Le retour de Kyalami en F1 : un projet mort-né ?
Autopsie d’un échec avec Scheckter...
Un retour de la F1 en Afrique et plus précisément en Afrique du Sud : voilà une thèse qui fait consensus dans le paddock.
Que ce soit du côté de Liberty Media et de Stefano Domenicali, ou du côté de Lewis Hamilton par exemple (voir notre article), tout le monde semble à peu près d’accord sur l’opportunité de ne plus ‘snober’ un continent aussi vaste et important que l’Afrique.
La piste de Kyalami (où la F1 a couru jusqu’en 1993) était jusqu’ici la plus sérieuse, mais…
Comme nous vous le rapportions, de nombreux doutes entourent le projet – qui était considéré comme irréaliste financièrement ou même logistiquement il y a encore quelques mois.
Une source anonyme, proche du dossier, confiait ainsi ceci : « Aucune de ces spéculations n’est utile à la cause car elles suscitent des attentes. Des attentes très hautes, puis presque immédiatement brisées. C’est cynique... »
Un pilote sud-africain aussi anonyme rajoutait récemment : « Pourquoi cette obsession ? Nous [l’Afrique du Sud] sommes bien trop pauvres ; voyez la dévastation à cause des inondations, les délestages et les coupures de courant, etc. ».
Le mois dernier, le président du pays, Cyril Ramaphosa, a d’ailleurs déclaré "l’état de catastrophe nationale" (comme pour le Covid précédemment) en Afrique du Sud, en raison de la multiplication des délestages et coupures du courant, qui paralysent quasiment le pays. Il y a sûrement d’autres priorités que la F1 dans le pays...
Et il n’a donc été pas surprenant de voir que Kyalami serait finalement absent du calendrier 2023… sans annonce pour le moment pour la suite.
Jody Scheckter garde-t-il espoir ?
Jody Scheckter, pilote sud-africain sacré champion du monde avec Ferrari en 1979, est proche du dossier Kyalami : son neveu Warren est notamment au centre des discussions pour faire revenir le circuit.
Que peut-il dire, alors, sur le retour de Kyalami ? Pour Jody Scheckter, la perspective d’un retour était-elle proche ou lointaine ?
« Il s’en est fallu de peu. Mais le gars de Kyalami [le promoteur] a voulu obtenir non pas 500 000 dollars mais 2 millions, et il voulait avoir tout le business avec lui » a-t-il déclaré à Total-Motorsport.
« La F1 est venue signer. Il avait le soutien du gouvernement et de certaines des personnes les plus riches d’Afrique du Sud. Tout était en place mais le gars de Kyalami est devenu trop gourmand. »
« Dès que la F1 est partie, il a ensuite totalement changé de discours. Le gouvernement s’est rendu compte qu’il y avait de la tension, une bagarre, et s’est retiré. Puis c’était la fin. »
« Peut-être que les négociations reviendront à l’avenir. Je n’en sais rien. »
« Mon neveu travaillait sur ce projet depuis six ans, presque à plein temps. Parce qu’il faut passer par le gouvernement et obtenir son soutien, puis le convaincre accepter d’allouer un budget et enfin obtenir l’argent. Cela demande beaucoup d’efforts. Et soudain, tout a été terminé, et il s’est retrouvé sans rien. »
Fittipaldi nostalgique de Kyalami
Emerson Fittipaldi, le double champion du monde, a disputé 10 Grands Prix à Kyalami et s’il n’a jamais remporté l’épreuve, il en est un des plus grands nostalgiques… Il fait partie des grands soutiens pour un retour du circuit !
« J’ai eu la chance de participer au Grand Prix d’Afrique du Sud pendant plus de dix ans. C’était un Grand Prix fantastique. L’environnement est différent. Ils adorent la course automobile à Kyalami. Il y a tellement d’histoire là-bas. Jim Clark, Jackie Stewart y ont couru. Tous les monstres de la F1, Danny Hulme, Bruce McLaren, etc. Jack Brabham, Graham Hill. »
« Cette histoire doit revenir. »
L’espoir est bien là pourtant pour Fittipaldi, avec la récente course de Formule E au Cap qui a prouvé que l’Afrique du sud pouvait accueillir des grands événements.
« La course de Formule E s’est déroulée la semaine dernière au Cap et a connu un grand succès. Il y aura également une course de Formule E à Sao Paulo et c’est formidable pour le Brésil d’avoir cela pour la première fois. »
« Le sport se développe et pour en revenir à l’Afrique, oui, j’aimerais que Kyalami revienne. »
Et comme le rappelle le Brésilien, l’Afrique est encore un marché à conquérir pour la F1 !
« Tous les pays et toutes les populations que nous pouvons intéresser à la course automobile sont très importants. Le Moyen-Orient se développe. J’étais à Dubaï à Noël et la ville est devenue très internationale. L’Arabie Saoudite est désormais ouverte au tourisme et je pense que le climat est idéal pour les Européens. Il y a même beaucoup de touristes brésiliens. »
« Il y aura désormais un drapeau de Formule 1 sur la carte du Moyen-Orient et chaque pays créera une nouvelle porte pour le tourisme - dont nous ne soupçonnions même pas la possibilité. Ils sont très bons en tant que pays d’accueil et ce sont des gens formidables qui nous aiment. »
« Il est très important que nous puissions attirer de nouveaux fans de Formule 1 dans de nouveaux pays à travers le monde. La Formule 1 devient de plus en plus populaire, ce qui est formidable. C’est formidable pour nous d’avoir la possibilité de visiter davantage de pays. »
« Je suis un ancien pilote et j’aime voir tout ce battage médiatique autour de la Formule 1 à la télévision. »
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