Les biocarburants en F1, un défi qui n’inquiète ni Mercedes ni Petronas
Une décision venant de la FIA pour l’écologie
La Formule 1 va opérer un virage technique radical la saison prochaine avec de toutes nouvelles monoplaces. Et alors que la majeure partie des modifications se feront au niveau du châssis, le moteur sera lui aussi en partie revu avec l’arrivée de carburants composés de 10% de Superéthanol.
Dans une période qui précède le gel des moteurs, qui sera adopté de 2022 à 2024, les motoristes et leurs partenaires ont l’obligation de travailler sans relâche. Malgré la présence du Covid-19, Mercedes F1, son département moteur et Petronas parviennent à garder le même rythme de travail, comme nous l’explique Andrea Dolfi, directeur R&D des solutions technologiques pour les fluides de Petronas.
"Mon rôle auprès de Mercedes HPP est de soutenir le développement de l’unité de puissance et des fluides" a déclaré l’Italien à Nextgen-Auto.com. "Nous avons une équipe de base composée d’ingénieurs de Mercedes HPP, Petronas et Mercedes F1, l’équipe travaille ensemble depuis des années, elle est établie et on se connaît très bien."
"La F1 est un développement permanent, il y a toujours quelque chose qui se passe et nous avons des réunions planifiées dans l’année. Il y en a des mensuelles, qui durent une demi-journée, et il y a des réunions trimestrielles qui durent trois jours, durant lesquelles nous revoyons les problèmes de développement."
"Dans le passé, nous avions une réunion à Brackley, une à Brixworth, une à Kuala Lumpur, une sur les circuits, et maintenant après le Covid-19, on ne se voit plus beaucoup en dehors de ces plateformes vidéo. Mais on se parle beaucoup, on se parle parfois même trop", poursuit-il en plaisantant.
Grâce aux outils de communication à distance, l’équipe et son fournisseur de fluides n’ont pas perdu beaucoup de temps, à l’exception de la fermeture obligatoire de mars à mai 2020.
"Comme vous le savez, Mercedes F1 et HPP ont été fermés pendant un bon moment en 2020 et plusieurs choses ont été ralenties, mais je dirais que nous avons perdu 10 à 15% de notre rythme de développement et de notre rythme de livraisons de produit, donc l’impact n’a pas été énorme."
Le biocarburant pour 2022 en F1, une décision de la FIA
Le passage à une plus grande quantité de biocarburant l’an prochain est en accord avec l’automobile de route mais, comme Andrea Dolfi nous l’avait expliqué dans la première partie de l’interview, ce n’est pas le marché de l’auto qui mène les décisions.
Il confirme que ce sont bien la Formule 1 et la FIA qui ont voulu faire cette opération, qui ajoute forcément un aspect de développement supplémentaire, bien que cela corresponde à la tendance globale. Mais ce défi n’inquiète ni Mercedes, ni son fournisseur.
"C’est une décision qui vient de la FIA, oui. Après avoir abandonné le moteur à combustion pour une unité de puissance hybride, il y a désormais une tendance au sujet de la principale source d’énergie qu’est le carburant, et qui est en ligne avec les efforts écologiques mondiaux, très bien. Est-ce un défi ? Oui, mais je ne dirais pas un défi énorme. Ce n’est pas un défi énorme en général, ni même pour Mercedes HPP en particulier."
La F1 entre dans une ère de budgets plafonnés, ce qui est déjà le cas pour l’aspect opérationnel des équipes. On sait que la FIA réfléchit aussi à plafonner les salaires des pilotes et des managers principaux des équipes.
Cependant, Andrea Dolfi assure qu’un plafond budgétaire n’est pas prévu du côté des moteurs, et encore moins du côté des fluides utilisés. Il ne voit donc aucune entrave au développement des futurs moteurs venant de là : "Je ne pense pas que ce sera un problème car ce n’est pas un domaine qui sera impacté par le plafond budgétaire."
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