Les pilotes de F1 veulent un pneu pluie qui ne soit pas ’inutile’
Tout le monde s’en débarrasse à la première occasion
Le président de la Grand Prix Drivers’ Association (GPDA), George Russell, a demandé que des améliorations significatives soient apportées à ce qu’il décrit comme "le pneu pluie inutile" de la Formule 1.
Alors que le tour de formation du sprint du Grand Prix de Belgique commençait sous la voiture de sécurité, il était obligatoire de faire rouler les pneus pluie jusqu’à ce que la voiture de sécurité rentre.
Lorsque cela s’est produit, la moitié du peloton s’est arrêtée pour se débarrasser des pneus pluie, l’autre moitié s’est arrêtée pour le faire à la fin du premier tour de course, car toutes les équipes ont choisi de faire entrer une voiture puis l’autre.
Cela a été motivé par la nécessité de monter les Pirelli intermédiaires le plus rapidement possible compte tenu des conditions de piste et de l’écart de performance significatif entre les pneus.
Le pneu pluie est souvent appelé en plaisantant le "pneu de voiture de sécurité", étant donné que les pilotes veulent généralement s’en débarrasser à la première occasion.
Russell, qui a choisi de s’arrêter à la fin du premier tour de course, a terminé huitième après avoir dépassé Daniel Ricciardo à trois tours de la fin et a critiqué les pneus pluie.
"Le pneu pluie est un pneu inutile en Formule 1," lance Russell.
"C’est vraiment, vraiment mauvais. C’est probablement six, sept secondes au tour plus lent que l’intermédiaire."
"La seule raison pour laquelle vous le mettez c’est parce que vous allez faire de l’aquaplaning sur l’intermédiaire mais dès que c’est passé il faut l’enlever. En général quand il y a de l’aquaplaning, il y a de toute façon la safety car ou un drapeau rouge. Cela doit être considérablement amélioré."
"L’aquaplaning avec assez peu d’eau est vraiment conséquent sur ces Pirelli. Je me souviens avoir regardé les anciennes vidéos embarquées de 2007 avec [Felipe] Massa et [Robert] Kubica à Fuji [pendant le Grand Prix du Japon]. Il y avait tellement d’eau mais ils poussaient toujours à fond."
"Je me souviens avoir fait des journées d’essais ici en Formule 3 et en Formule Renault en Michelin, Hankook et l’aquaplaning n’était pas vraiment un sujet. J’apprécie le fait que nous roulons bien à plus de 320 km/h et ce n’est pas simple. Mais il doit y avoir des améliorations significatives."
Pour Charles Leclerc, qui a terminé trois places devant Russell en cinquième position, les pneus pluie devaient être "sérieusement améliorés".
"Il y a du travail à faire parce que nous avons des pneus pour la pluie qui sont vraiment lents, mais qui sont vraiment bons pour l’aquaplaning, mais nous ne roulons jamais dans ces conditions à cause de la visibilité, et donc à chaque fois que ça devient praticable, nous devons prendre l’intermédiaire."
"C’est assez délicat. Je pense que le pluie devrait être plus rapide et plus proche de l’intermédiaire pour qu’il y ait un intérêt."
Fernando Alonso se plaignait lui du fait que "même derrière la voiture de sécurité, ils surchauffaient".
"En termes d’adhérence ça allait mais la visibilité est très faible. C’est un problème qui semble se répéter ici à Spa et nous devons peut-être penser à d’autres solutions."
Le champion du monde, Max Verstappen, a lui aussi souligné les limites des pluies.
"En ce moment, nous voulons passer très rapidement d’un pluie à un inter, même lorsqu’il y a un peu d’eau stagnante autour du circuit. Le pluie doit travailler dans une meilleure fenêtre, pour que nous n’ayons pas besoin de toujours aller directement sur l’inter."
"Mais c’est un problème différent car bien sûr la visibilité est probablement le plus important, car si vous ne voyez pas où vous allez, ce n’est pas ce que vous voulez."
Daniel Ricciardo estime que le problème remonte à 2017, lorsque les pneus larges ont été réintroduits sur les 13 pouces puis conservés sur les 18 pouces.
"Je fais ce sport depuis un moment maintenant et je ne me souviens pas que c’était comme ça avant 2017. Évidemment, ces dernières années, ça a été mauvais, mais il y a cinq ou dix ans, nous avons couru dans ces conditions. Je sais que les voitures sont plus grosses et les pneus et tout ça."
"Nous voulons courir parce que cette météo est également amusante, mais nous ne voyons vraiment rien une fois passé 200 km/h."
Une bonne gestion de la direction de course
Russell a en tout cas apprécié les efforts du directeur de course pour réduire le volume d’eau sur la piste en faisant courir le peloton derrière la voiture de sécurité avant de lancer la course. Cependant, il a estimé que cela faisait peu de différence dans les niveaux de visibilité.
"Je pense qu’ils ont fait du bon travail avec ces circonstances. Ce sont toujours des conditions incroyablement dangereuses. Vous roulez à 300 kilomètres à l’heure dans la ligne droite et vous ne pouvez pas voir à 50 mètres devant vous. Je ne sais pas pourquoi mais ça a l’air d’être particulièrement mauvais sur ce circuit. Je ne sais pas si c’est l’humidité ou la forêt ou quoi, mais le spray ne semble tout simplement pas se disperser. C’est comme si vous conduisiez dans un nuage, c’est vraiment le cas."
"Mais j’ai eu l’impression que ces quatre tours sous la voiture de sécurité ne nous ont pas vraiment apporté grand-chose. C’était la même chose au Japon, on faisait beaucoup de tours sous Safety Car, ça n’améliorait pas les choses."
"Peut-être que la solution pour l’avenir est de nous permettre de faire deux, trois, quatre tours à grande vitesse mais de manière limitée, puis de sortir la voiture de sécurité pour neutraliser le peloton et repartir, car après deux tours de course, les choses allaient beaucoup mieux."
Verstappen est du même avis concernant la gestion par la FIA du départ du Sprint..
"C’était une vision assez sûre des choses, mais je préfère cela que de tout risquer et d’y aller trop tôt. Nous avons pu évacuer de l’eau en roulant. Je roulais devant donc ça allait mais je sais que dès la 3e ou 4e position cela se gâte beaucoup plus."
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