Les questions auxquelles la saison 2021 n’a pas forcément répondu - Partie 1

Qu’est-il arrivé à Bottas, y avait-il un pilote leader chez Alfa Romeo, Norris perdu après Sotchi ?

Par Paul Gombeaud

18 janvier 2022 - 07:00
Les questions auxquelles la saison (...)

Qu’est-il vraiment arrivé à Valtteri Bottas ?

Le Finlandais est sans doute l’un des cas les plus complexes de la saison 2021. Sur le papier et au regard du classement final, Bottas n’a pas démérité en terminant troisième du championnat pilotes devant la Red Bull de Sergio Perez et en contribuant au huitième titre constructeurs consécutif de Mercedes F1. Mais dans les faits, les choses ont été assez compliquées.

Pas en qualifications tout du moins, où le Finlandais a tenu son rang (4 pole positions contre 5 à Hamilton, toujours en Q3). Mais en course, il semblait perdre pied très rapidement et n’a jamais été en mesure d’aider son coéquipier en retenant Max Verstappen de manière efficace.

Ainsi, lorsque les deux pilotes ont terminé, Bottas n’a devancé le Néerlandais qu’une seule fois, lors de son unique victoire de la saison en Turquie. Ce qui fait 7 points pris en 22 courses. Peu, bien trop peu pour prétendre aider Hamilton. Citons tout de même la qualification sprint au Brésil, où Bottas avait pris un point supplémentaire à Verstappen.

Sergio Perez n’a certes pas fait beaucoup mieux en ne devançant Hamilton en course qu’à Monaco et Istanbul, mais le Mexicain aura eu le mérite de tenir tête plusieurs fois et de manière convaincante au Britannique, en Turquie, au Brésil et bien sûr à Abu Dhabi notamment. "Checo" a ainsi été décisif dans la course au titre et on ne peut pas en dire autant de son homologue finlandais.

Si l’on ajoute à ce bilan quelques fins de courses absolument désastreuses (Imola, Bakou, Abu Dhabi) et des départs ratés (carambolage provoqué en Hongrie, fait le jeu de Verstappen et part en tête à queue au Mexique), la saison 2021 de Bottas est finalement assez chaotique.

Le plus marquant a été de voir la perte de performance entre les qualifications et la course. Le Finlandais a toujours été excellent en rythme sur un tour, mais a systématiquement paru s’effriter mentalement une fois le Grand Prix débuté. Beaucoup s’imaginaient le voir libéré une fois son départ de Mercedes pour Alfa Romeo confirmé, mais Bottas n’a pas fait mieux en fin de saison.

Si l’on devait résumer son année, on pourrait dire que la régularité de Bottas en qualifications a largement contribué au titre constructeurs. En revanche, sa passivité en course a probablement désavantagé son coéquipier dans sa quête d’un huitième titre pilotes. Le Finlandais était il démotivé sachant qu’il allait quitter l’écurie en fin de saison ? A-t-il payé mentalement la pression de cinq saisons passées aux côtés de Hamilton ? Manquait il de confiance en lui ou simplement de talent ?

Il y avait sûrement un peu de tout ça l’an dernier, et il sera intéressant de voir si Bottas réussit à retrouver son meilleur niveau avec moins de pression chez Alfa Romeo.

Que valait réellement le duo de pilotes d’Alfa Romeo ?

C’est l’une des énigmes de 2021 qui restera sans réponse : que valait réellement la paire Raïkkönen-Giovinazzi l’année dernière ?

Avant de faire quelque reproche que ce soit aux pilotes, rappelons que l’année d’Alfa Romeo fut assez chaotique dans l’ensemble. Bénéficiant d’une voiture plus proche du milieu de grille que l’année précédente, l’écurie basée à Hinwill possédait probablement la monoplace pour jouer la huitième place du championnat constructeurs, mais de nombreuses erreurs stratégiques et un manque de présence dans les moments importants l’ont privée du moindre gros résultat.

Raïkkönen a quant à lui affiché un rendement bien trop bas en qualifications. Une perte de vitesse qui peut sembler logique pour le nouveau retraité âgé de 42 ans, qui parvenait malgré tout souvent à faire la différence en course et qui a marqué 10 des 13 points de son équipe sur la saison. Mais des erreurs inhabituelles en course et une motivation en berne peuvent interroger sur le fait de savoir si Kimi pouvait toujours être considéré comme un pilote de pointe en 2021.

Son coéquipier Giovinazzi a lui été bien plus performant en qualifications, devenant la référence de l’équipe dans ce domaine, mais le dimanche s’avérait plus compliqué. Entre des stratégies hasardeuses et des erreurs, l’Italien n’a ramené que trois malheureux points de ce qui pourrait déjà être sa dernière année en Formule 1. De plus, l’ambiance s’et également dégradée du côté du garage d’Antonio, qui savait avoir très peu de chances de conserver son baquet pour 2022.

Ainsi, y avait-il réellement un pilote leader dans l’équipe ? Raïkkönen semblait avoir la tête ailleurs, visiblement démotivé par le manque de résultats et le mauvais niveau opérationnel de l’équipe. Si sa frustration est compréhensible étant donné son palmarès, son attitude n’est visiblement pas très bien passée auprès de Frédéric Vasseur qui a dû se lasser des déclarations du Finlandais affirmant à plusieurs reprises qu’il attendait avec hâte la retraite.

Quant au pilote italien, s’il n’a pas démérité, il n’aura pas non plus prouvé pendant ses années en F1 qu’il pouvait faire beaucoup mieux. Si voir Giovinazzi une année de plus chez Alfa Romeo n’aurait rien eu d’infamant, il n’est pas non plus illogique de le voir partir.

En recrutant Valtteri Bottas pour cette année, Vasseur espère ainsi posséder enfin un vrai leader d’équipe. Le Finlandais aura beaucoup à prouver après avoir déçu chez Mercedes, mais son association avec le débutant Zhou apportera au moins une nouvelle énergie à Alfa Romeo. Ce qui sera peut-être l’essentiel après une année 2021 bien morne en apparences.

Lando Norris a-t-il perdu pied après Sotchi ?

Y a-t-il vraiment eu un avant et un après Sotchi pour Lando Norris ? Le jeune Britannique était passé si proche d’un premier succès en F1 en Russie que beaucoup se sont demandé si cela avait eu un impact sur ses résultats plus décevants de la fin de saison.

Evidemment, avec une septième place comme meilleur résultat lors des sept derniers Grands Prix, la fin de saison de Norris peut ressembler à un échec pour celui qui avait impressionné le paddock en début d’année et signé pas moins de quatre podiums, en plus de sa première pole position.

Mais en réalité, Norris a davantage subi la chute de performance de son équipe McLaren et le retour en forme de Ferrari que moins bien piloté, et il suffit de comparer ses résultats à ceux de son coéquipier Daniel Ricciardo pour s’en convaincre.

L’Australien ne l’a ainsi battu en qualifications qu’à Austin puis à Mexico City, mais lors de cette dernière course Norris savait qu’il écoperait d’une pénalité moteur sur la grille et n’a ainsi pas poussé sur sa mécanique. Après cela, le Britannique l’a systématiquement dominé et allait en Q3, comme sur le reste de la saison d’ailleurs, s’offrant même une jolie troisième place sur la grille pour finir la saison à Abu Dhabi. Ricciardo étant lui toujours autant en difficulté pour sortir de la Q2.

C’est en course que la malchance s’en est mêlée pour Norris, qui a crevé au départ à Sao Paulo (pour le coup c’était probablement de sa faute) puis en fin de course au Qatar alors qu’il pouvait éventuellement lutter pour le podium, tandis que c’est un drapeau rouge qui a mis fin à ses espoirs de Top 5 en Arabie Saoudite. Septième de la course d’Abu Dhabi, le Britannique a été battu par des pilotes ayant des monoplaces supérieures à la sienne.

Ainsi, après analyse des résultats, il apparaît que Norris n’a pas perdu pied et a gardé un pilotage de très haut niveau malgré des résultats plus décevants. Il n’a peut-être pas été aussi brillant qu’en début de saison, mais il a continué à dominer Ricciardo sur l’ensemble des Grands Prix, à l’exception des Etats-Unis. Le recul de McLaren fin 2021 couplé aux progrès de Ferrari semble ainsi être l’élément le plus important de la fin de saison moyenne de Norris sur le papier.

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