Les patrons F1 font bloc contre Andretti : ils n’ont qu’à racheter une écurie existante !
Faire l’éloge d’Andretti, pour mieux refuser le projet
Les choses s’enveniment s’agissant de l’arrivée (ou non) d’Andretti en F1.
Récemment (voir notre article), Mario Andretti a jeté un pavé dans la mare, en affirmant que Greg Maffei ne voulait « personnellement » pas d’Andretti en F1.
Dans le même temps, le Congrès hausse le ton contre la FOM, accusée d’enfreindre les règles anti-concurentielles en refusant l’entrée d’Andretti.
Pourtant l’équipe américaine fait tout ce qu’il faut pour entrer en F1 : construction d’une usine à Silverstone, signature de General Motors-Cadillac comme partenaire moteur, recrutement de Pat Symonds en tant que consultant technique…
Mais les équipes ne veulent pas voir leurs revenus diminuer de 10 % environ et font toujours blocage, main dans la main avec la FOM.
Alors, que pensent les patrons d’équipe aujourd’hui ? Pourquoi ne pas accueillir Andretti-Cadillac ?
Christian Horner, le patron de Milton Keynes, temporise : oui à Andretti, mais seulement si Cadillac développe sa propre unité de puissance. Et seulement si Andretti rachète une équipe existante comme Audi avec Sauber. Cela commence à faire beaucoup de ‘si’…
« Andretti a un grand héritage en matière de course automobile. Mario est une légende du sport. Et bien sûr, Cadillac est un grand constructeur automobile américain. »
« Je pense que la Formule 1 a dit qu’en 2028, s’ils venaient avec leur propre moteur, ils examineraient le dossier évidemment. »
« Si Andretti voulait venir, un peu comme Audi a acquis Sauber en F1, ce serait mieux. Je pense que pour protéger la franchise actuelle et la stabilité que nous avons dans le sport, leur meilleure voie pour atteindre leur objectif est d’acquérir l’une des équipes existantes. »
Alessandro Alunni Bravi, le représentant de l’équipe Stake F1, adresse un tacle poli lui aussi à Andretti : ils n’ont qu’à racheter une équipe existante !
« Tout à fait d’accord avec Christian. Audi montre la bonne voie pour venir en Formule 1. Bien sûr, Cadillac est un acteur important et cela qualifie ce projet comme un projet potentiellement bon. Mais il y a un moyen, c’est d’acheter une équipe existante. Et je pense que le processus mis en place par la Formule 1 est clair. Il s’agit d’un projet très solide. Ils savent donc quelle pourrait être la voie à suivre. »
Bruno Famin, maintenant qu’il ne peut plus motoriser Andretti avec Renault, s’aligne sur ses collègues : l’éloge d’Andretti se termine par un commentaire sceptique pour lui...
« Oui, nous sommes tous sur la même ligne. C’est un grand nom, Andretti, Cadillac, mais nous devons faire très attention à ne pas diluer et à préserver la valeur du championnat et des équipes. Et il y a deux façons de procéder : soit ils achètent une équipe, soit ils apportent suffisamment de valeur au championnat pour compenser. Mais je pense que c’est la même histoire depuis le tout début. »
L’enquête du Congrès n’inquiète pas Horner
L’enquête ouverte par le Congrès US n’inquiète-t-elle pas cependant les équipes de F1 ? N’y a-t-il pas plus à perdre qu’à gagner ?
Peter Bayer, du côté de RB F1, n’est pas plus inquiet que cela cependant...
« Non, pas vraiment, car il existe des procédures très claires. La FIA a effectué une analyse technique. La Formule 1 a ensuite analysé le potentiel commercial, et c’est en quelque sorte l’environnement dans lequel nous nous trouvons actuellement. Et le sport a fait beaucoup pour atteindre les États-Unis. Nous avons trois courses aux États-Unis et deux sponsors américains. Je pense donc que le sport dans son ensemble s’ouvre aux États-Unis, mais cela n’a rien à voir avec ce que nous venons d’entendre. »
Christian Horner essaie lui aussi de rassurer les parlementaires américains : la F1 n’a rien contre l’Oncle Sam, au contraire !
« Ecoutez, nous appartenons aux Etats-Unis. Nous avons cinq entreprises du top 500 sur notre voiture. Cela n’a rien à voir avec le fait qu’Andretti soit américain ou quoi que ce soit d’autre. Je pense que c’est purement lié au modèle économique de la Formule 1. Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps, il y avait toujours deux équipes en queue de grille qui devaient être renflouées ou qui étaient techniquement insolvables. Nous sommes finalement parvenus à une position où la Formule 1 est très forte et en bonne santé. Et Liberty doit être félicité pour cela parce qu’ils ont créé un modèle où même la pire équipe de Formule 1 est évaluée à un milliard de dollars - et vous savez que Liberty Media a créé ce modèle. »
« L’approche qu’ils ont adoptée en ouvrant le sport et en amenant un nouveau public et de nouveaux fans dans le sport doit être saluée. J’ai été surpris de voir qu’Andretti a suivi ce processus, mais j’espère que s’ils veulent vraiment trouver un moyen d’entrer sur la grille, ils le trouveront. Mais je pense que la solution la plus naturelle est qu’ils acquièrent une franchise existante si l’une d’entre elles souhaite la vendre. »
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