Les budgets plafonnés, mais surtout le nombre de GP par an, inquiètent les écuries
Les ressources humaines bientôt plus sous pression en F1 ?
Le montant des budgets plafonnés, qui entreront normalement en vigueur à compter de 2021, a été dévoilé : 175 millions de dollars, soit environ 155 millions d’euros. Certaines écuries de pointe devront revoir leurs dépenses, bien que certains frais (marketing, achat de l’unité de puissance, salaires des pilotes…) seront exclus de ce total.
Ces nouvelles restrictions vont avoir des conséquences concrètes sur le train de vie de certaines écuries, qui pourront être amenées à réduire leurs effectifs. De surcroît, le nombre de courses pourrait encore progresser à l’avenir, pour tendre vers les 25… alors même que les ressources humaines seront déjà sous contrainte. Ce nouveau règlement, dès lors, affectera tant la vie professionnelle des mécaniciens que leur vie familiale par ricochet.
« Je suis très inquiet, je sais qu’un directeur d’écurie [Franz Tost] avait dit qu’il ne se souciait pas des familles, ce n’est certainement pas le cas chez McLaren » a commencé par réagir Zak Brown, taclant au passage son homologue de Toro Rosso.
« Le bien-être de notre personnel, c’est le plus important. »
« Si nous nous rendons sur plus de courses, il faut comprendre comment y arriver, parce que si vous avez 21 courses par an, il faut emmener beaucoup de membres de l’équipe sur le circuit, ramener tout ce monde à l’usine... Avoir le bon nombre de courses, c’est important commercialement, mais je ne suis pas sûr de connaître le nombre magique. Je pense que nous allons devoir évaluer ce règlement sportif et technique quand il sortira, et déterminer aussi combien de courses nous pourrons faire, en nous souciant de notre main d’œuvre, pour nous assurer de prendre en considération le bien-être de nos employés. »
Laurent Mekies (photo), du côté de Ferrari, partage l’attachement de Zak Brown pour le bien-être des employés. Ferrari, assure le Français, cherchera « à trouver un montant budgétaire qui nous permettra de protéger, d’abord, les gens et ensuite la structure. »
« C’est pourquoi cela prend autant de temps pour nous mettre d’accord sur le bon montant des budgets plafonnés. Avant de passer à la prochaine étape, j’essaie de comprendre combien le produit coûtera réellement – cela dépendra du règlement technique sur lequel nous tomberons finalement d’accord, et donc de la quantité de travail qu’il faudra abattre pour courir. Il faudra ensuite définir le nombre de courses. Mais la priorité ira toujours aux gens, bien sûr. »
Cyril Abiteboul se dit moins inquiet que ses collègues, pour une raison qui tient au budget de Renault aujourd’hui, moindre que le montant futur des budgets plafonnés - selon le directeur de l’équipe tricolore.
« Nous considérons pleinement la sensibilité de cette situation pour une organisation aussi importante que la nôtre ; mais de notre côté, nous sommes bien en-dessous du montant des budgets plafonnés, étant donné toutes les exceptions. Nous avons construit notre équipe en tenant compte des chiffres qui circulaient précédemment, autour de 150 millions. Maintenant c’est 175, donc vous voyez l’écart que nous avons. Cela signifie que nous avons quelques options pour décider si nous allons accepter de combler l’écart par rapport aux écuries de pointe, si cela fait sens de financer cette opération. Il faut aussi augmenter notre chiffre d’affaires pour pouvoir égaler les écuries de pointe. Il faut prendre ce genre de décision aujourd’hui, mais il nous faut être certains du montant de ce chiffre. »
Frédéric Vasseur, le patron d’Alfa Romeo, rejoint plutôt son homologue de Renault.
« Les budgets plafonnés n’affecteront pas la majorité des équipes. Quant au nombre de courses, c’est une situation critique pour les membres de l’équipe, car faire 21 courses, ce n’est pas facile, mais en faire encore plus, ce sera de plus en plus difficile ; donc il faudra trouver des solutions différentes, peut-être réduire le temps passé en piste, ou mettre en place des équipes de rotation. Mais ce sera pas facile pour tout le monde. Bien sûr, les membres de l’équipe resteront la première priorité dans mon approche. »
Comme Vasseur et Abiteboul, Claire Williams rappelle que l’écurie qu’elle dirige « ne sera pas affectée par les budgets plafonnés du point de vue du nombre d’employés, heureusement. »
« Nous recrutons chez Williams, il y aura toujours des emplois disponibles. Des autres équipes observent les gens qui pourraient être renvoyés de certaines équipes existantes. Mais surtout, de notre point de vue, nous sommes incroyablement inquiets de la perspective d’avoir 25, 24 courses au calendrier, nous nous inquiétons des coûts que cela impliquerait, et, ce qui est plus important, des conséquences que cela aurait sur les gens qui travaillent pour nous, car nous leur demanderons de bien plus voyager. C’est un enjeu énorme. 21 GP, c’est déjà énormément de temps passé loin de chez soi, cela met aussi de la pression sur l’usine, les gens qui y travaillent. Amener de nouvelles pièces pour 21 courses, c’est du dur labeur, amener de nouvelles pièces pour 25 courses, cela mettra encore plus de pression sur notre business, donc pour moi, c’est un immense sujet d’inquiétude pour le moment. »
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