Les questions que l’on se pose sur la saison 2022 - 5ème partie

Sebastian Vettel peut-il retrouver son meilleur niveau chez Aston Martin ?

Après une ultime saison très compliquée chez Ferrari en 2020, Sebastian Vettel a repris quelques couleurs l’année dernière chez Aston Martin, décrochant quelques résultats probants dont un podium à Baku (sans oublier la disqualification de Budapest) en plus de dominer globalement son coéquipier Lance Stroll.

Pour autant, le quadruple champion du monde n’a pas non plus affiché son meilleur niveau depuis plusieurs années maintenant et la question est de savoir s’il pourra le retrouver chez Aston Martin. L’Allemand a terminé son année d’adaptation chez les verts et le nouveau règlement, sensé mettre davantage en avant le talent du pilote, sera un révélateur du niveau actuel de Vettel.

Puisqu’il est impossible de prédire le niveau des monoplaces de cette saison, dominer assez nettement Stroll en 2022 apparaît ainsi comme une première mission pour l’ancien pilote Red Bull. Sans démériter en Formule 1, le Canadien ne fait pas partie des pointures et un pilote au palmarès de Vettel devrait sur le papier le battre sans trop de problème.

Mais quel est le réel niveau de motivation de Vettel qui fêtera cette année ses 35 ans ? L’Allemand ne resterait probablement pas en F1 si l’envie n’était plus là, mais certains observateurs imaginent que la retraite est proche, surtout si les résultats de cette année ne suivaient pas. 2022 sera donc une année cruciale pour la suite de sa carrière et nul doute que ses résultats seront scrutés de très près.

Combien de fois entendra-t-on La Marseillaise ?

C’est une habitude que nous avions perdue depuis longtemps, mais la France recommence à gagner en Formule 1 depuis deux saisons, notamment grâce à Pierre Gasly en 2020 et Esteban Ocon l’année dernière.

Les deux Normands ont désormais pleinement leur place dans la catégorie reine du sport automobile et le fait d’avoir déjà goûté aux joies de la victoire est une pression en moins pour la suite de leur carrière. Bien sûr, ils seront tous les deux dépendants du niveau de leur monoplace pour envisager d’autres victoires dès cette saison, mais si le nouveau règlement porte ses fruits et resserre la compétition, pourquoi ne pas les imaginer gagner à nouveau ?

Pour Gasly, ce ne sera sûrement pas facile car AlphaTauri reste l’écurie B de Red Bull, mais après tout un scénario à la Monza 2020 ou Hongrie 2021 peut encore se reproduire. A moins que l’écurie basée à Faenza ne surprenne son monde en proposant une voiture capable de jouer les premiers rôles.

Ocon a sur le papier davantage de chance en faisant partie d’une équipe d’usine, mais la capacité d’Alpine à produire une victoire capable de gagner à la régulière reste un point d’interrogation à l’heure actuelle. L’écurie franco-britannique a cependant démontré en 2021 qu’elle était très forte sur le plan opérationnel et qu’il faudrait compter sur elle en cas de bonne monoplace.

Une troisième option qui permettrait à l’hymne français de retentir serait une victoire de Fernando Alonso avec Alpine. L’Espagnol, qui ne s’est plus imposé en F1 depuis 9 saisons, compte lui aussi sur la nouvelle règlementation pour revenir au premier plan. Son retour a été réussi l’année dernière et si une opportunité se présente, le quadragénaire pourrait avoir son mot à dire.

Guanyu Zhou fera-t-il taire les sceptiques ?

Il n’est pas facile d’être débutant en Formule 1 ces dernières saisons, et ce n’est certainement pas Guanyu Zhou, seul débutant sur la grille de départ en 2022 chez Alfa Romeo, qui dira le contraire tant sa titularisation a fait jaser.

Zhou, qui sera le tout premier pilote chinois à être titularisé, est loin d’être un mauvais pilote comme le prouve son passage en Formule 2, mais ses cinq victoires en trois saisons et une troisième place au championnat comme meilleur résultat ne pèsent pas bien lourd à côté du bilan du champion en titre de F2 Oscar Piastri.

L’Australien, qui fait partie de l’académie Alpine tout comme Zhou, a remporté trois titres consécutifs de 2019 à 2021 (Formule Renault Eurocup, Formule 3 puis Formule 2) et son bilan est ainsi nettement meilleur que celui du Chinois. C’est ainsi un euphémisme de dire que Piastri méritait sans doute plus que n’importe qui d’autre de faire ses débuts en F1 cette année, mais les sponsors qui accompagnent Zhou ont eu raison des chances de l’Australien.

Le Chinois a ainsi été critiqué et jugé bien moins légitime que l’Australien pour débuter en F1 sur le plan sportif, en plus d’être taxé de pilote payant. Il est ainsi sous grande pression avant même que la saison ne commence, et il lui faudra être performant très vite s’il veut éviter d’être sous le feu des critiques.