Britannique a dû à son tour gérer des pneus froids. "Je vous l’avais dit !" a-t-il alors hurlé à la radio, estimant qu’il aurait dû aller au bout sans s’arrêter. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il commençait à perdre plusieurs secondes par tour et comme l’a déclaré son directeur Toto Wolff, le résultat final de Lewis (5ème) aurait pu être bien pire sans cet arrêt tardif. Une crevaison aurait même pu arriver, Hamilton n’ayant pas ménager ses pneus, notamment en début d’épreuve. Finalement, s’il s’était arrêté au moment voulu par son muret des stands, le Britannique aurait sans doute pu disputer la troisième place. L’avenir nous dira si ces points potentiellement perdus pèseront dans la balance à l’heure de faire les comptes.
Flop n°2 : L’inconstance selon McLaren
Absents des débats à Zandvoort, vainqueurs à Monza, à nouveau en lutte pour la gagne à Sotchi et puis simples figurants à Istanbul. Si McLaren réalise dans l’ensemble un exercice 2021 très satisfaisant, cela n’empêche pas de constater que la monoplace de Woking est loin de briller sur tous les tracés. En Turquie, Lando Norris a tiré une nouvelle fois la quintessence de son matériel mais cette fois en terminant à la septième place. Pas moins de quatre monoplaces semblaient ainsi plus rapides que la sienne. Pas forcément très bon signe surtout lorsque l’on constate que Ferrari semble avoir le vent dans le dos au moment d’aborder le sprint final de cette saison.
Il faudra ainsi que les hommes d’Andreas Seidl fassent preuve de combativité pour garder cette si précieuse troisième place au championnat constructeurs. La lutte sera en tout cas passionnante face à la Scuderia, même s’il faudra éviter de reproduire une performance aussi moyenne qu’en Turquie.
Flop N°3 : Tsunoda, tout avait si bien commencé
Yuki Tsunoda n’avait encore jamais roulé sur le circuit d’Istanbul, et le voir se hisser en Q3 était tout à fait remarquable quand on sait qu’il n’avait plus atteint ce niveau depuis le Grand Prix d’Autriche. Et que dire de son début de course ! Très propre au départ malgré des conditions compliquées, le Japonais a tenu la dragée haute à Lewis Hamilton durant huit tours avant de logiquement céder face au pilote Mercedes. On pouvait alors se dire que le pilote AlphaTauri avait enfin passé un cap et qu’il semblait en mesure de tenir un résultat solide dans le Top 10.
Malheureusement, Tsunoda est retombé dans ses travers en partant à la faute au 22ème tour. 14ème à l’arrivée, son compteur reste désespérément bloqué à 18 unités, quand son coéquipier Pierre Gasly en compte déjà 74. Et alors que son écurie est en lutte face à Alpine F1 pour la cinquième place au championnat constructeurs, il devient de plus en plus difficile de trouver des excuses au rookie japonais.
On demande à voir...
La lutte pour le titre sera-t-elle pimentée par les outsiders d’ici la fin de saison ?
Outre Valtteri Bottas et Sergio Perez, qui ont donc prouvé en Turquie que l’on pouvait compter sur eux dans un bon jour, verra-t-on les pilotes McLaren et Ferrari se mêler à la lutte intense pour le titre entre Lewis Hamilton et Max Verstappen ? Depuis quelques Grands Prix, Ferrari semble retrouver des couleurs et Charles Leclerc a notamment devancé Hamilton le weekend dernier. Sans pénalité moteur, il sera très intéressant de voir si le Monégasque et son coéquipier Carlos Sainz pourront à nouveau s’intercaler entre les principaux protagonistes et ainsi jouer le rôle d’arbitre de luxe. Une victoire semble encore difficile à envisager à la régulière, mais qui sait ce que nous réserve la fin de saison, notamment d’un point de vue météo. De leur côté, les pilotes McLaren ne seraient probablement pas contre l’idée de répéter l’exploit de Monza si la moindre occasion se présente.
Pierre Gasly, vainqueur en Italie en 2020, pourrait lui aussi créer la surprise à l’occasion d’une course folle d’ici la fin de saison. Après tout, le Français est abonné aux premières places sur la grille cette année et se tiendra prêt à saisir la moindre opportunité. Nous pouvons également mentionner Alpine F1, loin de la tête de course à la régulière mais la Hongrie nous a rappelé à quel point ce sport est imprévisible.
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