Les petites équipes expliquent leurs stratégies de développement pour les F1 2022

La limitation des temps de développement aérodynamique les aidera

Par Alexandre C.

7 novembre 2020 - 18:01
Les petites équipes expliquent (...)

Les équipes de F1 sont en ce moment confrontées à une quadrature du cercle : contrairement à ce qui était prévu, le règlement 2021 sera tout sauf stable, car les limitations aérodynamiques (entailles dans le fond plat) vont contraindre à de forts ajustements. D’un autre côté, dès le 1er janvier 2021, le développement de la voiture 2022, pour le nouveau règlement, pourra se mener à pleine vitesse.

Comment Frédéric Vasseur, à la tête d’une petite structure, Alfa Romeo, gère-t-il cette situation ?

« Oui, la situation est un peu étrange, avec la voiture presque gelée pour l’année prochaine, même si nous avons eu quelques petites modifications sur la réglementation aérodynamique ; mais il est certain que nous avons commencé le développement pour 2021 et assez tôt dans la saison, nous devrons passer à l’année 2022 car c’est un règlement complètement nouveau et il sera le même pour tout le monde. Nous devrons ensuite nous adapter pour savoir quand nous voudrons changer complètement, et cela dépendra aussi des premiers Grands Prix et de notre position sur la grille à ce stade, mais ce sera la même chose pour toutes les équipes et nous aurons tous la même approche à la fin. »

Günther Steiner, pour Haas, a encore moins de ressources que Alfa Romeo - c’est d’ailleurs pourquoi Haas va miser sur deux pilotes payants à l’avenir. Ce sont ainsi les considérations financières qui sont au centre du commentaire de Günther Steiner...

Cependant les petites équipes auront un petit avantage : dès l’an prochain, le temps de développement en soufflerie et en CFD sera limité pour les équipes les mieux placées au classement des constructeurs. Est-ce que cela aidera franchement Haas, aujourd’hui 9e au classement des constructeurs ?

« Je dirais que pour les règlements de 2022, l’avantage de disposer de plus de temps et ainsi de suite ne sera pas un grand avantage. Cela nous aidera, mais les grandes équipes garderont l’avantage et l’élan qu’elles ont en 2021 quand nous commencerons le développement de la voiture 2022. Donc je pense que cela nivellera un peu les chances, mais nous ne pouvons pas nous attendre en 2022 à ce que tout le monde soit au même niveau. »

« Je pense aussi qu’il y a des aspects financiers en jeu et même si les budgets plafonnés entrent en scène, combien pouvez-vous dépenser de ce qui vous est alloué en soufflerie ? Je pense donc que ça rapprochera un peu le niveau du plateau et si vous faites du bon travail, vous pourriez créer la surprise en 2022. »

« Il est certain que nous serons concentrés à fond sur les nouveaux règlements de 2022 dès que nous le pourrons, parce que 2021 passera très vite avec la vieille voiture et nous ne voulons pas investir du temps et de l’argent dans ce programme ou le moins possible - nous devons faire quelque chose mais nous voulons investir le moins possible dans ce programme, plutôt pour être prêts pour l’avenir qui est 2022. »

Simon Roberts, le directeur par intérim de Williams, pense lui aussi que la limitation du développement aérodynamique, dont profitera le plus son équipe, aidera les siens. Mais à quel point ?

« Cela fera une différence et nous sommes assez heureux que cette option figure dans les règlements à venir, mais les grandes équipes, elles ont tellement d’inertie dans leur propriété intellectuelle et leur technologie que cela ne va pas rapprocher soudainement le plateau. Mais cela aidera donc oui, je pense que nous serons tous un peu mieux en théorie mais on a encore beaucoup de travail à faire quand on est loin derrière, il faut rattraper le temps perdu. Mais ça aide. »

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