Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Autriche

Un air de déjà-vu…

Par Alexandre C.

6 juillet 2021 - 18:17
Les tops, les flops et les interrogation

Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Grand Chelem pour Max Verstappen !

Un air de déjà-vu flotte cette semaine puisque les pilotes les plus en forme du Grand Prix d’Autriche ont été les mêmes, peu ou prou, que lors du Grand Prix de Styrie. Ce n’est pas très surprenant puisque les deux Grands Prix avaient lieu bien sûr sur le même circuit. L’homme le plus dominateur de ce week-end fut ainsi, comme le week-end dernier, Max Verstappen. Le pilote Red Bull avait nettement la meilleure voiture, encore fallait-il l’exploiter sans faille (ce que n’a pas réussi à faire Sergio Pérez par exemple). Du reste Max Verstappen n’a pas tout fait à la perfection non plus puisque son tour en Q3 était relativement médiocre de son propre aveu, très proche de celui de Lando Norris (48 millièmes). Mais en course, sans l’ombre d’un doute, le Néerlandais a écrasé rapidement tout suspense.

Deux signes de sa domination se détachent. Tout d’abord, Max Verstappen a pu effectuer un arrêt gratuit à 8 tours de la fin, pour se protéger d’une éventuelle rupture de pneus (une petite coupure avait été repérée). Un luxe qui dit tout de la domination de Red Bull ce week-end – et même avec cet arrêt, Max Verstappen a terminé 18 secondes devant Valtteri Bottas ! Autre élément symbolique : Max Verstappen a ce week-end réalisé son premier Grand Chelem en carrière, soit pole, victoire, meilleur tour et chaque tour mené. Avec 32 points d’avance sur Lewis Hamilton désormais, il est devenu l’immense favori au titre, dominant la saison comme… Lewis Hamilton l’an dernier.

Top n°2 : Lando Norris : jusqu’où montera-t-il ?

Comment ne pas citer à nouveau Lando Norris dans cette rubrique ? Car si Max Verstappen avait la meilleure voiture, Lando Norris a peut-être été le meilleur pilote de tout le week-end. Où est-il allé chercher tout ce rythme ? En qualifications, il haussait encore son niveau de jeu en échouant à 48 millièmes de Max Verstappen. A un cheveu de la pole donc, pour ce qui était la première « première ligne » de McLaren depuis le Grand Prix du Brésil 2012. En course encore, il impressionnait chacun en tenant en respect les deux Mercedes (avec certes un dégât sur la voiture de Lewis Hamilton) – Lewis en personne lui rendant hommage en le qualifiant de « pilote formidable », en pleine course à la radio. Alors que Lando Norris avait fini à un tour des leaders pour la Styrie, il a trouvé une grosse trentaine de secondes de rythme d’une semaine à l’autre, pour obtenir un podium entièrement mérité. C’est l’homme en grande forme de ce moment, surtout si on compare ses performances à celle de son coéquipier Daniel Ricciardo.

Seule ombre au tableau pour Lando Norris : son attitude encore un peu immature au moment d’accepter les pénalités. Après avoir été sanctionné de 5 secondes pour avoir forcé Sergio Pérez à sortir de la piste, le Britannique a fustigé avec des mots forts le système de permis à points de la FIA, tout en se demandant pourquoi il avait écopé de 3 points par exemple en qualifications à Bakou pour n’être pas rentré aux stands alors que le drapeau rouge avait été déployé. « Comme avec l’incident à Bakou avec le drapeau rouge et ne pas être rentré alors que j’aurais dû le faire - je n’ai mis personne en danger, en fait c’était le contraire, et j’ai tout fait en toute sécurité » déclarait-il ainsi. Pourtant, il est clair que ne pas respecter un drapeau rouge, même par inadvertance, pose un gros risque sécuritaire que la FIA ne pouvait laisser passer. Lando, attention au péché d’orgueil !

Top n°3 : Russell, l’artiste maudit

Lui aussi, comment pouvait-il ne pas apparaitre de nouveau dans cette rubrique ? Car George Russell a, comme Lando Norris, encore haussé son niveau de jeu ce week-end du Red Bull Ring. Bien sûr, le pilote Williams est allé chercher une Q3 exceptionnelle (9e place), en se qualifiant en médiums. L’exploit prend d’autant plus de relief quand on se rappelle que Nicholas Latifi a de nouveau échoué en Q1, et quand George Russell n’avait pas couru en EL1, laissant place au pilote d’essais payant Roy Nissany.

En course, contrairement au dernier Grand Prix, George Russell a manqué son départ : les critiques de Dave Robson, directeur de la performance, sur les départs trop réfléchis et pas assez instinctifs de George Russell, prennent alors tout leur sens. En médiums et 12e voire 13e, George Russell a eu un rythme modéré tout au long de la course, mais plus pour protéger les pneus. Sa performance était suffisante pour rester dans le jeu autour du top 10, puisque les Aston Martin F1 par exemple étaient dans une stratégie sous-optimale à deux arrêts aux stands. Sa défense désespérée mais courageuse face à Fernando Alonso (aux pneus bien plus frais) en fin d’épreuve le laisse de nouveau à la 11e place (troisième 11e place en carrière). Le maudit George Russell n’a rien à se reprocher, à part son départ. Surtout, il ne doit pas se décourager car Toto Wolff n’a rien perdu de sa superbe performance (avant une possible officialisation de contrat à Silverstone). D’ailleurs le Britannique conservait une attitude positive après la course : « Pas si découragé, pour être honnête, parce qu’en fin de compte, vous obtenez ce que vous méritez et ces gars-là étaient plus rapides que nous. Nous avons fait un excellent travail hier sur un tour, mais ils étaient intrinsèquement un peu plus rapides que nous, et allaient toujours nous passer. »

Les flops

Flop n°1 : L’inquiétude se concentre autour d’Ocon chez Alpine

Cela fait désormais 3 Grands Prix de suite qu’Esteban Ocon passe totalement au travers de son week-end. 3 Grands Prix de suite, ce n’est pas suffisant, loin de là, pour enterrer le Normand, mais c’est assez pour s’inquiéter.

17e de la Q1, Ocon finissait ainsi à 6 dixièmes de son coéquipier durant cette séance. Ce qui est un écart énorme sur un tracé aussi court que le Red Bull Ring. Comme lors du précédent Grand Prix, il ne savait pas d’où provenait cet immense déficit, ce qui est plus inquiétant encore pour la suite : « On a testé des choses, modifié des réglages mais ça ne marche toujours pas. Le déficit de chrono est immense et il fait peur, c’est pas la place où l’on veut être, il faut que l’on trouve, que l’on comprenne pourquoi on passe de cinquième ou sixième en début d’année à si loin sur la grille maintenant » déclarait-il ainsi après les qualifications. Sa course se terminait vite au premier tour par un accrochage, sanctionnant son départ en fond de grille. Il faut qu’il trouve maintenant la solution, au risque de voir Fernando Alonso devenir le vrai leader de l’équipe.

Flop n°2 : Un Sergio Pérez qui manque de sérénité

Sergio Pérez, contrairement au dernier Grand Prix, avait réussi ses qualifications (3e place). Mais il en a trop voulu et au lieu de rester, peut-être comme les Mercedes, derrière un Lando Norris rapide, il a considéré qu’il était de son devoir, et presque normal, de vouloir dépasser une McLaren bien plus véloce que de coutume. C’est pourquoi le Mexicain a pris le risque de vouloir doubler Lando Norris par l’extérieur au 4e tour : certes c’est bien le pilote McLaren qui a été sanctionné, mais même Christian Horner son directeur d’écurie, disait, après-course, qu’en dépassant à l’extérieur, il fallait s’attendre à être jeté dans les graviers. Reparti 10e, Sergio Pérez s’est cru en de droit de rendre la pareille à un Charles Leclerc qui n’avait rien demandé, et cela par deux fois (et alors même qu’il ne s’agissait pas d’un restart).

Sergio Pérez (pénalisé de deux fois 5 secondes) se défend d’avoir donné l’image d’un « pilote sale » ce dimanche au Red Bull Ring, mais lui-même a gâché sa course par un comportement brouillon. D’ailleurs le pilote Red Bull était « fâché contre lui-même » après une course à oublier, alors que la Red Bull était bien la plus véloce de ce week-end. Une course sous-optimale, sans aucun doute.

Flop n°3 : Räikkönen, en plus d’être lent, devient désagréable et trop brouillon

Kimi Räikkönen a continué de décevoir et même d’agacer en qualifications en Autriche, au point que désormais même Frédéric Vasseur, son directeur d’écurie, s’interroge sur son rythme sur un tour : en effet le pilote Alfa Romeo a échoué encore en Q1, pour la troisième fois de suite (5 défaites d’affilée face à Antonio Giovinazzi). En course, comme souvent, le Finlandais fit parler son « racecraft » pour remonter dans le peloton, notamment grâce à un premier long relais en durs (une stratégie très efficace aussi pour l’excellent Carlos Sainz). Mais il lui manquait un peu de rythme pour revenir dans le top 10 comme Fernando Alonso.

Si Kimi Räikkönen est dans cette rubrique, c’est aussi parce qu’il a noirci son bilan avec deux attitudes répréhensibles. Il a d’abord envoyé valser, à la limite de l’insulte, son ingénieur de course, qui lui rappelait les limites de la piste - un comportement qu’on ne laisserait pas passer par exemple pour Yuki Tsunoda. Alors pourquoi Kimi Räikkönen aurait-il un totem d’immunité ? Autre sanction pour Kimi Räikkönen : son accrochage inutile avec Sebastian Vettel en fin d’épreuve, pour lequel il a été sanctionné de 20 secondes. Pour Kimi Räikkönen, il va falloir se réveiller, et se calmer…

On demande à voir…

Silverstone sera-t-elle une histoire vraiment différente entre Mercedes et Red Bull ?

Au Red Bull Ring, il était clair que Red Bull avait la meilleure voiture face aux Mercedes. Faut-il pour autant enterrer l’équipe allemande pour le reste de la saison et pour le prochain Grand Prix, à Silverstone ? Pas sûr. En effet deux éléments notamment pourraient contribuer à rebattre les cartes. Le premier c’est la nature du tracé de Silverstone, avec ses virages à haute vitesse, ce qui semble plus favorable à Mercedes que les virages à moyenne vitesse du Red Bull Ring, ou bien sûr les tracés urbains de Monaco et de Bakou. Le deuxième, c’est l’apparition d’évolutions sur la Mercedes F1 : quelques pièces (les dernières évolutions) de la saison, qui ne représentent rien de majeur, mais qui pourraient aider Mercedes à combler ce déficit de deux dixièmes sur Red Bull. C’est d’ailleurs l’espoir que confiait Valtteri Bottas après la course : « Silverstone est complètement différent. Il y a beaucoup plus de virages à grande vitesse et donc, nous verrons. Nous avons prévu quelque chose en termes de nouvelles pièces pour Silverstone. Après cela, ce sera calme en termes d’évolutions, mais nous allons continuer à pousser aussi fort que possible - nous savons que ça va être difficile. »

En revanche, si Red Bull s’impose à Silverstone sans coup férir, le champagne pourra être mis au frais à Milton Keynes.

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