Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Bahreïn
Red Bull déjà intouchable ?
Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : Les Red Bull en balade dominicale
De son propre aveu, Max Verstappen avait perdu l’habitude de commencer fort la saison avec Red Bull ! Par le passé, l’équipe de Milton Keynes mettait en effet du temps avant de développer une F1 compétitive ; et l’an dernier, on se souvient que Red Bull avait commencé la saison par un double abandon.
Mais cette fois, rien de tout cela. Certes, la Red Bull aux essais libres avait changé de comportement par rapport aux essais hivernaux ; à tel point que Max Verstappen avait eu « un choc » en la découvrant. Pas de quoi cependant empêcher Max Verstappen et Sergio Pérez de verrouiller la première ligne… A noter d’ailleurs que Sergio Pérez finissait à deux dixièmes seulement de son coéquipier – et il jouait encore la pole dans le dernier secteur. Si en plus cette Red Bull convient très bien aux deux pilotes maison…
De son propre aveu également, Max Verstappen avait plus réglé sa voiture pour la course que pour les qualifications. Et cela s’est vu, ô combien vu, en effet dimanche dernier… La Red Bull de Max Verstappen était sur une autre planète. Elle creusa rapidement un gros écart sur Charles Leclerc (une dizaine de secondes)… Puis Max Verstappen fut sommé par son ingénieur de rester en 1’37, un rythme de sénateur dans la RB19, et ce même si le Néerlandais se disait capable d’aller bien plus vite. En économisant sa mécanique et son unité de puissance, Max Verstappen a donc étouffé et déjà presque désespéré la concurrence, tandis que Sergio Pérez se débarrassait de Charles Leclerc au deuxième relais, en le distançant largement par la suite.
Bref, s’il y eut du suspense le samedi, le dimanche, les Red Bull étaient dans une ligue à part. Inquiétant pour la suite de la saison ? Pas pour ceux qui auront parié sur un troisième titre de Max Verstappen…
Top n°2 : Aston Martin F1, le pas de géant
Les rumeurs qui circulaient cet hiver étaient donc vraies ; les premières impressions des essais hivernaux aussi : oui, cette Aston Martin F1 2023 représente un immense pas en avant pour l’équipe de Silverstone. Immense, au point d’aller battre une Ferrari et deux Mercedes en course ? Oui, immense. Fernando Alonso se pinçait pour y croire après la course : « C’est trop beau pour être vrai ! » disait-il.
Si la performance en qualifications déçut presque un peu (Fernando Alonso étant battu par les deux Mercedes), le rythme de course des Aston Martin F1 était en revanche le 2e meilleur du plateau. La dégradation des Pirelli s’annonce comme un des grands points forts de cette AMR23, ce qui se vit en particulier sur la piste abrasive de Bahreïn.
A 41 ans, Fernando Alonso, sacré pilote du jour par le public, a lui montré qu’il n’avait rien perdu ni de sa grinta, ni de sa vision de la course, ni de son sang-froid (avec deux très beaux dépassements sur Carlos Sainz et surtout Lewis Hamilton, malgré quelques moments chauds). Le ‘vieux’ est toujours jeune, le Lion a toujours faim…
Quant à Lance Stroll, sa performance doit être également saluée… car alors qu’il n’aurait peut-être pas dû courir pour ce Grand Prix après sa blessure, le Canadien a tout de même tenu son rang pour ramener une efficace 6e place. Il s’en est fallu de peu cependant pour que le week-end courageux de Lance Stroll ne se transforme en week-end catastrophique : car il faillit dégommer son propre coéquipier Fernando Alonso au premier virage ! Ouf…
Top n°3 : Albon commence l’année sur de très hauts standards
Alexander Albon commence l’année 2023 comme il avait fini 2022, c’est-à-dire sur de très, très bonnes impressions. Rien qu’en qualifications, le Thaïlandais semblait avoir le rythme pour aller jouer une 12e place au moins – mais ne put défendre ses chances en raison d’un problème à son ‘flap’ avant sur son premier tour de Q2. Un problème qui le contraignit à assister à la fin des qualifications depuis son garage.
En course, Alexander Albon put vite oublier ce contretemps, en gagnant plusieurs places au départ, et en solidifiant sa 10e place après un très bon premier relais. Il fit ensuite parler les qualités d’une Williams mieux née qu’on ne le dit (belle performance en lignes droites, bonne gestion des gommes) pour batailler dur comme fer dans le peloton. Il sut même contenir un bon moment le retour de l’Alpine de Pierre Gasly, sur un rythme de course plus poignant pourtant que celui de la Williams.
L’abandon de Charles Leclerc offrit au final un point mérité à Alexander Albon. Le Thaïlandais confirme donc être dans de très bonnes dispositions (sa cote continue de monter dans le paddock), tandis que Williams confirme aussi être une des équipes ayant le plus progressé en performance pure d’un hiver à l’autre. Un point était un exploit pour Williams il y a encore deux ans, cette fois, c’est un point dès le premier Grand Prix !
Les flops
Flop n°1 : Déjà la cote d’alerte pour Ferrari…
D’un hiver à l’autre, Ferrari a voulu améliorer quatre points au moins : la gestion de la stratégie et des arrêts aux stands ; la vitesse de pointe en lignes droites ; la fiabilité ; et la gestion des gommes. Premier verdict après Bahreïn ? Deux objectifs sur quatre (la vitesse de pointe et la stratégie) ont été atteints ; mais l’échec sur les deux autres ternit totalement le premier bilan de Maranello, au point de le rendre d’ores et déjà inquiétant…
Sur la gestion des Pirelli tout d’abord, Ferrari, comme on pouvait le craindre après les essais hivernaux, et malgré tous les propos rassurants tenus en ce sens, n’était à la hauteur ni des Aston Martin F1, ni des Mercedes. Si Charles Leclerc pouvait tout de même tenir un bon rythme à la 3e place, on a vu ce que cette trop forte dégradation a donné pour Carlos Sainz en fin de course : l’Espagnol (qui tournait parfois à une seconde de Charles Leclerc en course) a été comme mangé par l’Aston Martin F1 de Fernando Alonso, elle bien plus économe sur les Pirelli. L’aveu d’impuissance de Carlos Sainz était même très inquiétant après-course : « Nous ne pouvons tout simplement pas pousser en course, si nous poussons, comme vous l’avez vu dans ma bataille avec Fernando, ça m’a presque coûté une position face à Lewis, juste parce que dès que nous poussons dans cette voiture avec ces pneus, vous commencez à les dégrader. Aston et Red Bull font quelque chose avec les pneus que nous ne comprenons pas complètement et que nous devons trouver, parce que ça nous coûte cher en course. »
Quant à la fiabilité… c’est un sans commentaire ! Ferrari a été « fragile » tout au long du week-end selon Frédéric Vasseur. Dès avant le départ, une batterie devait être changée sur la monoplace de Charles Leclerc (rappelons que le quota sur toute l’année, pour cette pièce sensible, est de… deux pièces maximum). Et bien entendu, en course, Charles Leclerc ne vit pas l’arrivée, sur un problème encore d’origine inconnue (peut-être la batterie encore ?). Ferrari commence donc la saison avec de nouvelles fortes inquiétudes sur la gestion des gommes et sur la fiabilité ; quant au bilan comptable, il ne laisse déjà plus beaucoup de marge d’erreur, avec par exemple un Max Verstappen qui vient d’infliger un 25-0 à Charles Leclerc (mais y a-t-il encore le moindre espoir de titre à Maranello ?)... Bienvenue à toi, Frédéric Vasseur !
Flop n°2 : Chez McLaren, même la fiabilité pose problème
C’était entendu, la performance pure des McLaren allait être en retrait en ce début d’année, au moins pour les cinq ou six premières courses. Lando Norris tout de même, comme à son habitude, put bien limiter les dégâts en qualifications, en maximisant le potentiel de sa MCL60 pour atteindre… une 11e place. Pas si mal ! Quant à Oscar Piastri, il manquait sa première séance de qualifications pour être éliminé en Q1 – cela ira sûrement mieux ensuite.
Quand la performance n’est pas au rendez-vous, la fiabilité doit au moins suivre, pour permettre, comme à Alexander Albon par exemple, de jouer le top 10. Las… ce fut catastrophique sur ce plan.
Oscar Piastri ne put faire plus de 15 tours en raison d’un problème électrique au niveau de la colonne de direction. Quant à Lando Norris, il dut s’employer à exécuter une stratégie à… six arrêts aux stands ! Cette fois, un problème de pression pneumatique (affectant l’unité de puissance) était en cause. Bien entendu, le pilote McLaren abandonnait bien vite ses espoirs de points. Quand rien ne va…
Flop n°3 : Ocon, bis repetita non placent…
Le Père Ubu a-t-il été nommé directeur de l’opérationnel chez Alpine ? Quoi qu’il en soit, le dimanche d’Esteban Ocon fut en effet « pierre-richardesque », comique si cela n’avait pas empoisonné tout le week-end de l’équipe française. Dès avant le départ, l’Alpine, 9e, était mal positionnée sur son emplacement sur la grille. Sanction inévitable pour les capteurs de la FIA : 5 secondes de pénalité.
Mais au premier arrêt de l’Alpine, les mécanos commencèrent à travailler sur la F1 au bout de… 4,6 secondes au lieu des 5 imposées. Un problème de chronomètre était tout simplement en cause, une erreur qu’on ne doit pas voir à ce niveau, dixit le directeur d’écurie Otmar Szafnauer…
Résultat des courses : Esteban Ocon écopait de 10 secondes de pénalité pour une pénalité précédente mal observée. Le vase à bourdes était déjà bien rempli, mais il déborda définitivement ensuite quand Esteban Ocon, lors d’un autre arrêt, dépassa de quelques dixièmes de km/h la limite des 80 aux stands : et 5 secondes de pénalité supplémentaires !
La course du Normand fut ainsi gâchée de bout en bout, et cela est bien dommage quand on considère le très bon rythme en longs relais de la voiture rose : en témoigne la formidable remontée de Pierre Gasly, passé de dernier à 9e… Au moins l’opérationnel peut-il se régler plus facilement que la performance pure.
On demande à voir…
Une compétition un peu plus serrée en Arabie saoudite ?
Il n’y a pas eu de suspense, pas plus d’un tour même, dimanche dernier en course : la Red Bull de Max Verstappen était tout simplement intouchable. En sera-t-il autrement en Arabie saoudite pour le prochain Grand Prix ? On peut en douter bien sûr, quand on se souvient que les Red Bull ont géré leur rythme en deuxième partie de course, et qu’elles pouvaient aller (bien) plus vite sans trop de problème si besoin…
Mais la vérité de Bahreïn n’est peut-être pas celle de Djeddah, en tout cas pas tout à fait. Le rythme des Ferrari sur un tour, ou en course (pour Charles Leclerc seulement), n’était pas non plus si loin des Red Bull. Et justement, à Djeddah, deux caractéristiques fondamentales du circuit évolueront en faveur de la Scuderia. D’une part, Djeddah est un circuit qui requiert une plus forte puissance des V6, et une certaine vélocité en lignes droites : des points forts de Ferrari. D’autre part, la dégradation des pneus est presque inexistante, et on l’a vu, ce fut une grande faille de la Scuderia à Sakhir.
En somme, il y a encore un peu d’espoir à Maranello. Mais si Red Bull écrase de nouveau la concurrence en Arabie saoudite…
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