Leclerc en pole : une ‘surprise’ suivie d’une ‘crise cardiaque’ !
Ferrari aime les bosses d’Austin
On n’attendait pas forcément Charles Leclerc en favori des qualifications hier à Austin ; et pourtant, le Monégasque a fait de nouveau parler sa science du tour rapide, pour s’offrir la pole position.
Dès le début du premier tour en qualifications, et même en essais libres, le pilote Ferrari s’est senti très à l’aise dans sa monoplace. Tout s’est enclenché dans le bon sens pour lui à Austin.
« Nous avons pris confiance dès le premier secteur du premier tour. J’ai pris confiance en la voiture et je me suis senti bien tout de suite. Ensuite, en qualifications, j’ai essayé de tout mettre en place. Le premier tour de la Q3 m’a semblé bien meilleur que le second. Mais la piste s’est un peu améliorée. Et le deuxième tour était assez bon pour la pole. Je suis très heureux d’être en pole. »
« Dans l’ensemble, j’ai gagné plus en prenant des risques. C’était donc un peu plus difficile de tout mettre en place une fois que j’ai commencé à vraiment pousser dans le dernier tour, mais ça a payé. Je suis donc content. »
Charles Leclerc s’attendait-il vraiment à pouvoir lutter pour la pole ou a-t-il été aussi surpris que nombre de spectateurs de la séance ?
« C’est une surprise pour nous, nous ne nous attendions vraiment pas à lutter pour la pole position ici. »
Il ne pensait donc aucunement possible, après les essais libres, de réaliser cette performance ?
« Je ne pense plus ! J’ai arrêté de réfléchir il y a longtemps, parce que cette année, je n’arrive pas à comprendre où nous en sommes. Oui, il est très difficile de prévoir où nous serons pendant le week-end. Pour l’instant, nous nous concentrons sur nous-mêmes. La voiture se sentait bien. J’ai été positivement surpris de toute façon, parce que même si tout se sentait vraiment bien, je ne m’attendais pas à me battre pour la pole. »
Au Qatar, Ferrari était à plus d’une demi-seconde de la pole. Comment expliquer que deux semaines après, la Scuderia soit une des équipes les plus rapides ?
« C’est très bosselé ici. Et la voiture s’est vraiment bien sentie sur les bosses, ce qui vous donne pas mal de confiance pour pousser à haute vitesse, ce qui est normalement notre faiblesse. Mais peut-être que parce que notre voiture était bonne sur ces bosses, nous pouvions au moins faire jeu égal avec les autres. Et puis notre voiture était forte dans les virages à moyenne et basse vitesse »
« Encore une fois, il est très difficile de savoir où l’on va se situer à l’approche d’un week-end. Mais pour une raison ou une autre, ce week-end, nous sommes les plus forts jusqu’à présent, ce qui est une bonne chose. »
À Singapour aussi, sur une piste bosselée, Ferrari avait été performante, avec Carlos Sainz (pole et victoire)...
« Oui, mais avec des caractéristiques très différentes » précise Charles Leclerc. « Mais c’est un bon signe. Je pense que nous avons beaucoup appris depuis le début de la deuxième partie de la saison. Nous n’avons pas apporté d’évolutions massives depuis lors, mais nous avons appris à maximiser notre voiture. Cela nous a permis d’être un peu plus régulièrement à 100 %. Et cette qualif en est une nouvelle fois la preuve. C’est donc bon pour l’avenir. »
Charles Leclerc s’est souvent plaint du comportement de sa monoplace rouge. Sa pole signifie-t-elle que l’essentiel du travail est aujourd’hui fait ?
« Eh bien, dans l’ensemble, ce dont je me plains depuis le début de la saison, c’est que nous avons une voiture qui est très inconstante, une fois que nous avons du survirage, nous perdons beaucoup d’adhérence générale. Et cette évolution que nous avons reçue ici, c’était exactement pour régler cela. Cela nous a aidés, ou cela m’a aidé à gagner un peu plus de confiance et à régler la voiture d’une manière que je préfère. J’ai un avant de la voiture plus fort, plus solide, ce qui est normalement quelque chose que j’apprécie. Alors oui, je me sens plus à l’aise avec la voiture depuis. Mais il reste encore pas mal de courses. Et il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous devons donc continuer à pousser, mais nous avons fait quelques pas en avant, c’est certain. »
Un moment de confusion à la radio
À la fin de la Q3, Max Verstappen avait donc battu, pour 5 millièmes, le temps de Charles Leclerc… mais son temps a été annulé pour franchissement des limites de piste.
L’ingénieur de Charles Leclerc a d’abord annoncé à son pilote, à la radio, que le pilote Red Bull était en pole… avant de dire quelques secondes plus tard : « Temps au tour annulé… pour Verstappen. » Et cela a fait bondir Charles Leclerc, qui a demandé à son ingénieur de dire d’abord le nom du pilote concerné, pour éviter des fausses alertes !
« J’ai eu une crise cardiaque, parce que mon ingénieur m’a dit qu’un temps avait annulé à cause des limites de piste et ensuite... que c’était pour Verstappen. Et quand j’ai entendu ’limites de piste’, ouais, j’ai frappé mon volant et mon casque. Et puis j’ai entendu que c’était pour Verstappen et je me suis dit, ’OK, c’est une meilleure nouvelle pour nous’. Sur le moment, j’ai juste dit à Xavi [son ingénieur], ’s’il te plaît, dis-moi le nom du pilote avant les limites de la piste, juste pour que je ne sois pas trop excité’. Et c’est tout. »
Ce dimanche, pour le Grand Prix, la question se pose donc : Charles Leclerc va-t-il pouvoir lutter pour la victoire ? Résister à l’inévitable retour de Max Verstappen ?
« Comme toujours, Red Bull sera très forte. Et évidemment, Max est toujours dans le coup cette année. Donc oui, c’est sûr qu’il sera une menace. »
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