Leclerc accuse le ’mini DRS’ de McLaren F1 pour sa défaite à Bakou

Le pilote Ferrari espère être plus performant à Singapour

Par Emmanuel Touzot, Franck Drui

19 septembre 2024 - 18:16

Charles Leclerc a terminé deuxième en Azerbaïdjan et reconnait qu’il s’est laissé surprendre par Oscar Piastri. Mais le pilote Ferrari met en cause pour la première fois l’aileron flexible de McLaren F1, qu’il juge responsable du fait qu’il n’ait pas pu attaquer l’Australien.

"Oscar a fait une bonne manœuvre sur moi à Bakou. Je savais que c’était une opportunité pour lui de passer, mais je n’étais pas plus inquiet que ça. Je savais qu’il pouvait prendre la tête, mais je savais aussi que j’étais au début de la montée en température des pneus, et je ne voulais pas les attaquer, donc je ne voulais pas commencer à devenir stupide en termes de défense" a déclaré Leclerc.

Néanmoins, la McLaren comme la Ferrari étaient dans la deuxième moitié du tableau des vitesses de pointe, même si Leclerc assure que la MCL38 était trop rapide : "Cependant, j’avais tort car évidemment sa vitesse en ligne droite était vraiment, vraiment bonne et après cela, je n’ai plus jamais eu l’occasion de le dépasser. Aujourd’hui je comprends pourquoi avec leur aileron mini DRS."

"Nous avons déjà eu un dialogue en interne à ce sujet. Je pense que Fred (Vasseur) va approfondir un peu plus cette question avec vous les médias demain (en conférence de presse FIA, ndlr), mais d’après ce qu’on m’a dit, c’est pour le moins controversé. Donc, oui. Je vais laisser ce sujet et je laisserai Fred commenter un peu plus."

"McLaren sera encore devant" à Singapour

Ce week-end à Singapour, le Monégasque espère encore progresser grâce à des nouveautés sur sa SF-24. Un nouvel aileron avant plutôt innovant semble notamment faire son apparition : "Nous faisons du bon travail. Nous apportons une petite amélioration ce week-end qui, je l’espère, nous aidera pour le reste de la saison."

"Et maintenant, nous allons évidemment essayer de prendre l’ascendant pour de bon sur Mercedes et Red Bull. McLaren sera encore un peu devant. Mais je crois que nous avons le potentiel pour bien faire sur cette piste aussi et que nous pouvons nous battre pour la victoire."

"Il faut procéder course par course, car s’il est vrai que nous espérons être compétitifs ici, il est également vrai qu’à Austin nous devrons vérifier l’efficacité des améliorations que nous avons introduites à Monza sur un circuit plus traditionnel que ces pistes urbaines."

"Je m’attends à ce que McLaren soit compétitive jusqu’à la fin de la saison et que Red Bull rattrape bientôt son retard, donc ce sera une fin de championnat intéressante. Mais il vaut mieux ne pas créer trop d’attentes : pour le titre constructeurs, je pense qu’il y a plus de chances car cette saison nous avons presque toujours réussi à maximiser le résultat et cela nous a permis de rester dans la lutte malgré certaines courses qui n’ont pas répondu aux attentes."

"Recommencer" la performance victorieuse de 2023

Carlos Sainz avait gagné l’an dernier à Singapour, et l’Espagnol explique qu’il cherche à réitérer cette performance : "J’ai passé du temps dans le simulateur, comme toujours, mais j’ai aussi étudié en détail la manière dont nous avons exécuté la course de l’année dernière. L’objectif est clair : recommencer."

"Contrairement à Bakou, j’aime beaucoup le circuit de Marina Bay et j’ai hâte de prendre la piste pour voir à quel point nous sommes compétitifs. Sur ce circuit, il est important de rouler le plus possible pour appréhender la piste et ensuite il faut bien se préparer pour les qualifications, car la position sur la grille peut faire la différence entre se battre pour la victoire et devoir se contenter de points."

"Une fois de plus, les plus petits détails peuvent faire la différence. Et nous nous sommes très bien préparés pour ce week-end. J’ai envie d’une 2e victoire de suite ici, clairement, notre F1 en est capable."

Sainz est impressionné de voir que Ferrari est proche de ses rivales au classement : "Le point positif, c’est que nous sommes à portée. Nous sommes à portée même après une partie de saison très difficile où nous avons fait des erreurs avec nos évolutions et où nous n’avons pas suffisamment progressé."

"Maintenant, il semble que nous soyons de retour dans le rythme, mais pour être sûrs, nous devons aller sur des circuits où Ferrari n’a pas été aussi forte dans le passé, comme Austin, Sao Paulo ou des endroits comme ça."

"Je crois que nous pouvons être rapides à Singapour, même à Las Vegas, mais pour réaliser que nous allons pouvoir nous battre pour le championnat du monde, nous devons attendre les autres circuits."

"Pas de rancune" entre lui et Pérez

Lui et Sergio Pérez ont eu un accident à Bakou, et alors qu’ils se sont rejeté la faute quelques minutes, ils sont vite arrivés à la conclusion que c’était un incident, et qu’ils étaient juste très frustrés de rater un podium.

"En fait nous étions assis l’un à côté de l’autre de manière gênante pendant 20 minutes au centre médical, tous deux avec un moniteur de fréquence cardiaque et contrôlant nos signes vitaux."

"Nous nous regardions et nous disions : ’mec, qu’est-ce qui s’est passé là-bas ?’ Et nous nous sommes dit : ’Je ne sais pas’. ’Mais je te promets que je ne t’ai rien fait de mal, Checo. Je ne t’ai pas fermé la porte. Je n’ai rien fait’."

"Nous étions en train de discuter et d’essayer d’analyser ce qui s’était passé. Et soudain, après ces 20 minutes, nous nous sommes dit : ce sport est tellement merdique parfois. Comment pouvons-nous être ici et manquer le podium ? Nous l’avions. Charles était en train de chuter avec ses pneus durs."

"Nous allions probablement tous les deux nous attaquer à lui. Et nous étions tous les deux assis là, à nous demander : ’Comment diable avons-nous réussi à ne pas terminer sur le podium ?’. C’était un podium au bout et à la fin, nous en avons un peu plaisanté, donc pas de rancune l’un envers l’autre."