Les 100 % de carburants renouvelables en F1 serviront à contrer l’électrique
Le nouveau règlement moteur, en 2025-2026, sera un allié dans ce sens
Dans le vaste plan qui vise à faire de la F1 un sport écologique, ou du moins plus vert, la FIA a annoncé un objectif ambitieux, celui d’arriver à 100 % de biocarburants dans les monoplaces à moyen terme ; en 2021, une première étape sera atteinte avec un objectif fixé à 10 % de biocarburants.
Le Président de la FIA, Jean Todt, a rappelé que cet objectif était un impératif pour l’image du sport dans la perception de la société.
« Au-delà de l’extraordinaire efficacité que nous avons déjà constatée avec le moteur hybride actuellement en vigueur en F1, je suis optimiste, nous pouvons trouver les moyens d’aller plus loin sur la prise en compte de la durabilité, à travers le carburant par exemple » a ainsi récemment confié Jean Todt.
« Nous avons lancé d’intenses recherches pour voir ce qui peut être fait. Nous devons aller plus loin et je crois que nous avons une occasion unique de changer la donne quant à l’évolution de la mobilité dans son ensemble, et en particulier dans le domaine des courses automobiles, à commencer par la F1. »
Directeur du département Monoplaces pour le compte de la FIA, Nikolas Tombazis a donné un peu plus de détails sur ce plan, notamment dans le domaine réglementaire.
« Nous avons fait un pas en avant et la quantité de carburant renouvelable est en train de doubler. Nous avons fixé une feuille de route ambitieuse pour augmenter cette proportion dans les années à venir, et nous discutons avec les motoristes et les fournisseurs de carburant pour envisager les façons d’y parvenir. »
Comme l’explique Pat Symonds, directeur technique de la F1, l’offensive du sport sur les biocarburants vise aussi à répondre à la montée en puissance de l’électrique et de la Formule E, qui pourrait à terme menacer la suprématie de la F1.
« Je pense que ce que la Formule 1 peut montrer au monde qu’il y a des alternatives à l’énergie électrique » lance ainsi Symonds.
« Plus d’un milliard de véhicules dans le monde sont alimentés par des moteurs à combustion interne et il y a un grand potentiel sur ce plan pour réduire le carbone à l’échelle mondiale. La F1 n’a pas inventé l’hybride, mais elle a montré ce que l’hybride pouvait faire. Elle a changé la perception des gens en ce qui concerne les capacités et potentialités d’une unité de puissance hybride, et je pense que nous pouvons faire de même avec de nouvelles technologies de carburant et démontrer, espérons-le, qu’une autre source d’énergie alternative viable est possible. »
Pour atteindre les 100 % de carburants renouvelables d’ici 2030 par exemple, le chemin ne sera néanmoins « pas simple », admet Tombazis.
« Mais en partenariat avec la F1 et en collaboration avec les motoristes et les fournisseurs de carburant, nous sommes déjà en train de progresser. Nous nous réunirons régulièrement pour établir une ligne de conduite. »
Les progrès à effectuer seront également en lien avec l’éventuel emplacement des V6 actuels d’ici 2025…
« La prochaine spécification des moteurs de F1 doit arriver en 2025-2026, et elle représente une véritable opportunité d’adapter, en coordination, le carburant et le moteur. Les possibilités qui en découlent pourraient être très intéressantes. »
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