Leclerc revient sur les terres de sa première victoire avec Ferrari… et du drame
Sur un circuit moteur, la Scuderia devrait souffrir
A Spa l’an dernier, à la faveur d’une unité de puissance en pleine forme, bien qu’à la légalité controversée, Ferrari avait remporté sa première victoire de la saison grâce à Charles Leclerc – dans une semaine émouvante, après le décès de l’ami du Monégasque, Anthoine Hubert, durant la course de F2.
Cette année, le tableau sportif s’annonce bien plus sombre pour la Scuderia, dont l’unité de puissance a énormément perdu en compétitivité en douze mois. Dans la longue ligne droite de Kemmel, les monoplaces rouges devront s’attendre à souffrir.
Enrico Gualtieri, chef du département moteur, sera ainsi au centre des attentions, et peut-être des critiques, des tifosi ce week-end… Et en plus de la performance, il y a les soucis de fiabilité de Charles Leclerc, lors du dernier Grand Prix, à gérer !
« Le circuit de Spa-Francorchamps est sans aucun doute l’un des plus beaux et des plus exigeants du calendrier, pour les pilotes et aussi pour nous, les ingénieurs. Il est particulièrement difficile de trouver l’équilibre parfait sur l’ensemble de ses sept kilomètres. En termes de gestion des groupes motopropulseurs, la piste est assez exigeante avec plus d’une minute passée à plein régime. Il est donc important d’avoir suffisamment de puissance - on n’en a jamais trop - mais il faut aussi avoir une bonne motricité, surtout dans les premiers et les derniers virages. Outre la puissance, la récupération d’énergie par le MGU-H est également essentielle, de sorte que c’est le rendement global de l’unité de puissance qui compte. »
« Même avant l’introduction du DRS, les dépassements étaient relativement faciles sur cette piste, mais c’est le choix du niveau d’appui aérodynamique qui fait vraiment la différence. Avec un faible niveau d’appui, votre vitesse de pointe à la fin de la ligne droite de Kemmel est très bonne, mais ensuite, dans le deuxième secteur, vous risquez de vraiment lutter. En revanche, si vous optez pour un appui de moyen à élevé, vous pourriez bien figurer en qualification, mais ensuite en course, vous risquez de vous faire dépasser et surtout, de lutter pour dépasser même avec le DRS. À tout cela, vous pouvez ajouter une météo imprévisible avec des conditions différentes à différents points du circuit. En fait, les prévisions pour ce week-end suggèrent que le temps va encore compliquer les choses, avec un samedi principalement sec, mais de la pluie prévue pour le dimanche, pour des températures ne dépassant pas les 16°C, décidément pas estivales. »
« Dans cette première partie de la saison, nous avons vu le championnat se diviser en deux groupes : d’une part, trois pilotes qui semblent être insaisissables [Lewis Hamilton, Valtteri Bottas et Max Verstappen] et d’autre part, une dizaine d’autres, tous à quelques dixièmes de seconde près. À Barcelone, nous avons payé un prix élevé pour le manque de fiabilité et, en fait, nous avons maintenant identifié le problème de l’unité de contrôle électronique qui a provoqué l’abandon de de Charles. Mais nous avons également souffert de ne pas avoir maximisé notre performance en qualification, ce qui nous a mis dans une situation difficile en course. Conscients des difficultés actuelles, nous devons nous concentrer sur notre travail de préparation pour le week-end. L’objectif principal est de faire en sorte que les pilotes puissent tirer le meilleur parti de la SF1000. Nous devons optimiser le meilleur package s’agissant de l’unité de puissance et être très réactifs aux changements météo. »
Sebastian Vettel appréhende-t-il d’aborder ce rendez-vous ardennais dans ces circonstances difficiles ? Il pourra au moins s’appuyer sur sa nomination de pilote du jour, lors du dernier Grand Prix à Barcelone, pour retrouver la confiance.
« Le circuit de Spa est vraiment unique. Aucun autre circuit que nous visitons ne présente autant de dénivelé. Il monte et descend continuellement, ce que l’on ne voit pas vraiment à la télévision. Le circuit comporte certains des virages les plus difficiles et les plus agréables du calendrier, comme l’Eau Rouge, Pouhon et les esses avant Stavelot, qu’on appelle en français "piff paff". »
« L’appui nécessaire va de faible à moyen, mais toutes sortes de facteurs peuvent influer sur votre course, à commencer par le temps, qui est généralement changeant. Il faut donc être capable de s’attaquer à toutes les variables de la meilleure façon possible. »
Enfin, Charles Leclerc sera assailli de pensées en ce week-end si particulier, entre le souvenir de sa première victoire et la perte de son ami proche…
« Le circuit de Spa-Francorchamps a une place particulière dans mon cœur. Alors que c’est ici que j’ai remporté ma première victoire, c’est aussi là que nous avons perdu notre ami Anthoine l’année dernière. Il sera difficile de revenir sur cette piste et il sera dans nos pensées tout le week-end. »
« En termes d’attentes, ce sera plus dur pour nous en termes de performances cette fois-ci car nous n’avons pas le même niveau de compétitivité qu’en 2019. Cependant, nous avons vu que tout peut arriver sur cette piste, notamment avec la météo imprévisible. »
« En tant qu’équipe, nous devrons travailler très dur pour faire tout notre possible pour tirer le meilleur parti de la voiture dès vendredi. En essais libres, il faudra rassembler toutes les informations nécessaires pour choisir la meilleure stratégie pour les qualifications et surtout pour la course. »
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