Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Russie

La petite revanche de Sergio Pérez

Par Alexandre C.

29 septembre 2020 - 18:06
Les tops, les flops et les interrogation

Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Max Verstappen sépare encore les deux Mercedes

Max Verstappen et non Valtteri Bottas dans ce top ? Cela peut en effet se justifier : Valtteri Bottas n’aura finalement fait, à Sotchi, que ce qu’on lui demandait de faire à Monza, c’est-à-dire être présent quand Lewis Hamilton ne l’était pas. Le Finlandais avait une voiture largement supérieure à la concurrence en Russie, et sa victoire n’est ainsi, en quelque sorte, que la conséquence logique d’un préalable technique.

Max Verstappen en revanche a lui, davantage que Bottas, surperformé. Cela commençait dès les qualifications, où le Néerlandais réussissait, de manière quelque peu inattendue, à séparer les deux Mercedes. En course, cela semblait plus compliqué de prime abord, alors qu’il se retrouvait 3e à la fin du premier tour ; mais la double pénalité de Lewis Hamilton aura donc rebattu les cartes. Notons tout de même que même sans pénalité de 10 secondes, Hamilton aurait eu du mal peut-être à être autant devant, avec une stratégie moins profitable pour lui (il partait en tendres, Verstappen en médiums). Elu pilote du jour, Max Verstappen avait en effet un rythme globalement bon, même si Bottas a ensuite géré l’écart lorsqu’il se situait aux environs de 10 secondes. A la radio, après l’arrivée, Max Verstappen confiait sa satisfaction et en effet, on ne voit pas très bien ce que l’on pourrait lui reprocher, une fois de plus, en ce week-end. Pour la petite histoire, il aura signé le premier podium de Red Bull à Sotchi – ce qui prouve que cette piste, normalement, n’aurait pas dû tant sourire que ça à l’équipe, surtout quand on voit leur performance aux essais libres, surtout quand on voit le résultat d’Alexander Albon…

Top n°2 : Leclerc tire à nouveau la quintessence de sa Ferrari

Parti 10e à la suite de la pénalité d’Alexander Albon, Charles Leclerc avait l’avantage du choix de pneus, qu’il aura parfaitement su mettre en valeur. En effet, c’est le premier relais du Monégasque qui s’est avéré décisif, en médiums - un relais long et efficace et surprenant après des essais libres pourtant décevants, comme il le racontait après la course avec sa franchise habituelle : « On était très forts sur le premier relais avec les médiums, ce qui était inattendu parce que j’avais galéré vendredi en simulation de course. Je ne faisais pas un bon job, je dégradais les pneus arrière, mais j’ai fait du travail sur ce point et je suis content. » Résultat des courses, Charles Leclerc a pu ressortir devant Esteban Ocon après son premier arrêt et avec des pneus moins usés, n’a pas eu de mal à contenir le Français ; défendre face à Daniel Ricciardo était en revanche plus complexe.

Avec une voiture qui était sans doute la 7e la plus lente de ce week-end, derrière aussi les AlphaTauri, c’est un résultat probant. Seule ombre au tableau : son accrochage avec Lance Stroll. Une pénalité n’aurait pas été injustifiée pour Charles Leclerc…

Top n°3 : Pérez fait mentir Racing Point…

Voilà la réponse du berger à la bergère : alors que ce week-end russe a été marqué par une montée des tensions entre Sergio Pérez et son équipe (le Mexicain l’a accusée de lui cacher des choses et ne pas avoir été correct avec lui, notamment après son rôle pour sauver la structure Force India), Pérez a adressé la plus belle lettre de motivation qui soit aux directeurs d’écurie. Que ce soit en qualifications ou en course, il a en effet terminé à la 4e place : un gros rythme, sans aucun doute, en longs relais comme sur un tour… Il aura d’ailleurs encore fait parler sa science des Pirelli (21 tours sur son premier relais en tendres).

Et ce, alors que Pérez ne disposait pas des évolutions (pontons, fond plat) qui étaient pourtant présentes sur la voiture de Lance Stroll, et qui valaient, selon Otmar Szafnauer, le directeur d’écurie, environ 3 dixièmes. Un beau pied de nez ! De quoi donner bientôt des regrets à la future équipe Aston Martin F1 ?

Les flops

Flop n°1 : Albon retombe dans ses travers

Après son week-end au Mugello, on pensait Alexander Albon sur la bonne pente : 4e place plus probante en qualifications, podium en course… Et voici que le Thaïlandais retombe dans ses travers.

L’écart avec Max Verstappen fut de nouveau immense en qualifications : une seconde et un dixième ! Pire, Albon finit même bon dernier de la Q3, derrière notamment Pierre Gasly. Embêtant, pour ne pas dire injustifiable. En course, il dut partir de la 15e place après avoir changé de boîte de vitesses. Cela a rendu encore plus difficile une course qui s’annonçait déjà ardue en partant en tendres. Il a dû alors batailler pour remonter dans le peloton, avec une énorme difficulté, et même des manœuvres de nouveau très, très litigieuses (il a failli flanquer Pierre Gasly dans le mur). Mais même cette pénalité ne justifie pas ses difficultés à dépasser une Williams, celle de George Russell. Englué dans le trafic, Albon a rechaussé rapidement des durs, en profitant de la voiture de sécurité… Cerise sur le gâteau, il a même fait partie des pilotes ayant écopé d’une pénalité de cinq secondes pour non-respect de la procédure au virage 2. Sa course ne valait pas plus d’un point. En somme, ce week-end, Alexander Albon a fait un grand pas en arrière !

Flop n°2 : La bérézina dominicale de McLaren

McLaren, en qualifications, avait réussi à limiter les dégâts (6e et 8e places) alors que Renault et Racing Point avaient des voitures plus rapides. En course, McLaren n’a pas limité les dégâts mais les a multipliés… Carlos Sainz a tout d’abord commis une grosse bévue en heurtant de plein fouet le mur, alors qu’il voulait passer entre les plots du virage 2. Une erreur qui lui est due, et qu’il a assumée. A longueur de temps cette année, l’Espagnol a clamé son manque de malchance ; cette fois-ci, il ne peut que s’en prendre qu’à lui-même. Son erreur est-elle d’ailleurs due à une reconnaissance bâclée de la piste ? « Je suis blessé pour mon égo » confiait-il après l’épreuve.

Quant à Lando Norris, sa course fut aussi compromise dès le premier tour : pour éviter l’incident notamment avec son coéquipier, il est ressorti en queue de peloton. Il ramassa d’ailleurs des débris dans l’affaire, ce qui aurait nui à la maniabilité de sa McLaren. Il eut ensuite peu ou prou le rythme d’Albon, commettant lui aussi une erreur en fin d’épreuve (plat sur ses pneus). Avec ce zéro pointé, McLaren voit revenir Racing Point et Renault au classement des constructeurs. Cela pourrait coûter cher pour la 3e place en fin d’année !

Flop n°3 : Vettel ruine son samedi, Ferrari son dimanche…

La course de Sebastian Vettel, disons-le d’entrée, fut compromise par le sacrifice stratégique consenti par le muret des stands Ferrari : Vettel a été en effet longtemps retenu en piste, dans le simple but de tenir derrière lui les deux Renault, et de profiter à Charles Leclerc. Ce qui marcha parfaitement au bout du compte. Mais dans le rôle de bouchon, le quadruple champion du monde a perdu énormément de temps et est ensuite ressorti trop loin, dans le peloton, pour espérer les points. Du reste, il ne semblait pas avoir le rythme des Alfa Romeo, ou à peine mieux… Il est ainsi resté impuissant dans la boîte de vitesses d’Antonio Giovinazzi la majure partie de la course. Mais Sebastian Vettel ne peut aussi s’en prendre qu’à lui-même : car avec une Ferrari encore très sous-vireuse, il était parti, la veille en qualifications, à la faute en Q2, se condamnant à la 14e place de la séance. Vivement que ça se termine…

Cependant d’un autre côté, chez Racing Point, alors que Sergio Pérez performe, on doit voir d’un œil inquiétant la (mé)forme actuelle de Sebastian Vettel…

On demande à voir…

Kvyat peut-il sauver sa place chez AlphaTauri ?

9e, 7e, 8e : Daniil Kvyat a fini les trois dernières courses dans les points. Alors que Pierre Gasly plane encore suite à sa victoire à Monza, le Russe cravache, dans l’ombre, et obtient de bons résultats. Même en qualifications il progresse, puisqu’il n’était qu’à un petit dixième de Gasly en Q2 en Russie. Le dimanche, son premier relais en durs fut très convaincant, même s’il a aussi bénéficié, par rapport à son coéquipier, de l’absence de trafic et d’une stratégie plus réussie. Mais qu’importe : ce résultat n’est pas dû qu’à l’effet public de Sotchi et confirme un certain redressement. Cela suffira-t-il à Daniil Kvyat cependant pour sauver sa peau ? Rien n’est moins sûr. Car un certain Yuki Tsunoda frappe à la porte.

Engagé en F2, Yuki Tsunoda a signé la pole de la course principale en Russie, un pas de plus vers la titularisation, d’autant qu’il est soutenu par Honda… Actuellement 3e au classement, il compte 2 points d’avance sur Christian Lungaard et 7 points d’avance sur Robert Shwartzman… Cela pourrait compter car s’il ne finit pas dans le top 4, Yuki Tsunoda n’aura pas les points pour la superlicence. Nul doute que Daniil Kvyat sera donc le premier supporter de son compatriote de Prema !

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