Les maxi-pluie critiqués, Isola demande plus d’essais en F1

Vasseur défend Pirelli : ‘Ce ne sont pas des magiciens’

Par Alexandre C.

27 octobre 2022 - 14:44
Les maxi-pluie critiqués, Isola (...)

Les pneus maxi-pluie ont été maintes et maintes fois critiqués par les pilotes ces dernières années. Ils apporteraient très peu de performance face aux intermédiaires ; et de plus, ne dégageraient pas assez d’eau. La question des sprays et de la visibilité à bord des F1 est d’ailleurs justement au centre des inquiétudes, après l’incident de la grue à Suzuka…

Le constat peut paraître sévère pour Mario Isola et Pirelli – alors que le manufacturier italo-chinois n’a que très peu de jours d’essais à sa disposition.

Du reste Isola a tenu comme à prévenir les pilotes et équipes : Pirelli est presque déjà au maximum de ses capacités concernant la réduction des sprays…

« Il y a très peu de choses que nous pouvons faire avec les pneus pluie pour réduire les projections d’eau, les sprays. Je pense que la plupart des projections proviennent également du fond plat, du diffuseur, donc ce n’est pas le pneu qui pulvérise de l’eau... ou pas seulement le pneu qui pulvérise de l’eau dans l’air. »

« De plus, en 2017, nous avons dû augmenter la largeur du pneu, ce qui n’aide évidemment pas. »

Et Isola prévient donc tout le monde : si la F1 veut un nouveau maxi-pluie performant, il faudra un nombre de jours de tests suffisant. Alors même que le calendrier sera à 24 courses l’an prochain...

« Ensuite, nous pourrons concevoir un pneu pluie différent, évidemment à condition de pouvoir faire des tests car pour l’instant nous avons eu du mal à trouver de la place pour faire des tests sur les pneus pluie. C’est pourquoi nous prévoyons des essais hivernaux dédiés aux pneus pluie. »

« Nous pouvons modifier, au fil du temps, la capacité du pneu à disperser plus d’eau, moins d’eau, mais nous essayons également de trouver des solutions créatives pour réduire le niveau de pulvérisation d’eau dans l’air. Mais je pense que c’est très peu, comparé au total. »

Si le fond plat pose problème, ne serait-il pas possible de changer le règlement technique pour simplifier la vie de Pirelli ? Mario Isola en a-t-il parlé avec la FIA et Mohammed Ben Sulayem ?

« Non, parce que ce n’est pas notre travail de concevoir le fond plat, donc nous pouvons être impliqués dans cette discussion. Nous n’allons pas changer quoi que ce soit sur la voiture et nous allons juste développer un pneu pluie différent. »

« Nous aurons des discussions évidemment avec la FIA et la FOM. Nous avons un groupe de travail dédié aux pneus qui implique également toutes les équipes et toute suggestion est plus que bienvenue. Comme je l’ai dit, nous devons aussi trouver de la place pour tester les pneus pluie ; ce n’est pas facile, il faut aller sur un circuit spécifique où l’on mouille la piste artificiellement. »

« Vous ne pouvez pas attendre la pluie et faire des essais quand il pleut. C’est donc très compliqué, mais avant cela, nous devons définir ensemble quels sont les objectifs des pneus maxi-pluie car, comme je l’ai dit, nous pouvons faire un pneu pluie différent, extrême, mais différent à quel point et dans quelle direction ? Si vous améliorez la résistance à l’aquaplaning, vous pulvérisez probablement plus d’eau. Si vous diminuez cette capacité, vous évacuez moins d’eau, vous réduisez la pulvérisation, mais alors vous pouvez avoir une voiture aquaplaning. Quel est donc le bon compromis ? »

« À mon avis, nous devrions améliorer un peu la phase de chauffe du pneu et aussi donner au maxi-pluie un peu plus de performance. »

« J’ai aussi entendu certains pilotes dire qu’il faudrait traiter la question du point de passage [moment où l’on passe des intermédiaires aux maxi-pluie, ou l’inverse, ndlr] pour être plus proche de l’intermédiaire. Ainsi, les pilotes ne seraient pas poussés à passer des maxi-pluie aux intermédiaires trop tôt. C’est mon opinion personnelle. Alors évidemment, nous en discuterons dans les réunions organisées pour cela. »

Vasseur défend Isola

Mario Isola a heureusement trouvé un allié dans le paddock : Frédéric Vasseur, le patron d’Alfa Romeo.

« On ne peut pas demander à Pirelli de fournir des pneus capables d’évacuer des centaines de litres par minute et de n’avoir aucune projection d’eau à un moment donné. Ce ne sont pas des magiciens. »

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